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« Des millions de gens vont mourir à cause du réchauffement climatique. Des centaines de millions de gens vont devenir des réfugiés climatiques. Ces chiffres comptent, parce que ce ne sont pas seulement des chiffres - il s'agit d'individus, avec chacun une famille, des habitudes, des phobies, des allergies, des aliments préférés, des rêves récurrents, une chanson qui lui est restée dans la tête, des empreintes uniques et un rire particulier. [...] Il est difficile de prendre en charge des millions de vies. Mais il est impossible de ne pas prendre soin d'une seule. Cependant, peut-être n'avons-nous pas besoin de nous soucier de ces millions de gens. Il nous suffit de les sauver ».
Après l'immense succès de Faut-il manger les animaux ?, Jonathan Safran Foer revient à la charge : l'élevage intensif des animaux est responsable du dérèglement climatique. L'extinction de la planète aura lieu parce que nous mangeons trop de viande. Avec empathie, avec humour, l'auteur analyse les défis auxquels nous devons faire face. Parce qu'il n'est pas trop tard pour inverser la tendance. Et que l'avenir de la planète commence maintenant, dans notre assiette.
Le début du livre paraît assez étrange, où l’auteur veut-il nous emmener ? Et parfois même dérangeant : l’impression de comparer des choses incomparables qui ont marqué l’histoire de tous les citoyens au niveau international. Mais l’auteur nous arrive à nous faire nous poser les bonnes questions, et les bonnes conclusions : cette planète appartient à nous tous, il convient à tout un chacun d’œuvrer pour la protéger, et même davantage la sauver dans le temps imparti.
Autant j’ai été convaincu par le message, la façon dont il était délivré, la partie question-réponse qui ne présente pas l’auteur comme uniquement un donneur de leçon, mais un « homme comme nous » traversé de toutes les contradictions humaines et les difficultés de faire les bons choix.
J’ai cependant moins apprécié la dernière partie qui m’a semblé longue, assez personnelle et n’ayant pas trop de lien avec le sujet et le thème global. L’auteur avait un peu trop tendance à se raconter sans alimenter le sujet.
Voici certainement l’essai que j’attendais le plus pur le Grand prix des lectrices Elle 2020. Hélas pour moi, la déception et l’exaspération ont été à la hauteur de l’attente…
Que c’est confus, que c’est digressif, que c’est caricatural, que c’est mal ficelé… Ce plaidoyer est tout bonnement horripilant. A trop vouloir convaincre, l’auteur en devient ridicule en comparant l’incomparable et en allant chercher très loin des situations qui n’ont rien à voir avec le sujet pour essayer par tous les moyens d’y voir un parallèle avec les enjeux environnementaux. Il veut forcer les consciences et prouver l’urgence mais sa démonstration n’a rien de structuré et contrairement à ce que pourrait laisser croire le titre et la 4e de couverture, le lecteur n’est pas plus avancé, après être parti dans tous les sens, sur la manière dont il peut agir concrètement.
Les redites sont nombreuses, la logique m’échappe parfois, le premier chapitre me semble totalement hors de propos tandis que la seconde partie rédigée sous forme de listes à puces n’est qu’une succession de constats et de chiffres avant d’attaquer une troisième partie qui débute sur Mars puis rend visite à la grand-mère de l’auteur avant de poursuivre dans la chambre de son fils. Moi qui aime savoir où je vais quand je lis, me voilà servie : nulle part !
L’auteur s’est fait plaisir en instaurant un dialogue avec son lecteur. On le sent passionné par sa cause, heureux de faire des émules. Cela aurait pu être plaisant à regarder lors d’une conférence par exemple, à l’oral dans tous les cas, car à lire, c’est une véritable tannée.
L’avenir de la planète commence dans notre assiette est le document sélectionné par le jury de décembre pour le Grand prix des lectrices Elle 2020.
Le titre de cet essai est trompeur. Là où je pensais lire un texte sur la façon de modifier notre alimentation et de faire ainsi un geste pour notre avenir à tous, je me suis retrouvée face à un texte bien plus large, insistant surtout sur la nécessité d'un effort collectif, même si celui-ci n'est pas toujours facile à fournir.
Le rapprochement entre la situation actuelle et la Shoah, décrié par plusieurs lectrices, ne m'a pas fait bondir ; au contraire, je pense avoir compris le fond du propos de Jonathan Safran Foer. Même si les effets imminents du réchauffement climatique sont difficiles à croire pour nous, ils n'en existent pas moins et ne pourront pas être combattus ou freinés sans effort collectif.
Cependant, à mon grand regret, la forme de son essai ne m'a pas convaincue et m'a même souvent perdue. À plusieurs pages de données chiffrées succèdent une conversation avec son âme, que j'ai eu du mal à suivre, et son texte est émaillé de métaphores filées qui finissaient par se confondre.
J'ai malheureusement trouvé l'ensemble un peu brouillon alors que je ne doute pas de l'importance de son message.
En refermant ce livre je suis surprise par cette lecture. Il ne correspond pas du tout ceux à je m’attendait.
Je pensais trouver un discours écologiste, une explication des problématiques relatives au réchauffement climatique et des solutions pour enrayer le problème. Le réchauffement climatique est un problème, nous sommes tous en danger, mais… mais voilà, il n’y a rien de plus.
Entre digressions et culpabilité de l’auteur, égocentrisme et égoïsme je n’ai rien trouvé dans ce document qui puisse m’aider dans mon quotidien pour aider à mon échelle. C’est très redondant : éviter toute alimentation d’origine animale. Il a beau retourner le problème dans tous les sens, nous parler du fonctionnement du cerveau, nous donner des arguments et des consignes que lui-même ne tient pas par manque de volonté ? Par peur ? Je ne sais pas.
La plupart de son texte n’évoque même pas cette thématique écologique, mais plutôt d’autres sujets : à savoir comment fonctionne notre cerveau face aux émotions, la Shoah, la condition des juifs durant la Seconde Guerre Mondiale, sa famille. Parmis ces sujets, j’ai trouvé intéressant d’en apprendre un peu plus sur le fonctionnement du cerveau et sur l’origine de Rosa Park et son image.
Une lecture en demi-teinte, globalement ennuyeuse.
Document dont la thèse est on ne peut plus actuelle et surfe sur la vague de l’écologie présente au quotidien, je pensais trouver mon bonheur par ce choix de mes collègues du jury du Grand Prix des Lectrices Elle. Hélas, l’auteur m’a un un peu perdue au fil de ses pages.
Je connaissais l’auteur, Jonathan Safran Foer pour son roman « Extrêmement fort et incroyablement près », à la fois touchant et attachant dont j’espérais retrouver dans ce nouvel opus, toute la magie qui m’avait scotchée. Pour information : ce livre a été adapté au cinéma par le réalisateur Stephen Daldry et le scénariste Eric Roth (sous le même titre) avec Sandra Bullock et Tom Hanks dans les rôles principaux de cette entreprise osée : celle d’écrire une oeuvre de fiction s’inspirant en partie des attentats du 11 septembre 2001.
Alors que la quatrième de couverture me donnait l’impression de pouvoir découvrir de réelles pistes, une réalité concrète, cela n’a pas été le cas. L’auteur met, selon moi, trop l’accent sur la politique de l’autruche que beaucoup ont vis-à-vis de l’avenir de la planète et, surtout, par rapport aux problèmes écologiques qui ne cessent de croître. Le péril est évident et éminent mais nombreux sont ceux qui le minimisent (surtout dans la frange politique) et l’essai reste un brin trop théorique. Je ne demandais pas du tout un guide pratique de conseils quotidiens mais plutôt des pistes de solution à l’échelle du commun des mortels.
Les premiers chapitres comportent une comparaison dangereuse que l’auteur entreprend avec la Shoah. Dis comme cela, ça peut choquer mais la façon dont Jonathan Safran Foer l’expose reste malgré tout subtile et respectueuse. Je sais que certains lecteurs ont été contrariés par cette assimilation. Étant intimement liée à cette Histoire, j’étais assez réticente à m’y plonger mais après l’avoir personnellement lu, il n’y a pas lieu de crier au scandale.
Au niveau de la forme, j’ai trouvé qu’il y avait des redites et une certaine confusion. Malgré cela, je pense que ce livre pourra intéresser certaines personnes car il reste de qualité dans le sens que son auteur a multiplié les recherches pour le rédiger.
Je pense que c’est le genre de livre qu’on parcourt un ou deux chapitres pour ensuite le poser et y revenir plus tard. Cela ne se lit pas comme un roman malgré un intérêt certain pour le sujet.
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle.
"Accepter intellectuellement la vérité n'a pas de valeur en soi. Et cela ne nous sauvera pas. Quand j'étais enfant, on me disait souvent "Tu le sais bien pourtant..." lorsque je faisais quelque chose que je n'aurais pas dû faire. Que j'aie su ou non marquait la différence entre une erreur et une faute".
Ce texte puissamment intelligent méritait mieux que ce titre réducteur. Je m'attendais à lire un plaidoyer contre l'élevage industriel et un sermon sur la nécessité impérative de changer nos habitudes alimentaires, je me suis retrouvée face à une puissante et mordante réflexion sur le cœur même de la nature humaine. Une réflexion qui fait écho à la question posée - entre autres - par Richard Powers dans L'Arbre-Monde : d'où vient notre faculté à tourner le dos aux évidences et notre propension au déni, malgré les preuves scientifiques qui s'accumulent ? Quelqu'un parviendra-t-il à raconter "la bonne histoire" de telle sorte qu'elle incite les citoyens à enfin s'impliquer et prendre en mains le destin de leur maison ?
Pour cela, Jonathan Safran Foer n'hésite pas à aller chercher au cœur de notre histoire récente des comparaisons avec des situations tout aussi impossibles à croire. Comme ces témoins qui ont tenté, en 1943 d'alerter les nations sur ce qu'il se passait vraiment dans les camps de l'Allemagne nazie. Ce qu'ils racontaient était simplement impossible à croire. Passage qui fait douloureusement écho à ce qu'écrit Santiago Amigorena dans Le Ghetto interieur : " Peut-on penser l'impensable ? Peut-on comprendre l'incompréhensible ? Peut-on imaginer ce que personne n'a jamais vu, ce que personne n'a jamais cru que l'homme serait capable de faire ? Il y a des événements, de temps en temps, qui renouvellent ce que nous sommes capables d'imaginer, qui amplifient le domaine du possible jusqu'à des limites que personne auparavant n'avait supposé qu'on pourrait atteindre". On ne peut pas croire, non. L'auteur fait également référence à l'engagement et aux sacrifices demandés au peuple américain pendant la seconde guerre mondiale, alors même qu'ils étaient éloignés des champs de bataille mais sans lesquels le reste n'aurait sans doute pas pu être accompli. L'effort de tous. Il ne suffit donc pas de savoir, il faut croire et agir tous ensemble.
Les éléments scientifiques ne sont pas absents du livre, l'auteur leur consacre sa deuxième partie, livrant simplement quelques conclusions tirées des multiples études et publications des dernières décennies dont on retrouve les références en fin d'ouvrage au cas où le besoin d'approfondir se ferait sentir. On retiendra quelques items très simples : "Les humains représentent 0,01% de la vie sur terre" et "Les quatre choses ayant le plus grand impact qu'un individu peut faire pour s'attaquer au dérèglement climatique sont les suivantes : adopter un régime à base de plantes, éviter l'avion, vivre sans voiture et avoir moins d'enfants". C'est donc à partir de là que cela se complique, forcément.
Car, comment décréter la mobilisation générale, demander des sacrifices que certains pourront trouver injustes, pour combattre un ennemi qui n'est autre que soi-même ? Son propre plaisir, parfois petit plaisir dans un quotidien compliqué. Ce bon steak du midi, seule éclaircie d'une journée harassante au boulot ? Le plaisir de conduire ou de s'échapper pour un week-end dans une ville à 2 ou 3 heures de vol ? Pourtant, la Terre est notre maison, la préserver devrait être notre priorité. Collectivement. Ce que développe brillamment Safran Foer montre néanmoins que toutes les conditions sont réunies pour que nous foncions droit dans le mur : "Nous sommes en train de nous éliminer parce que choisir la mort est plus facile que de choisir la vie". Renoncer est toujours plus facile qu'agir. Tout comme fuir, d'ailleurs. Démonstration qui trouve son apogée dans une hallucinante "Discussion avec l'âme" où apparaissent toutes les peurs, les tentations du déni, les "à quoi bon ?" ou encore les "je ferai quand les autres auront commencé". Quel poids a chaque individu ? Énorme, s'il n'est pas tout seul. "Les entreprises produisent ce que nous achetons, les agriculteurs font pousser ce que nous mangeons. C'est en notre nom qu'ils commettent leurs crimes (...). Accuser les méchants ce n'est pas plus efficace que manifester avec les bons".
Ce qu'essaye de faire Safran Foer c'est de montrer à quel point chaque individu est un maillon essentiel dans la mise en place d'un vrai changement. A condition de se faire violence, de concentrer ses efforts dans le bon sens, d'être moteur et non pas spectateur incrédule ou défaitiste. Cela n'a rien de facile, la naïveté est totalement absente de ce livre. Le fait de commencer par son assiette n'est pas anodin : c'est au consommateur d'utiliser son pouvoir. Chacun de nous, et tous ensemble.
"Personne d'autre que nous ne va détruire la Terre, et personne d'autre que nous ne va la sauver (...). Nous sommes le Déluge et nous sommes l'arche".
(chronique publiée sur mon blog : motspourmots.fr)
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