Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Le pouvoir des mains invisibles : faire et défaire le capitalisme au Mexique

Couverture du livre « Le pouvoir des mains invisibles : faire et défaire le capitalisme au Mexique » de Clement Crucifix aux éditions Karthala
  • Date de parution :
  • Editeur : Karthala
  • EAN : 9782384090105
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

« Avant c'était El Progreso aujourd'hui c'est El Pobrezo », me dit l'un de mes interlocuteurs, jouant des mots progrès et pauvreté. Dans ce village reculé du Mexique, nommé « Le Progrès », les plantations de café à l'abandon ne sont plus que le symbole d'une époque révolue, celle où l'économie... Voir plus

« Avant c'était El Progreso aujourd'hui c'est El Pobrezo », me dit l'un de mes interlocuteurs, jouant des mots progrès et pauvreté. Dans ce village reculé du Mexique, nommé « Le Progrès », les plantations de café à l'abandon ne sont plus que le symbole d'une époque révolue, celle où l'économie tournait autour de la terre. Ce qui saute désormais aux yeux, c'est la présence massive d'institutions financières, offrant des crédits à des populations précarisées par des décennies de politiques néolibérales. Leur présence témoigne plus largement de l'extension des frontières de la finance vers des lieux jadis périphériques.
Pourtant, ces flux financiers qui inondent désormais la région ne circulent pas dans le vide. En étant utilisés par les populations, ils s'engouffrent dans les méandres de relations sociales complexes, répondant à des manières autres de comprendre ce qui fonde la valeur d'un individu et sa place dans le collectif. En suivant ces usages de l'argent, le livre démontre le rôle central joué par les acteurs intermédiaires qui, des agents de crédit aux leaders locaux, font la traduction entre, d'une part, la rationalité imprimée par les institutions financières et, d'autre part, les dynamiques sociales, politiques, économiques et écologiques qui leur préexistent localement. Dans les plis de ces enchevêtrements, on voit se dessiner une société rurale en pleine mutation, où les rapports de pouvoir jadis articulés autour de la terre se transforment et où des formes de vivre ensemble tentent de subsister.
Sur base d'une enquête ethnographique étalée sur plusieurs années, le livre prend donc le contrepoint des macro récits sur le capitalisme pour documenter les effets qu'il génère in situ Loin d'être une force homogène, se produisant de manière automatique, il dépend du travail réalisé par une série de mains invisibles pour se réaliser concrètement.
Dans ces entre deux, le capitalisme en apparence si évident se teinte de nuances multiples C'est là aussi qu'il est potentiellement le plus vulnérable.

Donner votre avis