Il faut beaucoup de science et de courage pour écrire un livre sur le mal, après tant d'autres. Ici l'auteur ne verse ni dans le réquisitoire contre Dieu, ni dans l'apologétique facile.
Avec un ton paisible et apaisant, il expose, sur la base d'une vaste documentation, une problématique et des essais, sinon de solution, du moins d'interprétation.
Le scandale du mal interpelle les religions qui s'efforcent toutes d'apporter quelque lumière sur son origine, sa nature, la délivrance possible.
Le mal revêt deux formes : le malheur et la faute. Le malheur est ressenti comme fatal, injuste, immérité, sans proportion avec une culpabilité qui exigerait une sanction.
La faute trouve son origine dans la liberté ; elle se définit par rapport à un bien de nature éthique ou religieuse, d'une toute autre nature que le bonheur menacé par l'adversité.
Pour ouvrir un chemin, un parcours accidenté toutefois, vers le bonheur auquel nous sommes tous appelés, la raison doit reconnaître ses propres limites et accueillir une lumière venant d'ailleurs : celle de la foi et de l'espérance chrétienne.
Le message du christianisme n'est pas sous la forme d'un programme de sagesse ou d'ascèse, mais d'une identification à la personne du Christ. Unissant l'épreuve du mal subi avec sa condition de Fils de Dieu, il libère l'humanité du mal commis. Le mystère pascal scelle la réconciliation du pécheur avec Dieu et de Dieu avec l'homme accablé. Une entente retrouvée entre l'homme victime du malheur et Dieu vainqueur du mal, que cet essai érudit éclaire.
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