Sous le jeu de mots du titre (le cens : le pouvoir discrétionnaire que s'arroge l'État sur les revenus des citoyens) se tient une robuste et originale déconstruction des pratiques fiscales de l'État et de leurs théorisations politiques. L'auteur prend appui sur celles-ci pour remettre radicalement en question les présupposés et biais idéologiques qui sous-tendent la fiscalité contemporaine d'un État où les prélèvements obligatoires sont les plus élevés de l'OCDE.
C'est ainsi qu'il soumet à réexamen critique les réformes récentes ayant introduit l'impôt sur les grandes fortunes, le prélèvement à la source (qui interdit désormais toute grève des contribuables), la saisie sur salaires, mais aussi et plus substantiellement le consentement présumé à l'impôt et la progressivité exponentielle de celui-ci ou encore l'augmentation de la proportion de nonimposables sur le revenu (plus de la moitié des « assujettis »). L'auteur s'attache à montrer que l'extension continuelle du champ du pouvoir étatique sur les citoyens par l'impôt a forcément pour conséquence sociale un déclin continu et accentué de leurs droits fondamentaux.
Récusant aussi bien les égoïsmes sociaux en concurrence fiscale que la fausse solution et le leurre des théories de l'allocation universelle, ce parcours s'achève sur la proposition d'une alternative audacieuse : le retour d'une société de la responsabilité individuelle et de l'honneur, où l'impôt volontaire se présente comme vecteur fondamental de toute distinction sociale et moteur démocratique d'empathie entre les citoyens.
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