Le palmarès de la rentrée littéraire 2018
Il arrive rarement qu'un déluge fasse de l'ombre à une éclipse solaire. Il n'empêche, cette année-là, par un curieux concours de circonstances, Beevi, vieille dame fantasque, volontiers revêche, terriblement attachante, hérite d'une grande demeure et adopte Mary Anne, débarquée de son orphelinat. Aidée de Mary Anne et de l'extravagante Miss Boonsidik, Beevi reconvertit la bâtisse - quatre tourelles, dix toilettes, des bibelots à foison et un jardin extraordinaire - en bed & breakfast pour touristes égarés...
Le tout livré en alternance et avec force commentaires par la facétieuse Mary Anne et par Auyong, l'ami fidèle, vieux directeur de la conserverie de litchis, qui coulerait des jours paisibles s'il ne devenait l'instigateur héroïque d'une gay pride locale.
La Somme de nos folies est la chronique absolument tendre, libre, drôle, profonde, incisive, d'un petit monde presque sans histoire quelque part en Malaisie, aujourd'hui. Une somme de folies très humaines, comme un concentré de vie, dans ce qu'elle offre de plus lumineux.
Le palmarès de la rentrée littéraire 2018
Un premier roman et une première place en catégorie "romans étrangers" !
La sixième édition des explorateurs de la rentrée ? Du neuf, toujours du neuf, l’enthousiasme est intact !
Cela se passe en Malaisie aujourd'hui.
Elle a 11 ans, aurait dû être adoptée mais...
Heureusement Auyong veille, vieux sage qui observe la jeune fille grandir.
Il est questions d'un pays qui se modernise, d'une population multiculturelle, du choc des générations et d'envie de liberté.
L'écriture est moderne et fluide.
C'est parfois ironique, allant à l'encontre des préjugés souvent et toujours doux.
Un joli et incisif premier roman.
Ah oui, c'est vraiment la somme de toutes leurs folies à ces adorables habitants d'une petite ville de Malaisie.
La vieille Beevi, au caractère bien trempé.
Auyong, le chinois si fidèle en amitié.
Mary Anne, l'orpheline de onze ans recueillie par Beevi.
Et tous les autres.
C'est tragique et cocasse, magique et terre à terre, truculent et triste.
En tous les cas très coloré.
Que des contradictions qui s'emboîtent à la perfection.
On ne s'ennuie pas dans cette joyeuse communauté aussi variée que possible.
C'est vivant, amusant, émouvant.
Très loufoque aussi.
Ils ne sont pas à l'abri des épreuves, loin de là, mais s'en sortent toujours dans la folie et la bonne humeur.
Auyong et Mary Anne se relaient de chapitre en chapitre pour nous ravir de tous les avatars qui composent leur vie.
L'auteure, chinoise qui vit en Malaisie nous emporte dans un vent de folie magique à la rencontre de son pays.
Quand une autrice malaisienne nous raconte le quotidien d’un petit village isolé et inventé pour éviter des représailles ça donne la somme de nos folies.
On est dans un petit village au milieu de la jungle entouré d’eau donc soumis aux inondations. Beevi, une petite mamy qui ne manque pas de caractère, est un peu le coeur du village. Lors d’une inondation, elle apprend que sa soeur est décédée. Une fois à l’hôpital, elle découvre que sa soeur et son mari avait adopté une adolescente Mary Anne. Que faire de cette orpheline qui devait rejoindre le village ? La garder ? La renvoyer à l’orphelinat ? Et si on la garde, qui ? Beevi la récupère ainsi que la maison familiale dont elle fait un b&b.
On suit le quotidien de ce village avec le point de vue de deux personnages qui ne sont pas originaire du celui-ci : Mary Anne et Auyong.
Auyong est un ami proche de Beevi d’origine chinoise. Il est arrivé pour tenir l’usine de conserves de litchis, une façon étonnante de vivre sa retraite. Il est calme, posé et juste heureux de vivre dans un environnement ou il est intégré et n’est plus un anonyme parmi les autres.
Mary Anne a grandit dans un orphelinat catholique et n'a connu que la ville, quel choc quand elle se retrouve au milieu de la cambrousse. Va-t-elle s’acclimater ?
Entre la tendresse des propos d’Auyong et la langue acérée, drôle et incisive de Mary Anne, le quotidien est agréable à suivre. J’aime cette façon de vivre en harmonie entre les communautés du village et les différents bouleversements qui se succèdent. Tout commence avec l’apparition des touristes. Leurs descriptions sont géniales, c’est tout à fait ça. Ensuite, il y a le rapport qu’entretiennent les habitants envers les personnes LGBT.
L’arrivée d’une lady boy thaïlandaise, Miss Boonsidik est un premier pas. On a le contraste entre ceux qui l’accepte comme femme dès le début et d’autres qui l’accepte et l’apprécie mais continue à utiliser le masculin. J’ai trouvé très intelligent la manière dont évolue le regard des habitants. Comment se passe ou non le processus d’acceptation dans un contexte traditionnel où il ne fait pas bon appartenir à la communauté LGBT ? C’est très chouette de mettre en avant le fait que tout n’est pas si fermé qu’il n’y parait, qu’il y a un décalage entre l’individu et l’état. Sur le même principe, un jour débarque un camp de redressement de jeunes LGBT. Que faire quand on est face à la maltraitante d’enfants ? Est ce que leur protection prime sur les a priori lié à leur genre et/ou leur orientation ? Quelles seront les conséquences pour le village si le bien-être d’enfants prévaux ?
Enfin l’avenir du village est un autre fil conducteur de ce roman. La Malaisie est un des pays qui a eu un boom économique parmi les plus rapide créant un gros décalage entre les grandes villes modernes et les petits villages souvent avec des maisons sur pilotis. Que faire du village en cette période charnière de l’évolution du pays ? Faut-il entrer dans le progrès et développer industries et modernité ? Faut-il préserver l’environnement actuel ? Comment faire survivre le village si on refuse les gros changements ? L’écotourisme serait-il une solution ?
J’aime le patchwork créé par l’autrice qui oscille entre tradition, évolution et le choix des valeurs qui prennent le dessus en cas de conflit. Il y a un bel équilibre entre dépaysement et sujets universels, j’ai adoré.
C’est un petit bonbon drôle, truculent, plein de tolérance et de tendresse. On s’y sent bien et c’est un chouette témoin d’une période clé de l’évolution de la Malaisie.
Lubok Sayong est une bourgade malaisienne au nord de KL (Kuala Lumpur pour les intimes... )
La vie de ses habitants est rytmée par les crues périodiques des 3 lacs qui viennent balayer habitations et outils de travail.
Cela ne semble pas effecter plus que ça la population qui se serre les coudes et reconstruit.
Mamie Beevi, femme au caractère bien trempée; son poisson neurasthénique; Auyong, vieil homme, patron de la conserverie de leetchi et Mary Anne, orpheline recueillie par Beevi, sont les personnages principaux du roman.
L'auteur nous relate quelques épisodes de leurs vies, tendres, burlesques et difficiles.
J'ai été séduit par ce roman dans lequel on entre facilement et que j'ai refermé avec regret.
Pas d'intrigue, ni suspense, mais une chronique douce amère d'une petite bourgade malaisienne que la modernité rattrape.
C'est de la Malaisie contemporaine dont il est question dans ce roman. Société multiculturelle (Malais, Tamouls et Chinois), corruption politique, confrontations religieuses (Musulmans, chrétiens, ... ) et uniformisation des villes de province qui perdent progressivement leurs spécificités.
Mais aussi, la confrontation des générations (Mamie Beevi et Auyong doivent accepter la jeunesse émergente)
La très grande force de ce roman est ce doux mélange de tendresse, de poésie et de loufoqueries.
Un moment de lecture unique !
Toujours à la recherche de nationalités inédites pour progresser dans le challenge Globe-Trotter des lecteurs de Babelio, j'ai trouvé récemment un roman malais sur les étagères électroniques de ma bibliothèque !
Et j'ai découvert un récit qui m'a plongée dans la vie quotidienne de trois personnes de Lubok Sayong, un village de la banlieue de Kuala-Lumpur. Beevi, petite vieille au caractère bien trempé et conteuse hors pair mène de main de maître sa maison d'hôtes composée par son père pour y héberger ses épouses successives, Auyong, son copain, un vieux chinois, aussi paisible que Beevi est agitée, et Mary Anne, adoptée par la sœur de Beevi, que cette dernière a recueilli .
Lubok Sayong est situé entre les bras d'un fleuve qui peut les gratifier de deux crues majeures par an, et qui les inonde calmement très régulièrement.
La solidarité contre cette adversité de la nature rend harmonieuse la vie de ce village où cohabitent chinois, malais et indiens.
Le roman se compose de chapitres où, tour à tour Auyong et Marie-Anne partagent des scènes de la vie de leur maisonnée, comme, entre autres, une tragique partie de pêche, le déménagement d'un des bungalows de leur maison pour être transporté sur une île-hôtel, la punition originale de harceleurs dans l'usine de mise en boîte de litchis, ou les péripéties du fantôme du jardin.
Bref, un roman très plaisant qui m'a donné envie de découvrir de découvrir d'autres œuvres malaises.
Jolie épopée malaise ! au gré du quotidien anodin d'un petit village banal. la destinée de ses habitants dont on découvre la vie et les rêves.
Entre traditions et monde d'aujourd'hui, chacun fait ses petits arrangements au mieux!
La palette de personnages est savoureuse, on les adopte instantanément par leur intelligence, leur drôlerie, leur sagesse
On se prête au jeu de vivre en Malaisie, l'espace de trois cents et quelques pages. Un film serait une chronique douce-amère réussie. Beevi,Miss Boonsidik, Mary-Ann et Auyung seraient immortalisés d'une autre manière! chiche?
Ce roman me faisait de l'oeil depuis sa sortie. Il faut dire aussi qu'il est très difficile de ne pas voir les couvertures très colorées des éditions Zulma. Je n'ai lu que très peu de livres de cette maison que je sais assez exigeante et sortant des sentiers battus puisque nous faisant voyager dans des contrées bien moins exposées dans la littérature que l'Europe ou les Etats-Unis. A titre d'exemple, je me rappelle de By the rivers of Babylon, roman se déroulant en Jamaïque. Celui-ci ne fait pas exception puisqu'il se passe en Malaisie et a été écrit par une jeune auteure qui fait partie de la communauté chinoise du pays.
Ce roman est raconté alternativement par Auyong, vieux chinois ayant vécu une grande partie de sa vie à Kuala Lumpur (KL pour les initiés) et s'étant retiré au nord de la capitale, à Lubok Sayong, pour y couler une retraite paisible – en apparence – et bien méritée, et par Mary-Anne, jeune orpheline très futée qui se retrouve dans cette communauté un peu par hasard, mais pas tant que ça comme on le verra au fur et à mesure du récit. Ces deux personnages gravitent autour de Beevi, une vieille dame haut en couleurs, pas très agréable au premier abord mais avec un coeur certainement aussi énorme qu'une pastèque.
C'est un roman que j'ai trouvé très plaisant, qui se laisse déguster comme une bonne glace un soir d'été, mêlant burlesque et gravité, légendes et vérités.
Et, comme il m'arrive parfois, je ne sais pour autant pas dire, alors que je viens à peine de tourner la dernière page, de quoi il parlait vraiment. Il s'agit davantage de tranches de vie, d'anecdotes, de petites chroniques même si le tout est tenu par un fil conducteur qui prend véritablement tout son sens à la fin du livre.
En fait, j'ai l'impression d'avoir vu des instantanés, comme les photos des anciens polaroids ; c'est le sentiment qu'il me reste, à la fin.
L'écriture est agréable, parsemée de références linguistiques ou culturelles pas toujours très faciles à comprendre malgré un glossaire (trop succinct à mon goût) rédigé à la fin du livre. J'ai voyagé et cela m'a suffi.
Une auteure que je relirai avec plaisir.
Voici ma première chronique de 2019 et elle sera pour ce joli roman qui se savoure comme une friandise, un petit bonbon acidulé glissé sous la langue. Une réelle belle surprise pour moi.
Dans un petit village proche de KUALA LUMPUR, les pluies diluviennes créent des inondations mémorables et c’est à cette occasion que Beevi décide de rendre sa liberté à son poisson neurasthénique alors qu’elle y est très attachée. Son vieil ami Auyong, directeur de la conserverie de litchis, assiste à la scène un brin étonné par la décision de Beevi, femme revêche d’un certain âge avec qui il partage de longues discussions sur tout et rien. Ces deux-là ne sont pas au bout de leur surprise puisque Mary Anne, jeune orpheline, débarque dans leur vie à la suite d’un accident et va parfaire leur duo de personnalités bien trempées pour former un trio inséparable et excentrique. Héritière d’une grande demeure aux quatre tourelles dépareillées, Beevi décide d’ouvrir un bed and breakfast pour les touristes de passage dans la région. Pour l’aider dans sa tâche, elle embauche Miss Boonsidik, lady boy charmante et fantasque.
Il est très très compliqué de résumé ce premier roman tant il est extravagant et parfois loufoque mais quel plaisir de rencontrer des personnages attachants, drôles, humains et farfelus, d’être dépaysée par les senteurs, la nourriture, les paysages.
L’alternance du récit à travers les commentaires affutés de Auyong et de l’espiègle Mary Anne donne une chronique joyeuse et décalée de la vie à Lubok Sayong , ils nous font partager le quotidien de ce village en y apportant force détails, avec une touche d’humour terriblement percutante. Les dialogues sont truculents et certaines scènes sont tellement pittoresques et invraisemblables qu’elles fascinent et emportent le lecteur.
Mais il ne faut pas se laisser confortablement embarquer par les facettes dépaysantes et drolatiques de ce roman car LA SOMME DE NOS FOLIES est aussi un livre plus profond qu’il n’y paraît, qui évoque la pauvreté, les dérives du tourisme en MALAISIE, le deuil, les différences, l’homosexualité et les diverses communautés qui façonnent le pays et vivent a priori en bonne entente.
Finalement, Shih Li Kow a réussi, dans ce premier opus, le tour de force de traiter de sujets importants et graves tout en entraînant son lecteur dans une épopée tendre, surprenante, singulière et exotique.
Ce roman, hors du commun, est une vraie réussite qui m’a enchantée, il égaiera et donnera des couleurs à vos lectures au coin du feu cet hiver !
MYMY
http://cousineslectures.canalblog.com/archives/2018/12/03/36914122.html
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