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Le petit livre de la vie et de la mort est un régal.
Il résonne de l'écho du rire cosmique. L'humour et la simplicité de son style sont à la hauteur de la tâche qu'il s'est fixée, c'est-à-dire affronter les démons conceptuels de la mortalité et dénoncer le mensonge de la mort. Je suis stupéfait de constater qu'un si petit livre puisse anéantir aussi totalement des croyances bien ancrées sur des sujets allant de la naissance à la vieillesse et jusqu'à l'Au-delà, et ce sans douleur et même dans la joie.
C'est le signe de la vraie compassion qui émane du Vide.
Suivant la tradition du Bouddha qui nous recommandait de ne pas écouter l'avis des autres sur la vérité de l'existence, mais de nous fier plutôt à notre propre expérience, Douglas E. Harding nous propose un certain nombre d'expériences provocatrices qui annulent l'une après l'autre toutes les idées préconçues que nous avions sur nous-même. Avec la même obstination intransigeante qu'un Ramana Maharshi, il nous fait pénétrer de plus en plus profondément dans le pays de la non-personne, le pays de " Neti, Neti " (Pas ça, pas ça !), jusqu'à ce que nous atteignions le point où nous sommes...
Notre voyage nous conduit à travers la science occidentale (expériences proches de la mort et quarks) et les traditions mystiques d'Orient et d'Occident. Inlassablement, D.E.H. rejette les lentes ascensions que proposent les doctrines telles la réincarnation et le Karma, en faveur de la voie Zen abrupte et sans garde-fou.
D.E.H. se situe dans la tradition des " coquins spirituels ". Le fait que son corps soit âgé de 79 ans, nous dit-il, lui inspire un sentiment d'urgence extrême fort contagieux dans les temps incertains que nous vivons, car il réalise que s'il ne réussit pas à cesser d'être quelqu'un avant de mourir, il finira, selon les termes de Rumi, " avec un appartement dans la cité de la mort ".
Mais je ne suis pas dupe. Il joue simplement avec nous. Il est digne de l'accolade donnée aux grands maîtres que l'on appelle " les morts vivants ". Après ce livre, je prédis que la littérature relative à la mort ne sera plus jamais la même.
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