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L'empreinte

Couverture du livre « L'empreinte » de Alexandria Marzano-Lesnevich aux éditions Sonatine
  • Date de parution :
  • Editeur : Sonatine
  • EAN : 9782355846922
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Etudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d'un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l'épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun... Voir plus

Etudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d'un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l'épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis. Elle n'aura alors cesse d'enquêter inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable.

Dans la lignée de séries documentaires comme Making a Murderer, ce récit au croisement du thriller, de l'autobiographie et du journalisme d'investigation, montre clairement combien la loi est quelque chose d'éminemment subjectif, la vérité étant toujours plus complexe et dérangeante que ce que l'on imagine. Aussi troublant que déchirant.

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Articles (2)

Avis (44)

  • Ricky Langley a été jugé à trois reprises pour le meurtre d’un petit garçon de 6 ans, Jeremy Guillory, en 1992, en Louisiane. D’abord condamné à la peine de mort, les deux procès suivants réviseront le verdict en une peine de prison à perpétuité, notamment grâce à l’intervention de la mère de...
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    Ricky Langley a été jugé à trois reprises pour le meurtre d’un petit garçon de 6 ans, Jeremy Guillory, en 1992, en Louisiane. D’abord condamné à la peine de mort, les deux procès suivants réviseront le verdict en une peine de prison à perpétuité, notamment grâce à l’intervention de la mère de Jeremy.
    Alexandria Marzano-Lesnevich décide d’enquêter sur cette affaire et les procès. Pour ce faire, elle se documente, se déplace sur les lieux et explore des kilos d’archives. Elle découvre que Ricky Langley, déjà condamné pour pédophilie, avait à plusieurs reprises demandé de l’aide et des soins, en vain… En remuant le passé, certains éléments font écho à son enfance et elle sera elle-même rattrapée et confrontée à son passé de manière douloureuse. La compréhension de l’affaire de meurtre et celle de sa vie sont donc explorées en parallèle, chapitre après chapitre. Il est donc question de passé et des conséquences du passé dans la vie présente et future, pour le condamné, mais aussi pour elle. Peut-on oublier son passé ? Doit-on en parler ou vivre avec ? Comment comprendre et supporter que les autres personnes ne réagissent pas de manière identique, aient leurs propres réactions ? En plus de l’enquête, ils ‘agit du poids des secrets dans les familles, de la compréhension de l’autre, de l’oubli ou du pardon. Il est également question d’Amour des proches, même si le silence dans le but d’essayer d’oublier et de faire oublier peut faire terriblement souffrir, mais aussi des souvenirs qui existent, ressurgissent, sont modifiés ou même complètement oubliés, reconstruits, pour un même événement, selon les protagonistes et les moments de vie…
    Ce livre est intéressant, très documenté et construit, il se lit facilement malgré son nombre de pages mais, néanmoins, la longueur n’ajoute rien à son intérêt.

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  • https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2019/03/lempreinte-dalexandria-marzano-lesnevich.html

    " Il n'existe pas d'histoire simple. Il n'existe pas d'histoire achevée."

    Dans ce récit où se mêlent autobiographie et enquête, Alexandria Marzano-Lesnevich nous entraîne dans deux histoires qui...
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    https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2019/03/lempreinte-dalexandria-marzano-lesnevich.html

    " Il n'existe pas d'histoire simple. Il n'existe pas d'histoire achevée."

    Dans ce récit où se mêlent autobiographie et enquête, Alexandria Marzano-Lesnevich nous entraîne dans deux histoires qui s'entrecroisent, la sienne et celle de Ricky Langley, condamné à mort en 1994 pour le meurtre deux ans plus tôt de Jérémy, sept ans. Sa condamnation a été transformée en réclusion à perpétuité à la suite de deux nouveaux procès en 2003 et 2009.

    Viscéralement opposée à la peine de mort, " élevée dans le droit comme d'autres enfants sont élevés dans la religion", Alexandria entame des études de droit pour lutter contre la peine de mort. En 2003 elle choisit de faire un stage dans le Sud dans un cabinet spécialisé dans la défense des condamnés à mort. Lorsqu'elle visionne la vidéo des aveux de Ricky dans laquelle il évoque les abus sexuels qu'il a fait subir à de jeunes garçons, Alexandria, saisie d'effroi, ne souhaite qu'une chose : que Ricky meure! Elle abandonne alors ses études de droit... Le cas de Ricky a fait écho avec son histoire personnelle de petite fille violée par son propre grand-père.

    Peu après, cette histoire la rattrape quand elle apprend que Lorilei, la mère de Jéremy, s'est exprimé contre la mise à mort de Ricky, à qui, cependant, elle ne pardonne rien. Elle est irrésistiblement attirée par cette histoire, c'est pour elle une façon d'affronter son passé non résolu "Je veux comprendre - j'en ai besoin."

    " "Ricky, je vais me battre pour vous". Ces mots. Cette promesse. Ce sont les mots qui me posaient tant problème lorsque j'ai entendu parler de cette affaire pour la première fois. Il a tué son fils. C'est un pédophile. Il a violé des enfants. Mais elle s'est battue pour lui."

    Elle va alors se rendre sur les lieux 23 ans après le crime, pour essayer de comprendre Ricky et tenter de comprendre sa propre histoire et celle de son grand-père, rechercher l'homme derrière le pédophile, derrière l'assassin et ne plus voir son grand-père comme uniquement son agresseur mais aussi comme l'homme qui lui a appris des choses qui l'ont fait d'elle ce qu'elle est devenue. Comprendre aussi Ricky qui s'est débattu avec sa pédophilie pendant des années, qui a demandé en vain de l'aide, " On dirait que plus je me donne de mal pour ne pas le faire, plus je le fais." Un homme terriblement lucide sur sa propre nature... Elle va aussi comprendre l'attitude de ses parents quand elle leur a révélé ce dont elle était victime, l'attitude de sa sœur elle aussi victime des mêmes sévices.

    Elle va aussi découvrir que son destin ainsi que celui de Ricky étaient inscrits avant leur naissance, par des histoires familiales dramatiques entourées de silence, par des enfances vécues auprès de parents qui n'ont jamais pu se remettre du drame qui les a frappés et qui ont sombré dans la dépression ou l'alcoolisme. Des secrets familiaux trop lourds à porter, des fantômes qui hantent durant toute une vie...

    Ce récit est grandiose par les thèmes abordés, par les questions qu'il soulève et par les réponses qu'il y apporte. L'auteure met en évidence la complexité de l'être humain, des relations humaines et des familles. Elle tente de reconstituer la vie de Ricky en s'appuyant sur une énorme documentation dont elle fournit le détail en fin de récit, articles de presse, reportages télévisés, procès-verbaux d'audiences, expertises psychiatriques. Elle interprète les faits, les contradictions sur lesquelles elle tombe, elle montre qu'il n'existe pas une seule vérité aussi bien dans l'histoire de Ricky que dans sa propre histoire familiale, chaque membre de sa famille ayant son propre point de vue sur leur vécu. Chacun a sa propre vérité et la vérité est aussi complexe que l'être humain... Tout au long du récit, les deux histoires, celle de l'auteure et celle de Ricky, se mêlent de façon très fluide et la dernière partie sur le procès de 2003 est particulièrement forte, l'auteure projette le lecteur dans la peau d'un juré de procès où la peine de mort est en jeu. L'auteure parvient à aborder des sujets très graves sans aucun pathos, avec des détails précis mais sans aucune complaisance. Deux histoires sombres mais dans lesquelles s'infiltre une belle lumière, la lumière non du pardon mais de l'empathie. Quelle leçon de vie ! Ce sujet très difficile, très douloureux est traité magistralement dans un récit qui se lit comme un thriller. Un livre poignant qui me laissera son empreinte j'en suis certaine...

    Ce récit a reçu le prix du livre étranger JDD - France Inter 2019

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  • Grand Prix Elle 2019 Relecture d’avril.
    Ce livre est le résultat de la réflexion de l'auteur à un instant de sa vie : « Je suis venue ici pour aider à sauver l'homme à l'écran. Je suis venue pour contribuer à sauver des hommes tels que lui. Je suis venue parce que mes idéaux et mon identité...
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    Grand Prix Elle 2019 Relecture d’avril.
    Ce livre est le résultat de la réflexion de l'auteur à un instant de sa vie : « Je suis venue ici pour aider à sauver l'homme à l'écran. Je suis venue pour contribuer à sauver des hommes tels que lui. Je suis venue parce que mes idéaux et mon identité existent indépendamment de ce qui s'est produit dans le passé. Il le faut. Sinon, que me réserve la vie ? Mais je regarde l'homme à l'écran, je sens les mains de mon grand-père sur moi, et je sais. Malgré la formation que j'ai suivie, malgré le but que je poursuivais en venant travailler ici, malgré mes convictions. Je veux que Ricky meure. » Ricky est l'assassin de Jeremy Guillory 6 ans et Alexandria la victime de son grand-père maternel. Nous parlons de pédophilie. En découvrant l'histoire de ce pédophile au cours de ses études d'avocat un cheminement cérébral et également épidermique se fait. Ce n'est pas un thriller, mais un parcours qui se dessine dans cette plongée au cœur des racines du mal. C'est aussi l'analyse de deux familles la sienne et celle de cet homme. Finalement un même fonctionnement alors qu'Alexandria est issue d'une famille plus favorisée qui aurait donc dû avoir les armes pour combattre ce fléau. L'auteur cherche dans les choix de lecture de chacun de ses parents qui ils sont. L'arme qui tue au sein de ces deux familles : le SILENCE. On ne dit pas, comme si, ne pas prononcer effaçait le mal. Alexandria nous raconte très bien le moment où l'inceste est dit aux parents, comment leur réaction annihile tout. Comportement plus dévastateur qu'un typhon. Ce récit croisé et très détaillé montre qu'il y a des similitudes, presque des trajectoires identiques à travers les vies de Ricky et Alexandria. Cela a dû être particulièrement troublant, stimulant et bouleversant dans sa quête. Son parcours finalement montre qu'elle s'identifie au pédophile et qu'elle ne l'assimile pas à son grand-père. La grande conclusion de cette enquête est que le silence TUE. Le silence imposé au bourreau , le silence imposé à une victime est l'arme qui les ampute de leur histoire, de leur identité et impacte leur vie et celle des autres. C'est un livre où il faut prendre le temps, les détails foisonnent, il faut digérer ce qui est écrit. Un livre profond.
    ©Chantal Lafon-Litteratum Amor 25 mars 2019.

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  • Ce récit, tel que le caractérise la maison d’édition, est une vraie bonne surprise.
    De facture assez inhabituelle, inclassable, il oscille entre enquête très documentée, récit, policier, autobiographie mais il est magistralement agencé pour nous tenir en haleine tout en nous rappelant sans...
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    Ce récit, tel que le caractérise la maison d’édition, est une vraie bonne surprise.
    De facture assez inhabituelle, inclassable, il oscille entre enquête très documentée, récit, policier, autobiographie mais il est magistralement agencé pour nous tenir en haleine tout en nous rappelant sans cesse que l’abomination du crime d’un enfant de six ans et l’abomination de l’enfance violée de l’auteur n’appartiennent pas à la fiction.
    Il s’intègre dans un genre littéraire assez répandu aux Etats-Unis appelé « narrative non fiction » qui sont des textes à la croisée du journalisme d’investigation et du récit personnel, traduit en français par « journalisme narratif », encore peu répandu sur la scène littéraire hexagonale.
    Alexandria Marzano-Lesnevich nous livre le récit du meurtre sordide d’un enfant de six ans, Jeremy, par un pédophile Ricky, s’appuyant sur les dossiers d’enquêtes, les articles de journaux, des interviews. Ce récit s’entremêle avec sa propre vie : enfant elle fut régulièrement violée par son grand-père.
    L’auteur exorcise sa propre histoire refoulée en voulant comprendre ce qui a conduit Ricky à la pédophilie puis au meurtre ; on découvre une enfance marquée par la mort violente d’un petit frère et d’une petite sœur dont personne ne parle dans la famille de Ricky, une enfance très difficile ; très vite, Ricky se rend compte que les attouchements auxquels il se livre sur de très jeunes enfants sont répréhensibles ; il demande à être enfermé et soigné, mais il n’est pas écouté. L’auteur a elle aussi perdu une jumelle quelques mois après sa naissance et ce non-dit a empoisonné l’atmosphère familiale ; elle a essayé de parler de ce que lui faisait son grand-père mais ses parents ont préféré étouffer le scandale et sa parole n’a, elle aussi, pas été prise en compte. Ce récit est un plaidoyer puissant en faveur de la parole de l’enfant, contre le silence et les secrets de famille délétères.
    C’est aussi un vibrant plaidoyer contre la peine de mort par deux femmes blessées dans leur chair ; Lorilei, la mère de Jérémy, le petit garçon assassiné, ne pardonne pas mais refuse la peine de mort pour Ricky après lui avoir parlé et compris le combat qu’il avait mené contre ses penchants et l’auteur, horrifiée par le crime de Ricky qui lui rappelle trop celui, resté impuni, de son grand-père mais qui elle aussi, est touchée par le destin de Ricky.
    Ce texte laisse une empreinte forte pendant sa lecture mais encore après qu’on l’a refermé car il soulève de vraies émotions, de vraies questions. Cependant, des longueurs et de nombreux allers-retours à la fois entre l’histoire des principaux protagonistes, le meurtre, l’enquête, la vie de l’auteur rendent parfois la lecture ardue.

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  • L’empreinte ce sont deux récits mêlés qui traitent du même sujet difficile qu’est la pédophilie.
    Il y a d’un côté le témoignage de l’auteure, Alexandria Marzano Lesnevitch, abusée par son grand-père dès l’âge de 3 ans, et de l’autre, l’enquête criminelle sur le parcours du prédateur sexuel...
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    L’empreinte ce sont deux récits mêlés qui traitent du même sujet difficile qu’est la pédophilie.
    Il y a d’un côté le témoignage de l’auteure, Alexandria Marzano Lesnevitch, abusée par son grand-père dès l’âge de 3 ans, et de l’autre, l’enquête criminelle sur le parcours du prédateur sexuel Ricky Langley.

    Le seul lien qu’ont entre elles ces deux histoires, c’est qu’en 1992, au moment où Ricky Langley tue, en Louisiane, le petit Jérémy 9 ans qu’il a enlevé, Alexandria, adolescente de 14 ans, maladive et traumatisée par les viols qu’elle subit dans sa propre maison du New Jersey, entre dans une révolte qui va régir ses choix de vie.
    Dans les deux cas, le danger était là depuis longtemps, sous les yeux de tous, et personne ne s’en est soucié.

    Et parce que son grand-père n’a jamais été jugé pour les actes odieux qu’il a commis, l’auteure va passer plusieurs années à reconstituer le parcours de Ricky Langley, arrêté à 27 ans pour le meurtre du jeune garçon, pour tenter de comprendre le cheminement de sa déviance pédophile.
    Car elle va l’associer à son propre bourreau, et les trois procès qu’elle va disséquer, vont lui apporter la justice dont elle n’a pas bénéficié et lui permettre de se réconcilier avec ce lourd passé qui entrave sa vie.

    Ce récit est à la fois une autobiographie, un roman policier et une enquête judiciaire mais il est tellement plus ! Car c’est une prouesse d’allier toutes ces formes d’écrits en un ensemble si bien maîtrisé, émouvant comme une confession, haletant comme un polar, détaillé comme un document.
    Par son écriture romancée et sensible, Alexandria Marzano Lesnevitch fait preuve d’une franchise et d’une profondeur totalement admirables. Un livre poignant qui laissera longtemps son empreinte dans mon esprit.

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  • Ce livre est juste inouï d'intelligence et de lumière ! Assurément un des mes meilleurs livres contemporains que j'ai lus depuis longtemps !

    Un tour de force magistral qui parvient à fusionner des genres très différents avec évidence et classe folle. Improbable cocktail pourtant que de faire...
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    Ce livre est juste inouï d'intelligence et de lumière ! Assurément un des mes meilleurs livres contemporains que j'ai lus depuis longtemps !

    Un tour de force magistral qui parvient à fusionner des genres très différents avec évidence et classe folle. Improbable cocktail pourtant que de faire cohabiter sans sensationnalisme ni voyeurisme :

    - un essai-plaidoyer surpuissant contre la peine de mort et une passionnante réflexion sur les travers du système judiciaire américain

    - une enquête criminelle haletante de type True crime à la Truman Capote, on sent que l'auteur a avalé des kilomètres d'archives et de retranscriptions judiciaires pour nous les présenter sous la forme d'un quasi thriller

    - un récit autobiographique bouleversant tournant à l'introspection personnelle et familiale jusqu'à parvenir à la résilience

    2003 : Alexandria Marzano-Lesnevich est étudiante en droit à Harvard et choisit d'effectuer son premier stage auprès d'un cabinet spécialisé dans la défense des détenus du couloir de la mort en Louisiane. La première affaire à traiter : celle de Ricky Langley, un pédophile qui a étranglé un enfant de 6 ans, Jeremy Guillory. Elle qui est farouchement opposée à la peine de mort voit ses certitudes s'écrouler en visionnant la video des aveux, envahie par une pulsion de haine et une envie de voir Ricky mourir.

    Car ce n'est pas Ricky Dangley qu'elle voit et entend, c'est son grand-père qui l'a violée à maintes reprises durant son enfance, dans un silence familial assourdissant. Elle ne sera pas avocate mais écrivaine. Ecrire pour faire partir le poids de la souffrance, pas pardonner, non, être juste apaisée, se libérer de cette empreinte mortifère.

    Le titre originel est plus fort que cette simple empreinte : « the fact of a body », « la preuve par le corps ». Dans cette collision de deux faits réels douloureux ( Ricky a tué Jérémy – son grand-père l'a violée ), c'est le corps qui porte tout : son corps à elle depuis l'anorexie jusqu'aux souffrances invisibles aux yeux d'une famille dans le déni ; le corps de Jérémy qui lui seul détient la vérité qui est au coeur du procès ( Jérémy a-t-il été tué ou violé puis tué ? ).

    Ce livre est bruissant de dix mille réflexions, éclairant des Lumières de la Raison des événements terribles tout en laissant battre son coeur dans des pages profondément incarnées et émotionnellement intenses.
    Inoubliable.

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  • Dans cet ouvrage, l'auteure revient sur une affaire de pédophilie dans laquelle le coupable du meurtre d'un enfant est condamné à la peine de mort lors d'un premier procès . Cette peine est commuée en prison à vie lors d'une deuxième comparution devant la cour, notamment suite à la demande de...
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    Dans cet ouvrage, l'auteure revient sur une affaire de pédophilie dans laquelle le coupable du meurtre d'un enfant est condamné à la peine de mort lors d'un premier procès . Cette peine est commuée en prison à vie lors d'une deuxième comparution devant la cour, notamment suite à la demande de la mère de l'enfant assassiné.
    L'auteure, alors jeune étudiante en droit qui veut croire que la justice répond aux questions sans réponse, va voir ses certitudes bousculées lors de sa confrontation avec cette affaire, notamment sur la question de la peine de mort.
    Cette affaire va surtout faire resurgir son passé, ces années d'enfance où elle a subi, ainsi que ses jeunes sœurs, des abus sexuels de la part de son grand-père. Le poids des secrets est au cœur de ce livre ….
    L'empreinte est celle laissée par les traumatismes, dans le corps et dans l'esprit, d'autant plus profonde qu'ils sont recouverts d'une lourde chappe de silence...
    La question du point de vue, de la façon « dont on raconte l'histoire », qui modèle la « vérité » est aussi essentielle dans ce récit.
    Extrêmement documenté, intelligent, introspectif, et malgré des longueurs et des répétitions significatives de la longue quête de sens et de vérité de l'auteure, ce document est implacablement édifiant.

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  • Les êtres ne sont pas immuables seuls les objets le sont. Voilà une phrase qui traduit relativement bien cette histoire vécue par l’auteure.
    Tout le livre est axé sur cette idée que les gens changent, leur façon de voir les choses évolue dans un sens ou dans un autre selon les différents...
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    Les êtres ne sont pas immuables seuls les objets le sont. Voilà une phrase qui traduit relativement bien cette histoire vécue par l’auteure.
    Tout le livre est axé sur cette idée que les gens changent, leur façon de voir les choses évolue dans un sens ou dans un autre selon les différents moments de leur vie, selon ce qu’ils sont, selon leurs humeurs…

    Elle nous livre une réflexion sur le lourd vécu de son enfance, ses souffrances ainsi que sur les condamnés à mort, la façon dont leurs affaires sont racontées au tribunal ce qui influe dans un sens ou dans un autre, mais aussi sur le cas des pédophiles et leurs victimes.
    A prendre et à laisser, comme elle le dit elle-même chacun sa façon de voir les choses. La sienne ne sera pas forcément la notre mais il est certain qu’elle fait réfléchir. « La question est de savoir où vous voulez faire commencer la chaine de causalité ».
    ***
    Alexandria Marzano-Lesnevich pensait être contre la peine de mort, elle en était convaincue jusqu’au jour où en stage dans un cabinet d’avocats défendant les gens risquant cette peine capitale, elle est tombée sur le cas de Ricky Langley. Le cas de cet homme accusé du meurtre d’un enfant de 6 ans va non seulement remettre ses convictions en question, faire écho à sa propre histoire mais aussi être le tournant de sa courte carrière d’avocate…
    Les chapitres vont donc alterner les souvenirs de l’auteure et ce qu’a été la vie du meurtrier avant qu’il ne tue.

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