"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
" Je dois la naissance à un homme venu tuer mon père. S'il n'avait pas surgi avec un flingue en poche et de mauvaises pensées en tête, je n'aurais pas vu le jour, et mon histoire encore moins. Cette note tragique, au bas de la page de ma conception, m'a laissé le sentiment d'avoir trois géniteurs : père, mère, et assassin." Début des années 50. Dans une Amérique à la fois puritaine et matérialiste, les traitements en cours pour soigner folie et dépression sont les cures de coma, injections de soufre, lobotomies frontales. Mais les ambitions de Will Friedrich sont plus modestes : prescrire le bonheur sur ordonnance. Professeur de psychologie à Yale, jeune, pauvre et ambitieux, ce père de 4 enfants s'associe à une riche et sémillante psychiatre, Bunny Winton, pour extraire une substance d'une plante exotique : l'ingrédient secret du bonheur et ... la pilule qui le rendrait célèbre. Casper Padrag, étudiant en maths, asocial et suicidaire mais redoutablement intelligent, semble le parfait cobaye. Mais les résultats, d'abord spectaculaires, tournent mal. Une soif de vengeance se déclenche et conduit Casper au meurtre de Bunny et à la mort (accidentelle ? ) de Jack, le benjamin Friedrich. Actes dont les conséquences hanteront à jamais Friedrich et les siens, à commencer par la naissance de Zach sensée compenser la mort de Jack. Depuis la morne banlieue jusqu'aux beaux quartiers (Will devenu un éminent consultant auprès des firmes pharmaceutiques), en passant par les chaos de la contreculture, après l'antidépresseur consumériste des années 50, la fumette des sixties libertaires, la coke de l'ultralibéralisme fin de siècle, remède ou poison, chacun, marqué de manière indélébile par le passé, poursuit sa propre quête du bonheur qui n'est pas celle que le père aurait souhaitée pour ses enfants. Superbe, une vraie joie de lecture.
Véritable saga d’une famille américaine entre 1951 et 1994, ce livre est riche par la dimension psychologique de ses personnages et par leurs relations familiales.
L’ensemble de ce livre tourne autour d’un père de famille, plus « psychologue professionnel » dans ses relations familiales que père, mari ou frère simplement humain et spontané. L’équilibre de cette famille très « comme tout le monde » se trouve soudain menacé par un des cobayes du père, pris d’une folie meurtrière.
Un autre fil conducteur, annoncé par le titre, est l’omniprésence de la drogue : des recherches pharmacologiques du père aux consommations illicites des enfants entraînent au final une certaine banalisation de ces différentes substances.
J’ai trouvé quelques longueurs et je pourrais reprocher certains côtés caricaturaux des personnages en présence : l’ambition professionnelle et la réussite sociale érigées en valeurs essentielles : avoir une belle voiture, une belle maison, des enfants inscrits dans des établissements prestigieux même si cela va à l’encontre de leurs envies personnelles.
Ce livre est aussi fondamentalement et profondément « américain » et laisse apparaître tous les clochés véhiculés par la culture américaine et c’est en partie ce qui m’a un peu empêché de me laisser prendre et emporter par ce récit.
La première partie du livre est de loin la plus intéressante…jusqu’à l’arrestation définitive de Casper, le génie fou qui insuffle mystère, fantaisie et suspens au récit. Ensuite, dans la deuxième partie, on perd le rythme et le récit se déroule sans grande surprise. De plus, je n’ai pas vraiment trouvé l’humour annoncé dans la quatrième de couverture du roman.
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