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Le bagnard et le colonel

Couverture du livre « Le bagnard et le colonel » de Richard Price aux éditions Vents D'ailleurs
Résumé:

Né en Martinique à une époque où l'esclavage est toujours présent dans les mémoires, un homme « fou » et illettré façonne en bois l'effigie d'un colonel, propriétaire de l'usine locale.
L'émeute de 1925 dans laquelle des pêcheurs brandissent ce buste en signe de résistance contre la fraude... Voir plus

Né en Martinique à une époque où l'esclavage est toujours présent dans les mémoires, un homme « fou » et illettré façonne en bois l'effigie d'un colonel, propriétaire de l'usine locale.
L'émeute de 1925 dans laquelle des pêcheurs brandissent ce buste en signe de résistance contre la fraude électorale gérée par le régime colonial se solde par un massacre. Bilan: dix morts et quatorze blessés.
L'auteur de l'effigie, Médard Aribot, est condamné à perpétuité et envoyé au bagne - en punition, disent les gens, pour son insolence. Aujourd'hui, la vie de cet artiste-bagnard est célébrée sur cartes postales, guides touristiques, pièces de théâtre, et costumes de Carnaval.
« Autour de cette intrigue, et de l'histoire de cette intrigue, Richard Price construit avec habileté une description des tensions essentielles de la société outre-mer d'il y a soixante ans: le passé esclavagiste dont les békés ne peuvent faire le deuil, la violence incroyable du bagne, l'obsession de l'artiste comme forme de résistance. Au-delà de la narration, et du destin de Médard Aribot, son propos [...] est de montrer en quoi la mémoire produit une histoire dont le sens est un enjeu vivant : la question de savoir si Aribot était un demi-fou ou un artiste révolté est directement en rapport avec un demi-siècle d'histoire de l'identité antillaise, telle que recherchée par l'intelligentsia martiniquaise.
De la célébration de la négritude et de l'esclave marron, on est passé, dans les années 1980, à l'affirmation du melting-pot créole. Richard Price constate [...] ce qu'il nomme la « modernisation » de la culture antillaise : la Martinique est devenue entre-temps une péninsule de l'Europe, sa mémoire africaine s'en va, et ses particularismes, à moins d'être folklorisables, ne valent plus grand-chose.
Que l'on se passionne ou non pour la question antillaise, il faut admettre que ce livre est une brillante réussite de description épaisse, faite de documents, de témoignages, d'images et de souvenirs de toutes natures [...]. »

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