Une fiction historique glaçante et inoubliable, aux confins de l’Antarctique
Au XIXe siècle, les villes d'eau connaissent un engouement grandissant : la passion du thermalisme amène de nombreuses municipalités à construire des bains pour une clientèle locale ou de passage venant chercher là non seulement l'hygiène, mais aussi l'immersion apaisante. À Colmar, alors ville allemande, le projet de construire un tel établissement est arrêté en 1900. Le bâtiment de béton est édifié sur les anciennes dépendances agricoles du couvent d'Unterlinden. Les bains municipaux ouvrent leurs portes en 1906 et deviennent une véritable institution destinée à accueillir des générations de Colmariens. Avec la démocratisation progressive des équipements domestiques ou collectifs, les pratiques changent : l'eau " lustrale " devient celle de la douche ou de la baignoire, les piscines et leurs aménagements modernes offrent un espace plus propice aux ébats aquatiques et aux activités sportives. Devenu désuet, l'établissement des bains de Colmar ferme définitivement ses portes en décembre 2003, clôturant une page presque centenaire de l'histoire de la ville. Avant la reconversion prochaine de l'édifice dans le cadre du projet d'extension du musée Unterlinden, la photographe Marie Dréa a gardé la mémoire de ces lieux abandonnés, saisissant dans ses photographies au magnétisme trouble, l'ambiance si particulière de cet espace, entre un passé et un futur prestigieux.
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