Ce livre a une origine précise, assez banale pour un ouvrage « universitaire », mais qui mérite d'être précisée en préam- bule. Durant l'hiver 2003, l'auteur a participé à une enquête sur les « acteurs politiques de 1848 ». Conçue sur le mo- dèle de l'enquête sur les parlementaires de la Troisième République et sur celle sur les députés du Second Empire. Cette enquête impliquait de mettre en place un réseau de correspondants départementaux dont la mission consistait à rédiger des fiches biographiques standardisées. Ce qui est présenté ici concerne le département de l'Yonne.
Le premier chapitre est consacré à l'itinéraire et au travail de Louis Chevalier, historien à la fois réputé et célèbre, mais dont les travaux sur l'histoire du département de l'Yonne au XIXe siècle ne sont plus guère utilisés aujourd'hui. Les premiers résultats de l'enquête dans les archives départementales sont présentés dans le chapitre deux. Une partie de ce travail d'enquête a consisté à collationner les résultats chiffrés des scrutins pertinents ; leur présentation, qui fait large- ment appel à la cartographie, sera précédée, dans le chapitre trois, d'une réflexion sur la ou les manières de comptabili- ser les votes. De l'arithmétique des suffrages au résultat proprement dit de l'élection, il y a beaucoup plus qu'une simple transcription. Le chapitre quatre sera donc l'occasion de revenir sur les interprétations des élections icaunaises comme prolégomènes de l'aventure louis-napoléonienne. L'hypothèse sur laquelle se conclut ce chapitre sera ensuite élargie afin de nourrir, dans le cadre du chapitre cinq, une réflexion plus large sur les formes de la représentation s'appuyant sur la sociologie de Max Weber. Ce chapitre est aussi un chapitre de transition qui, d'une manière que j'espère logique, élargit l'échelle d'analyse. Sans vraiment quitter l'Yonne (serait-ce d'ailleurs bien raisonnable...), les deux derniers chapitres proposent en effet des études de cas qui viennent compléter l'enquête initiale en s'intéressant de manière plus générale aux formes de l'élection en 1848. Le chapitre six est centré sur cette entreprise originale qu'a été le Club des clubs ; il est l'occasion de revenir sur certains aspects matériels du scrutin et des luttes politiques de la période. Le chapitre sept met lui en avant la trajectoire sociale et la forte contribution de Louis-Marie de Cormenin à la formalisation du droit de l'élection.
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