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Le livre noir de la télévision

Couverture du livre « Le livre noir de la télévision » de Michel Meyer aux éditions Grasset Et Fasquelle
Résumé:

Voici une dizaine d'années, un livre-enquête de Kieffer-Chamard, Le roman de T.F.1 (Fayard), avait décrit, avec succès, le paysage audiovisuel français à l'heure de la libération hertzienne et des privatisations de certaines chaînes. Le livre de Michel Meyer, bâti sur le même principe (enquête,... Voir plus

Voici une dizaine d'années, un livre-enquête de Kieffer-Chamard, Le roman de T.F.1 (Fayard), avait décrit, avec succès, le paysage audiovisuel français à l'heure de la libération hertzienne et des privatisations de certaines chaînes. Le livre de Michel Meyer, bâti sur le même principe (enquête, portraits, récits) reprend cette enquête, l'actualise, sur une période (les dix dernières années) qui a vu le P.A.F. « exploser » et devenir le miroir fou de la société française.
Ce livre pose la question suivante : comment est-on passé de la télé privée à la trash-télé ? Comment est-on passé de « La voix de la France » au « Temps de cerveau disponible » ? Pour répondre à ces questions, Michel Meyer entre dans les coulisses de ce cataclysme. Il est à Hilversum, dans l'antre de John de Mol, le patron de Endemol, cette matrice de tous les « Loft » et autres « Starac » ; il détaille les bras-de-fer entre Le Lay, Mougeotte, Tavernost, Baudis et consorts afin de régler « à l'amiable » le grand partage des mannes publicitaires ; il raconte l'histoire (souvent personnelle) des héros enrichis du P.A.F. (Nagui, Dechavanne, Arthur, Ardisson, Fogiel, Delarue...). Il brasse avec lyrisme et précision la matière humaine et financière qui bout dans ce chaudron-diabolique qu'est la télé d'aujourd'hui. Son titre, d'ailleurs, est une allusion directe au Meilleur des Mondes de Aldous Huxley, ce baptiseur de « Big Brother »...
Sur le fond, Michel Meyer montre admirablement comment le désastre culturel de la télévision actuelle est le fruit d'un accouplement fatal : « en bas », une société atomisée et sans repères ; « en haut », des élites nihilistes. Entre les deux, un capitalisme fou, fou, fou pour lequel le pire a toujours une bonne valeur marchande...

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