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La Grèce antique a longtemps été réputée « blanche », car l'usure du temps avait fait disparaître les couleurs ornant les sculptures et reliefs pour ne laisser que le marbre blanc.
Dès la Renaissance, on célèbre la blancheur des statues exhumées et on en fait des copies, blanches elles aussi. Cet impérialisme esthétique du blanc trouve une expression radicale dans le développement des discours racistes exaltant la figure de l'homme occidental blanc, dont la filiation remonte à l'Antiquité classique. Les couleurs sont dès lors la marque dégradante de l'autre, du « métèque ».
Mais les dernières technologies donnent les preuves matérielles de la présence sur les oeuvres grecques de polychromie et d'or. Pourtant, il y a encore des réactions incrédules, voire dégoûtées (trop « kitsch »). Et certains archéologues continuent de passer au kärcher les derniers témoignages du goût des anciens pour les couleurs.
Le livre raconte ce refus délibéré de nature esthétique, mais aussi politique et idéologique, des couleurs et vise à en comprendre les raisons.
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