"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dedalus du Lower East Side, Joseph Mitchell a peint les rues du vieux Manhattan et chanté la drôlerie désespérée de sublimes anonymes. Chacun de ses caractères entonne tour à tour son aria : le patron d'un restaurant, le marin-pêcheur, l'ostréiculteur, le prêcheur composent l'odyssée d'une cité en perpétuel mouvement. La déambulation hasardeuse de l'arpenteur est à l'image de ses digressions fulgurantes : imbriquées les unes dans les autres comme les blocks aux quartiers. Inoubliable volume,
Le Fond du port, tient autant de la chronique d'un temps révolu que de la collection littéraire, au sens de l'inventaire cabossé par la poésie des rues et des noms, Fulton Street, Louie Morino, M. Hunter comme autant de notes de ce blues du
macadam.
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