La tranchée est devenue l'un des symboles de la Grande Guerre mais demeure avant tout le lieu où les combattants ont vécu quarante mois durant lors de la guerre de position.
C'est-à-dire à des périodes déterminées comme l'hiver 1914-1915, l'automne et l'hiver 1915-1916 jusqu'à Verdun (21 février 1916), l'automne et l'hiver 1916-1917 jusqu'au Chemin des Dames (15 avril 1917) puis enfin l'année qui va de la fin des mutineries à la reprise de la guerre de mouvement par les Allemands en mars 1918. Cette guerre a transposé les habitudes, la situation, le cadre de vie des hommes sous l'uniforme et a donné naissance à une autre espèce d'individu, provenant d'un inévitable et obligatoire brassage : l'homme des tranchées.
Ce livre retrace la (sur)vie quotidienne de ces combattants qui, dans un univers hostile, rigoureux, où cafard et peur influent sur le moral, le comportement, égaient leurs journées avec de simples joies comme prendre un repas chaud, lire une lettre d'un être cher, partager un "jus" avec ses camarades de l'escouade. Tous mangent, dorment, souffrent ensemble, dans une intimité de chaque instant. Tous se retrouvent sur un même pied d'égalité, toutes classes sociales mêlées.
Comme l'écrivait le combattant André Bridoux, " c'est à la guerre que j'ai fait connaissance des hommes ; avant, mon espèce sociale me cachait l'espèce humaine ".
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