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«Si Frank Berton tolère qu'on le raconte, c'est vivant. Un livre, ça tue, pensait-il. Alors je lui ai proposé un journal.Pendant trois ans, j'ai suivi l'avocat. En silence, je notais tout, installée sur les bancs des cours d'assises, courant derrière lui dans les aéroports, les gares, en France comme à l'étranger. Écoutant aux portes, quand il m'interdisait d'entendre.Je me suis glissée dans son quotidien, son temps pressé, son temps passé, ses excès, ses fulgurances. Dans ses plaidoiries de boxeur, les promesses folles qu'il fait à ses clients, les bouts d'existence qu'il arrache pour eux - Dominique Cottrez, ou Fabienne Kabou, qui ont tué leurs enfants ; Florence Cassez, ramenée des prisons mexicaines ; Thomas Gallay, pris dans les mâchoires de la justice marocaine ; et même Salah Abdeslam, seul survivant parmi les auteurs présumés des attentats du 13 novembre 2015.Voici le journal d'un pénaliste, héros incertain des femmes et des hommes qui parfois incarnent l'humanité la plus misérable, la plus inacceptable. Voici l'histoire de Frank Berton, avec sa manière d'envisager le monde, de dévisager son époque.»
Portrait sans complaisance, même si on ressent aussi beaucoup d'admiration, sous la plume de la journaliste Elsa Vigoureux, de Franck Berton, avocat pénaliste charismatique, mais aussi polémique, sous la forme d'un journal, écrit pendant les 3 ans où elle l'a suivi, d'une cour d'assises à une autre. Cet avocat d'hommes, mais aussi et surtout de femmes, qui ont commis l'impensable, l'indicible, l'incompréhensible, l'indéfendable. Il explique parfaitement son métier d'avocat, comme un moyen de réparer les blessures de l'enfance et de la maltraitance. « Ce qui compte, c'est comment on s'en sort », dit-il. « J'ai trouvé une sorte d'issue, je m'enfonce dans les profondeurs des autres, armé de mes souffrances, ça m'en éloigne, ça me répare. » Une sorte de résilience.
A la question que l'on ne cesse de lui poser sur son choix de défendre un terroriste, il explique : « Je ne défends jamais des crimes, mais des criminels », et c'est réellement ce que l'on ressent au fil de la lecture. Ce livre est passionnant, il donne à voir la justice, les assises, par le regard d'un avocat extrêmement attachant, même s'il peut souvent paraître froid, distant, brusque et un brin mégalo. « Je suis avocat, je ne suis pas psychologue ». Une barrière s'érige dans son cerveau lorsque les familles craquent à l'énoncé d'un verdict car « en vingt-cinq ans de carrière, il a pris mille ans de prison ». C'est aussi un homme d'excès, un homme profondément libre car « les assises ça rend fou de liberté. Décompenser, profiter, s'enivrer ». On ne ressort pas indemne d'une telle lecture qui pose des questions sur sa propre capacité à comprendre avant de juger, même et surtout lorsque l'on est confronté à la noirceur la plus absolue.
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