"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Amanda et Clay, des Blancs newyorkais, partent en vacances avec leurs deux enfants à Long Island. Amanda a loué une jolie villa récemment rénovée. Le temps est superbe, la piscine immense, la nature accueillante. Mais lors de la deuxième nuit, un bruit sourd résonne dans le lointain et peu de temps après, on frappe à la porte. Les propriétaires, un couple d'Afro-Américains plus âgés, surpris sur la route par une soudaine panne d'électricité et de réseau demandent l'hospitalité. Inquiets et agacés par cette intrusion, Amanda et Clay n'ont d'autre choix que d'accepter. Leur séjour de rêve prend fin brutalement.
Désormais sans lien avec le monde extérieur, loin de la ville, sont-ils en sécurité ? Peuvent-ils se fier les uns aux autres ? Hypocrisie, peur de l'autre, panique, chacun affronte l'inconcevable à sa façon dans ce huis clos oppressant et sans concession.
Lorsque j'ai découvert en 2022 ce livre avant sa parution grâce à l'éditeur et les animatrices de Culturalivres, j'ai refermé les dernière avec un gros coup de coeur.
Un thriller en huis clos dans un univers post apocalypse, événements cataclysmiques, interruption des réseaux de communication, black out, les sentiments de terreur presque écrasantes.
Alam est un écrivain d'une précision scrupuleuse, entraînant le lecteur dans l'univers de ses personnages à travers des inventaires détaillés des objets qui les entourent. Les préoccupations sont cependant sur le point d’être intégrées dans une crise plus large. L'auteur aborde la panique généralisée, le climat, le racisme, la dépendance excessive à l’égard de la technologie.
Un livre extraordinaire, à la fois intelligent, prenant et hallucinant. Il n'est pas surprenant que Netflix l'est adapté.
"Il songeait qu'il lui arrivait encore de s'introduire en douce dans les chambres de ses enfants. Ils ne se réveillaient jamais au cours de ces visites nocturnes. On se dit que l'inquiétude prendra fin un jour. Quand ils feront leurs nuits, seront sevrés, sauront marcher, nouer leurs lacets, quand ils sauront lire, puis il y aura l'algèbre, le sexe, l'entrée à la fac, et alors on sera libéré, m'as c'est un mensonge. L'inquiétude est sans fin. L'unique tâche d'un parent est de protéger son enfant."
Clay et Amanda, deux new-yorkais blancs et aisés, ont loué une belle maison à Long Island pour les vacances. Avec leurs deux enfants Rose et Archie, ils commencent à profiter de ce petit havre de tranquillité coupé du monde : une vraie déconnexion. Mais au bout de seulement quelques jours, les propriétaires sonnent à la porte : une panne d’électricité géante à New York les oblige à revenir à Long Island. Clay et surtout Amanda sont contrariés de devoir cohabiter avec ces deux personnes inconnues, et ils ne prennent pas immédiatement la mesure de ce qui est en train d’arriver : la télévision ne fonctionne plus, il n’y a plus d’internet ni de téléphone, ils n’ont aucun moyen de comprendre qu’il se passe quelque chose de tragique.
Très fidèlement adapté par Netflix, le court roman de Rumaan Alam consiste en une sorte de huis clos à 6 personnes, de plus en plus inquiétant au fil des pages qui se tournent. Cela commence tranquillement par une famille bon chic bon genre qui part en vacances dans une magnifique villa. Tout est normal, les parents achètent bio pendant que les enfants ont du mal à décoller de leur écran. Et puis subitement sans crier gare tout bascule. Le couple qui vient frapper à la porte et qui se présente comme les propriétaires sont afro-américains. Des noirs américains, plus riches qu’eux, ça leur semble suspect ! Cette petite tension raciale s’efface vite lorsque les évènements se précipitent : plus de moyens de communication avec le reste du monde, des animaux qui se comportent étrangement, un bruit assourdissant venu de nulle part. Nous comme eux ne savons pas ce qui arrivent. Enfin presque car l’auteur donne des indices ça et là, du genre « Ils ne peuvent pas savoir que… », « Ils ne se doutent pas que… ». Les indices qu’il distille apportent confusion et surtout effroi. Mais d’explications claires et factuelles, nous n’aurons pas, et du coup nous avons tout le loisir d’imaginer le pire. La tension va crescendo : partir ou rester, remplir des baignoires d’eau potable « au cas où », compter les vivres, tout devient un dilemme qui les dépasse. Aussi éduqués et instruits qu’ils soient, leur désarroi est immense et parfaitement compréhensible. C’est l’occasion pour Rumaan Alam de dresser le portrait d’une génération, celle des 4 adultes, qui ne peut admettre d’idée d’un monde qui n’est plus. A contrario, les deux enfants semblent plus sereins, comme si leur génération avait déjà compris la notion de fatalité. La fin d’un monde, c’est aussi la fin d’une sorte de vie sociale, et vers la fin du roman, dans les deux derniers chapitres, on a compris que la vie en société, les rapports humains ne sont qu’une convention fragile. La fin est très angoissante et le livre nous laisse un peu « en plan ». Court, pertinent, efficace et bien flippant, « Le Monde après Nous » est un roman difficile à classer. On peut le ranger au rayon « romans noirs » ou bien « science-fiction », c’est selon ce qu’on a compris entre les lignes en tant que lecteur.
Amanda et Clay, un couple de la classe moyenne de New York, décident de partir en famille dans une superbe maison à Long Island pour des vacances bien méritées. Mais leur tranquillité est brusquement interrompue par l'arrivée impromptue de Ruth et G.H., les propriétaires de la maison, fuyant une situation inconnue qui a complètement coupé les communications à travers le pays. Désormais isolées et privées de tout contact avec l'extérieur, les deux familles doivent cohabiter. Bientôt, un bruit effrayant retentit à l'extérieur, faisant monter la tension d'un cran...
Rumaan Alam met en avant les faiblesses dues à notre dépendance à la technologie, imaginant un futur où l'humanité pourrait se retrouver totalement seule et sans connexion, entraînant un état de chaos généralisé.
Une lecture qui m'a beaucoup plu. C'est un huis clos captivant avec une atmosphère mystérieuse, tendue et parfois oppressante qui nous tient en haleine du début à la fin.
Après avoir fini le livre, j'ai rapidement regardé son adaptation sur Netflix, impatiente de retrouver cette atmosphère tendue et apocalyptique. Le film ne m'a pas déçue, même s'il présente des différences notables par rapport au livre. La première, assez surprenante, est que les propriétaires dans le film ne sont pas un couple, mais un père et sa fille.
De plus, plusieurs scènes ont été ajoutées pour donner plus de dynamisme et de mystère au film, à mon avis.
La fin est aussi plus explicite que dans le livre.
En résumé, j'ai apprécié à la fois le livre et le film, et j'ai certainement aimé le film davantage grâce à ma lecture préalable du roman.
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« Entrez dans notre splendide maison et laissez le monde derrière vous. »
Cela suffit à Amanda, Clay et leurs deux enfants pour plier bagage et prendre la direction de cette maison, à Long Island, pour leur semaine de vacances. Un lieu à l’écart, pas de réseau, mais une magnifique villa à l’américaine : piscine, jacuzzi, frigo XXL et îlot en marbre. De quoi de prélasser en toute quiétude.
Le malaise s’installe lorsque les propriétaires de la maison, George et Ruth, débarquent en pleine nuit suite à une info alarmante. Peu après survient le Bruit. Craintes, doutes, méfiance…Derniers instants avant le chaos.
Ce roman est résolument contemporain, drôle, fluide, dans l’action, presque enjoué.
Le narrateur nous plonge dans l’intériorité de chaque personnage et crée une connivence bienvenue avec le lecteur. Peu-à-peu, la légèreté des premières pages s’efface pour laisser place à un récit plus sombre, plus grave et une chape de plomb pèse sur la lecture comme sur les protagonistes.
Que se passe-t-il ? Guerre, pandémie, catastrophe nucléaire, missile ? Peu importe, puisque l’intérêt n’est pas là. La situation dont on ignore tout permet à l’auteur d’interroger la société, notre monde actuel et celui en devenir. Alors que le monde semble sombrer, la famille agrandie et autarcique tente coûte que coûte de maintenir le cap. Individualisme vs altruisme, peur de l’autre vs acceptation, tous les éléments constitutifs d’un effondrement sont vus à travers le prisme de cette maison.
Malgré le style égal d’un bout à l’autre du roman, j’ai décroché. Perplexe face à l’ambiance et aux réactions des personnages, j’ai trouvé le texte un peu confus.
La fin ouverte permet cependant de nous interroger : que ferais-je ?
À noter que ce roman a été vivement salué par la critique aux USA.
Mon avis n’est donc que… mon avis !
Je vous invite à lire ce huis-clos vraiment très bien écrit.
Amanda et Clay profitent d'une semaine de vacances pour s'éloigner de Brooklyn et emmener leurs enfants de 13 ans et 16 ans, Rose et Archie, à Long Island. Pour ces citadins de la middle class c'est l'occasion de se retrouver en famille et de profiter de quelques jours de repos dans une superbe villa, isolée en forêt, louée sur internet. Entre insouciance et lâcher prise cette semaine s'annonce légère et idéale, mais le deuxième soir des coups frappés à la porte les plongent dans la perplexité. Ils n'attendent personne, ne sont pas sur un axe de passage et quand ils se décident enfin à ouvrir ils découvrent un couple noir d'un certain âge, visiblement fortunés, qui se présentent comme leurs propriétaires, contraints de rejoindre leur résidence secondaire en raison d'un black-out sur la ville de New York. Information impossible à vérifier car dans le même temps les réseaux de communication cessent d'émettre et privés de télé, de téléphone et d'internet, c'est seuls qu'ils doivent décider du crédit accordé à ces impromptus visiteurs. Un évènement anodin qui les fait basculer peu à peu dans un climat d'angoisse qui ira crescendo.
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J'ai adoré ce livre. Difficile de le qualifier, tant il sort des codes. Roman noir, thriller, dystopie, roman post apocalyptique, il est un peu tout à la fois mais il est plus encore. C'est un roman qui explore les champs de la peur. Peurs primitives: peur du noir, peur de l'autre, peur de l'inconnu... Mais peurs intimes aussi: peur de sa propre fin ou peur qu'en tant que parent l'on a pour ses enfants. L'intrigue est simple et il ne se passe pas grand chose mais pourtant ce roman est impossible à lâcher, tant la tension qu'il contient monte au fil des pages, tant l'angoisse monte au fil des heures, inexorablement au fur et à mesure que l'ignorance s'installe, que l'incompréhension gagne, tel un brouillard opaque et inquiétant. Tout est dans les pensées, les ressentis, dans ce que l'imaginaire nous renvoie de pessimiste et d'oppressant plus finalement que dans les évènements tangibles, et c'est ce qui en fait la force. Intéressant aussi de voir comment l'auteur inverse les clichés en faisant du couple noir les riches propriétaires et des blancs des banlieusards, en mettant le fils ainé en position de faiblesse et en faisant de la jeune fille la plus courageuse. C'est enfin une réflexion glaçante sur nos sociétés noyées sous l'hyper communication et ultra dépendante de la technologie faisant de nous des inadaptés dès lors qu'elle est défaillante.
Un roman qui pose la question presque philosophique de la fin des choses, qu'elles soient banales ou essentielles: « Vous ne savez jamais quand c'était la dernière fois, car, si vous le saviez, vous ne pourriez pas continuer à vivre. »
A méditer...
Alors voilà. le genre de mots qui font peur. Enfin, qui font peur à moi. Apocalyptique, post-apocalyptique, encore et encore classer les romans (ou pire, les écrire) dans un genre bien défini, comme si l'item qui lui correspondait devait correspondre à son écriture et non l'inverse.
Bon ben tant mieux, parce qu'ici vous pouvez oublier les zombies et autres créatures, de même que toute effusion de sang ou même un brin d'action stimulante. Ce qui ne veut pas die que la lecture n'est pas addictive ; c'est même tout le contraire.
On est là dans en présence d'un texte d'une minutie rare, emplie de détails qui pourraient sembler secondaires voire carrément inutiles alors que, tous, absolument tous, font leur part du gâteau ; NOUS SOMMES ces détails. NOUS SOMMES cette accumulation de faits et micro-faits, précisément. Et, plus que tout, la question se pose de savoir QUI nous sommes, donc, lorsque ces détails n'ont plus lieu d'être ou ne peuvent plus se concrétiser.
Je parle de détails, mais jamais ils n'ont été aussi importants, aussi éprouvants ; nous sommes là dans un texte d'une qualité qui se situe dans un hybride de DON DELILLO et, disons, un RICK MOODY. L'horreur n'est pas celle du sang. Elle peut être celle d'un bruit. L'épouvante ne naît pas de nos moyens de survie, mais des questions qu'on se pose, souvent, trop souvent, sans avoir de réponses.
Et puis, je l'ai dit plusieurs fois, mais quand même : accumuler cette multitude de faits sur les uns et les autres est aussi signifiant qu'on peut l'imaginer du rôle de l'écrivain. L'observateur, celui qui regarde, ne juge pas, ne condamne pas, mais regarde VRAIMENT avant de retransmettre le monde tel qu'il est aujourd'hui.
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