"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sophie Wahnich est directrice de recherche au CNRS. Elle a publié notamment : L'Impossible citoyen. L'étranger dans le discours de la Révolution française (Albin Michel, 1997), La Liberté ou la mort. Essai sur la Terreur et le terrorisme (La Fabrique, 2003), La Longue Patience du peuple (Payot, 2008), La Révolution française expliquée en images (Seuil, 2019).
Les révolutionnaires français n'ont jamais cessé de redouter le risque majeur de toute révolution : qu'elle bascule dans la guerre civile. Celle-ci advient lorsque les sentiments sociaux, les affects qui relient les humains entre eux ont été déniés, bafoués, ou empêchés. Au lendemain des mois terribles de l'hiver et du printemps 1794, Saint-Just constate ainsi, lucide, que « la révolution est glacée ».
Les révolutionnaires comprennent que ce ne sont pas « la machine à gouvernement » et ses lois de contraintes qui pourront réparer une société meurtrie ni instaurer l'harmonie espérée, mais bien l'ensemble des institutions civiles. Instituer des lieux où le peuple se rassemble fera renaître sa sensibilité comme faculté de juger.
L'amour, l'amitié, le courage, la confiance, la foi en l'impossible, tous ces sentiments républicains sont sollicités pour déjouer une économie cruelle, réduire la division sociale, faire cesser les conflits religieux, promouvoir le pouvoir politique de chacun des citoyens. Alors pourra se constituer un nouvel art de vivre plein d'humanité, seule garantie d'une nouvelle « communauté des affections ».
En se tournant vers ce passé mal compris, Sophie Wahnich cherche aussi des outils pour faire face à ce qui peut advenir aujourd'hui.
Unique, précieux, « La Révolution des sentiments » est un essai dont les degrés sont multiples.
On est en plongée au cœur même d’une conférence des plus érudites et dans un même tempo tout semble à la portée du lecteur.
Ce genre d’ouvrage qui nous apprend beaucoup et éveille la curiosité et l’assurance de voir, de ressentir, de percevoir différemment les révolutions et ce qu’elles arriment.
Ici, c’est la symbiose de « La Révolution des sentiments ».
Sophie Walnich est directrice de recherches au CNRS.
Érudite, convaincue, altruiste, elle délivre dans ce livre de renom intellectuel, toute l’idiosyncrasie sociologique, politique, historique et humaine.
Une révolution blessée dans sa chair, qui doit œuvrer à fédérer le peuple pour un vivre-ensemble d’harmonie et de fraternité.
Elle somme la clairvoyance, car rien n’est jamais acquis.
« Éroder la sensibilité, perdre la faculté de juger. Saint-Just ne cesse de dresser le portrait de l’homme révolutionnaire comme homme sensible, doué de qualités morales et de vertu civique. Pas de révolution possible sans sensibilité, qui seule, permet d’éprouver une situation comme juste ou injuste. La sensibilité est révolutionnaire. »
« La liberté politique a besoin d’amitié. »
Ce livre est la cartographie philosophique, morale, de notre façon de repenser les révolutions.
Les lettres adressées aux lecteurs, à l’instar d’un marque-pages sur notre conscience sont des enluminures et la voix de l’autrice qui interpelle son auditoire.
« Mais au-delà, il s’agit de répondre à la difficulté de maintenir une égalité politique dans une communauté parlante. »
Comment bâtir le triptyque qui relie l’homme au prochain ?
« Prendre ses droits, ressaisir une vie bonne, donner des droits aux étrangers, aux abandonnés, au vivant meurtri, aux littoraux bétonnés. Cette question d’un futur possible pour les enfants qui sont là et pour ceux qui viendront, du bonheur et de la vie plutôt que la survie annoncée, retrouve alors celle de l’égalité comme telle. »
« La Révolution des sentiments » est une mise à l’ordre, le signe, où l’homme devient être. Où tout doit être repensé en humanité.
On ressent après la lecture, la ferveur des possibilités. Ce livre est une lumière dans le sombre des nuits révolutionnaires. Ici, les clefs n’attendent que le citoyen éclairé et altruiste. Puissamment en position de renaître, vertueux et prêt à œuvrer avec ferveur. Remodeler les révolutions dans l’équité absolue.
« Comment faire une cité, 1789-1794 », et aujourd’hui ?
Ce texte des savoirs et de la raison, est insurpassable. Il démontre le champ des possibles.
Bâtir une communauté de liberté, d’égalité et de fraternité, « une communauté des affections ».
D’utilité publique, cet essai est le fronton des Républiques du cœur.
« Faire cité pour que tout change . »
Universel, essentiel, humaniste, un outil de droiture en nos mains.
Publié par les majeures Éditions du Seuil.
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