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Les souvenirs du rugby ennoblissent la mémoire de ceux qui l'ont pratiqué.
« La pelouse, pelée comme une vieille chienne par la gale, est plongée dans une demi-pénombre. Le sommet des poteaux ne s'aperçoit qu'à peine. Et même à faible distance, on dirait quatre mâts bousculés dans la nuée noire d'un typhon. À leurs pieds, un gamin haut comme trois pommes se tient accroupi. Prêt à jaillir au moindre ballon qui viendrait à vriller entre les barres. Pour ce gamin, vous savez, les ballons bottés de nuit sont autant d'étoiles filantes qui strient le ciel avec des reflets vif-argent de poisson-lune. Personne d'autre que lui dans ce stade repoussé sous la brume. Et pourtant, c'est chaque nuit qu'il y revient... » Et si le rugby était une sociologie à l'usage du monde ? Et si ce jeu d'enfants, tout d'abord, puis d'hommes et de femmes dans la force de l'âge, établissait vraiment « la proportion idéale entre les hommes » comme l'affirmait Jean Giraudoux ? C'est en tout cas ce que semblent penser tous les protagonistes qui peuplent et parfois hantent ce recueil. Pour la plupart, il s'agit de pratiquants anonymes. Leurs histoires racontent aussi bien leurs débuts hésitants que ce manque atroce quand est venu le moment de raccrocher les crampons. Les joies, les doutes et l'ivresse hors sol que le quotidien étouffe toujours un peu trop vite. Et si ce sport étrange et replié sur ses secrets n'était que la rencontre perpétuelle du passé et du présent ?
L'occasion, à chaque fois renouvelée, pour la mémoire et les souvenirs de s'ennoblir. L'Ovalie est un pays aux moeurs particulières, un roman de chevalerie à taille humaine. Une planète dont on sait, et c'est heureux, qu'elle n'est pas près de tourner rond. C'est un pays peuplé d'êtres disparates, Avec mélancolie, tendresse et poésie, chaque personnage évoque son rugby sur une trame tissée de souvenirs. Chaque « je » est différent. Et pourtant, chaque « je » devient universel Un style à la fois « simple » et très littéraire L'évocation du rugby des petits clubs, rural ou citadin, celui, plus anonyme, du rugby amateur Une galerie de portraits ancrée dans le quotidien Des séquences qui oscillent entre drames intimes et situations plus picaresques Une autre lecture d'un sport souvent présenté sous un jour trop folklorisant
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