"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après Hamnet, Maggie O'Farrell nous entraîne dans la Renaissance italienne pour redonner vie à une femme libre, rebelle, incomprise. Portée par une écriture d'une beauté inouïe, une oeuvre lumineuse et poignante.
C'est un grand jour à Ferrare. On y célèbre les noces du duc Alfonso et de Lucrèce de Médicis. La fête est extravagante et la foule n'a d'yeux que pour le couple.
La mariée a quinze ans.
Rien ne l'avait préparée à ce rôle. Elle n'était que la troisième fille du grand duc de Toscane, la discrète, la sensible, celle dont ses parents ne savaient que faire. Mais le décès soudain de soeur aînée a changé son histoire.
La fête est finie, Lucrèce est seule dans un palais immense et froid. Seule face aux intrigues de la cour. Seule face à cet homme aussi charismatique que terrifiant qu'est son mari.
Et tandis que Lucrèce pose pour le portrait de mariage qui figera son image pour l'éternité, elle voit se dessiner ce que l'on attend d'elle : donner vie à un héritier. Son propre destin en dépend...
Je ne serai jamais déçue par Maggie O’Farell me disais-je en fermant le « Portrait de mariage ».
Cette biographie romancée discrètement féministe accompagne Lucrèce de Médicis qui n’a pas 15 ans et a pourtant tout compris ; En pleine Renaissance italienne, la fille du puissant grand-duc de Toscane est élevée pour le rôle qu’on lui destine tout en étant parfaitement étrangère à toute idée d’intrigue ; ses parents la marie à l’influent duc de Ferrare, le fiancé de sa sœur fraîchement décédée ; les noces sont somptueuses, les foules en liesse et tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes aristocratiques si Alfonso ne s’avèrait être un homme terrifiant et ambigu autant qu’un mari attentionné qui attend de l’adolescente discrète et sensible qu’elle lui donne un fils, sinon, à quoi bon tous ces salamalecs ?
Les personnages, les lieux, les tissus, les lumières, les odeurs sont rendus avec une vérité et une vivacité sans pareilles.
Le lecteur/la lectrice s’instruit en étant bousculé.e, passe par des montagnes russes d’émotion, chemine dans des couloirs où l’ombre et la lumière se partagent l’espace, navigue entre les forces et fragilités de la gracieuse jeune fille, tremble avec elle au fur et à mesure que les pages se tournent… Et quelle belle idée que cette fin romantique et ouverte qui laisse dans l’expectative après un suspense palpable et très réussi !
A lire avec sous les yeux le magnifique portrait de Lucrèce par Bronzini actuellement au palais Pitti à Florence.
Je suis ravie. Récemment, quelques lectures m'ont laissée désappointée : mon ressenti était de loin beaucoup moins positif que celui de la plupart des lecteurs.
Ici, cela a été l'inverse. Même si la note sur Babelio est bonne, je me souviens avoir lu quelques critiques qui, sans être très négatives, étaient cependant assez mitigées. J'avais donc remis encore et encore cette lecture, je ne regrette pas d'avoir franchi le pas.
Ce roman se passe en Italie, dans la deuxième moitié du XVIème siècle et nous conte sur une quinzaine d'années, la vie d'une femme. 15 ans seulement, car elle disparaitra avant d'avoir atteint ses 16 ans. C'est une époque où être femme, même dans des familles riches, influentes, n'est pas un sort enviable. Une femme est considérée comme une marchandise, de luxe certes, mais une marchandise qui servira par son mariage à nouer des alliances, à établir de nouvelles relations. Et l'on demandera de plus à cette marchandise d'être fertile, pour permettre à son époux de transmettre son titre et ses richesses à un fils.
Qu'importe qu'elle soit très jeune; qu'importe qu'elle doive quitter ses parents sa famille, sa terre natale, tout ce qu'elle connait pour vivre avec un homme qu'elle n'avait quasiment jamais vu. Ses suppliques à son père, à sa mère seront vaines. Elle sera mariée.
Même si ce livre n'atteint pas l'intensité dramatique de Hamnet, j'y ai retrouvé tout ce que j'aime chez Maggie O'Farell, à la fois dans la peinture de cette jeune femme, de ses désirs, de ses sentiments, de son affolement quand elle devine que son mari veut la tuer, et dans son écriture que j'aime toujours autant.
Lucrèce est une jeune femme sensible, à l'âme d'artiste, elle aime dessiner et peindre et y montre du talent. Elle est encore naïve et veut croire au bonheur possible. Son nouveau mari se montre tendre et attentionné, même s'il la tient à l'écart et ne lui confie rien de ce qui se passe à la cour et dans sa famille, même s'il s'entoure de personnages inquiétants, même si parfois des cris résonnent la nuit, même si des rumeurs circulent. Elle devra vite déchanter, d'autant plus que son ventre reste désespérément plat.
Les autres personnages du roman sont en retrait, l'autrice a vraiment mis l'accent sur ce personnage de femme, qu'elle m'a fait aimer et j'ai craint pour elle, tout au long du livre puisque celui-ci s'ouvre sur ses dernières heures, au coté de son mari isolée dans une forteresse sinistre et que le récit de sa vie alterne avec celui de ces quelques heures oppressantes.
Quant à l'écriture de l'autrice, je l'ai trouvé toujours aussi apte à transmettre à la fois les émotions, les somptuosités de la nature et des décors, la richesse de la vie en Italie à cette époque, les sentiments que provoquent l'art, et notamment la peinture, pour la regarder ou la réaliser. Une écriture à la fois précise dans le choix des mots et poétique par ce qu'ils expriment.
Une autrice dont j'ai lu la majorité des livres et qui a encore réussi à me séduire.
Maggie O'Farrell nous décrit dans ce roman la (courte) vie de Lucrèce de Médicis, de sa naissance à sa mort.
Lucrèce est avant tout une fille rebelle dans une famille où l'on se doit de respecter les codes. Son comportement passe un peu inaperçu car elle n'était pas destinée à un grand avenir, étant l'enfant du milieu. Mais quand sa sœur aînée décède et qu'elle se retrouve promise au fiancé de cette dernière, les choses vont de mal en pis pour elle.
Arrivée à Ferrare, elle enchaîne les situations où elle se sent prise au piège et menacée. Sa vie avec son nouvel époux, Alfonso, va être pour elle un dépérissement. Son rôle est d'assurer la lignée de sa nouvelle famille, et très vite, on comprend que cette lourde tâche va lui peser et en même temps la mettre dans une position où elle ne pourra peut-être pas parvenir à enfanter.
Ce mariage marque le début de la fin. D'abord, la fin de sa liberté, de son insouciance et surtout de son indépendance. Très vite, elle sent que son futur époux a une double facette et que cette nouvelle vie lui sera fatale.
Ce roman est entraînant car la plume de l'autrice arrive à nous décrire les situations à travers les sensations de Lucrèce sans réellement nommer les choses. La tension narrative propre à cette autrice est très bien déroulée ici et on vit avec Lucrèce tous ces moments de vie jusqu'à l'issue attendue par la protagoniste. Un récit brillant qui nous plonge dans la Renaissance italienne.
Maggie O'Farrell met son talent au service de l'Italie de la Renaissance dans un extraordinaire portrait de femme, réécriture de l'histoire vraie de Lucrèce de Medicis, 16 ans, dont la mort prématurée et suspecte a souvent été considérée comme l'oeuvre de son mari.
Lucrèce est la jeune épouse du duc de Ferrare. Ce n'était pas son destin. C'était celui de sa soeur ainée Maria. Malheureusement Maria est morte avant le mariage. Lucrèce n'a que 13 ans à ce moment-là mais contre sa volonté, elle devient la promise. Et à 15 ans, la voilà duchesse. Elle est le lien entre la Maison de Toscane et la Maison de Ferrare, avec une attente majeure : engendrer un héritier pour cimenter deux des dynasties les plus puissantes d'Italie.
On ne sait pas grand-chose de la vie de Lucrèce, mais O'Farrell la réinvente magistralement. L'écriture est si évocatrice et immersive qu'elle vous entraîne dans l'époque, à travers les lieux, dans la tête et le coeur de cette jeune fille. Une étude de personnage intime au point que l'on a l'impression de porter sa peau. On est immergé dans le champ vibratoire des multiples émotions de Lucrèce. Maggie O'Farrell oblige son lecteur à s'engager émotionnellement, à craindre sans cesse pour la vie de son héroïne car elle rajoute à toutes ses qualités de plume, un sens certain du suspens. Sans compter que l'autrice nous assaille d'odeurs, de sensations, de couleurs.
Entre histoire et fiction, ce roman est tout simplement d'une beauté folle.
Je me suis toujours demandé comment se passe la vie après un mariage arrangé entre un noble, avec des personnes, qui ne se connaissent pas . Surtout que la mariée n'a que 13 ans.
Pour la couverture, elle est magnifique de l'extérieur, mais aussi de l'intérieur.
J'ai trouvé que les personnages sont bien construit.
On suit l'histoire de Lucrèce, dès sa naissance. On commence quelque temps après son mariage, où elle comprend que son mari veux la tuer. Maintenant à savoir si c'est une impression ou un fait.
En ne parlant que d'Allonso, celui-ci m'a fait penser à barbe bleue. C'est le genre d'homme, qui sait bien cacher sa noirceur. J'ai aiméle personnage de Lucrèce, du début à la fin, elle qui n'était pas dans la norme et dont les parents n'ont pas su s'attacher à elle, m' fait beaucoup de peine. De plus, personne n'a jamais pris soin d'elle. Malgré son message inquiétant ces parents, on juste dit que c'était normal pour des jeunes marié
Une littérature historique au coeur de la renaissance Italienne et avec la famille des Médicis.
Une plume sensible, délicate, descriptif et perspicace de Maggie O'Farrell.
On découvre la destiné de Lucrèce qui n'était pas la première fille de sa sororité, qui aurait imaginait qu'elle épouserai Alfonso alors que cette dernière est timide, sensible et discrète, cela s'avèrera un atout au sein du palais.
Un huis clos qui nous montre la passion de l'art de Lucrèce, les complots, non dit et trahison qui orne la vie au palais mais aussi le quotidien de la duchesse et des servantes, une intrigue captivante, rocambolesque, une héroïne attachante.
On retrouve de l'émotion, du suspense et une saveur féministe.
Dix ans se sont écoulés depuis la lecture de « l'échange des princesses » de Chantal Thomas, paru en 2013, où l'autrice déjà faisait revivre deux jeunes princesses échangées pour établir une paix fragile entre la France et l'Espagne en 1722. Leur déplacement avec nourrices et duègnes était révélateur de ce qu'elles avaient eu à subir, décrit il y a 10 ans, un siècle semble-t-il ! Ce qui avait été omis ou juste ébauché est ce qui les attendait vraiment une fois mariées, sans leur avis à ces jeunes hommes .
Dans ce roman écrit par une femme également, on entre de plain-pied dans l'intimité, le « dur » de leur vie, celle de Lucrèce de Médicis, en 1560 mariée en remplacement de sa sœur décédée à Alfonso d'Este , dix ans de plus qu'elle, désespérément en attente d'héritier pour succéder à son père et garder le trône de son duché !
Un homme charmant d'apparence, prévenant qui d'un coup, d'un mot, devient l'inverse, brutal et cassant, un homme à qui rien ne résiste et qui agit sans arrière pensée, de la pire des manières ;
Un livre bien particulier où cette enfant, promise sans son accord bien sur à un avenir incertain, découvrira en un an qu'elle ne vivra pas plus loin que l'année !
Un livre qui nous fera vivre au plus prés le quotidien de cette enfant, secoués par ses craintes, ses peurs, ses attentes et la réalité qui l'attend, celle de toutes les petites filles de l'aristocratie, monnaie d'échanges entre parents et familles régnantes, passant entre les mains d'hommes plus âgés, rompus et corrompus.
Un livre nécessaire dont on doit la franchise et le coté violemment cruel aux mouvements pour les droits des femmes qui nous fait sentir dans nos corps de femmes ce que ces enfants ont du éprouver .
J'ai admiré la plume à la fois fine, acérée, précise et légère de l'auteur dans la description des paysages italiens et la tension qu'elle su mettre dans les descriptions cruelles quand il le fallait, ainsi que l'art consommé de la traductrice, dont le français est aussi parfait que l'original sans doute !
Si vous ne l'avez déjà fait, foncez !
Décidément, le mariage ne porta pas bonheur aux filles de Cosme 1er de Médicis, maître de Florence pendant la Renaissance. Isabelle fut assassinée par son mari, et si Marie et Lucrèce semblent avoir succombé, l’une à la malaria, l’autre à la tuberculose, la légende colporta une version bien moins naturelle de leur mort, survenue lorsqu’elles n’avaient respectivement que dix-sept et seize ans. L’aînée s’apprêtait alors à épouser Alphonse II, le puissant duc de Ferrare. La plus jeune venait de le faire à sa place. Les rumeurs de leur assassinat ont inspiré deux romans parus presque concomitamment : Marie est au centre de l’intrigue du passionnant Perpective(s) de Laurent Binet, Lucrèce est la tragique héroïne du nouveau livre de Maggie O’Farrell, impatiemment attendu après le succès de Hamnet.
De fait, en dehors des festivités qui soulignèrent de leur exceptionnelle somptuosité le mariage de Lucrèce et d’Alfonso, et aussi du portrait de la jeune épousée par le Bronzino, l’on ne sait pas grand-chose de cette éphémère duchesse de Ferrare. Mariée à treize ans à un homme du double de son âge pour servir d’amples enjeux politiques, elle connaît le sort habituel des filles de familles illustres, élevées dans le seul but d’au plus vite rendre fertile le jeu des alliances de pouvoir. Alors, fallait-il lui consacrer tout un roman ?
Reprenant à son compte la rumeur d’empoisonnement dont Richard Browning s’est fait l’écho en 1842 dans son poème My Last Duchess, Maggie O’Farrell l’imagine en épouse innocente et naïve à peine sortie de l’enfance, sa spontanéité juvénile et ses élans affectifs bientôt douchés par la peur croissante que lui inspire un époux autoritaire et cruel sous le vernis des bonnes manières. Semant le doute dans l’esprit du lecteur quant aux réelles intentions d’Alfonso, l’intrigue se resserre en un huis clos inquiétant, partagé entre l’imposant château d’Este, retranché entre ses douves et ses tours défensives en plein centre de Ferrare, et une austère forteresse isolée en bordure de forêt, à des jours d’inconfortable et malaisé voyage du riant palais florentin qui abrita l’enfance insouciante de Lucrèce.
Hélas, la belle écriture fluide et l’imagination de l’écrivain ont beau fouiller personnages et décors pour parer la narration des reflets chamarrés de la Renaissance italienne, le roman peine à trouver la consistance suffisante pour épargner l’ennui à son lecteur. Non seulement le scénario d'un romanesque presque mièvre accumule les invraisemblances, mais l’ensemble trahit un regard beaucoup trop moderne pour ne pas engendrer une vague mais persistante sensation d’anachronisme. Reste une jolie fantaisie historique, réussie dans la reconstitution de ses décors et de son contexte, mais trop superficielle sur le fond pour convaincre aussi bien que le précédent succès de Maggie O’Farrell.
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