Quand 50 Explorateurs partent à la découverte des romans de cet automne...
Jim agite doucement la main en refermant la porte derrière sa femme Annie qu'il a envoyée faire des courses. Il enroule alors soigneusement son pardessus dans le sens de la longueur et le pose au pied de cette même porte. À son retour, c'est un miracle si Annie ne fait pas sauter la maison entière en craquant une allumette dans l'appartement rempli de gaz. Les chevilles enflées après une journée à faire l'aumône, soeur Saint-Sauveur prend la relève des pompiers auprès de la jeune femme enceinte et des voisins sinistrés de ce petit immeuble de Brooklyn. La nouvelle du suicide étant déjà parue dans le journal, elle échouera à faire enterrer Jim dans le cimetière catholique, mais c'est très vite toute la congrégation qui se mobilise : on trouve un emploi pour Annie à la blanchisserie du couvent où sa fille Sally grandit sous l'oeil bienveillant de soeur Illuminata, tandis que soeur Jeanne lui enseigne sa vision optimiste de la foi. Et quand cette enfant de couvent croira avoir la vocation, c'est l'austère soeur Lucy qui la mettra à l'épreuve en l'emmenant dans sa tournée au chevet des malades. «Si j'étais Dieu, avait coutume de dire soeur Saint-Sauveur, je ferais les choses autrement.» À défaut de l'être, les Petites Soeurs soignantes des Pauvres Malades, chacune avec son histoire et ses secrets, sont l'âme d'un quartier qui est le véritable protagoniste du roman d'Alice McDermott.
Quand 50 Explorateurs partent à la découverte des romans de cet automne...
Annie est enceinte quand son mari Jim se suicide. La jeune femme trouve un emploi à la blanchisserie du couvent voisin, à Brooklyn, où sa file Sally grandira entourée de l'affection de sa mère et des soeurs.
Annie trouve également, et secrètement, du réconfort auprès du laitier, M. Costello, dont l'épouse est handicapée et hypocondriaque.
Adolescente, Sally pense avoir la vocation et part pour commencer un noviciat à Chicago. Un voyage qui sera déterminant pour la suite de sa vie.
À travers la vie d'Annie, de Sally et des Petites Soeurs soignantes des Pauvres Malades, Alice McDermott dresse la chronique d'un quartier populaire de New-York au début du vingtième siècle, où la pauvreté et la misère côtoient la compassion,la solidarité et la détermination à vivre.
La forme de la narration est parfois déroutante : l'histoire d'Annie et Sally est contée par les descendants de la jeune fille, et certains allers-retours entre passé et présent surprennent... Mais l'écriture est si limpide, que cela ne nuit pas à la lecture. On vit le drame, le suicide de l'époux, avec Annie. On accompagne Sally adolescente dans sa quête du sens de sa vie et la découverte des "failles" de son caractère.
Maîtrise du contexte historique, consistance des personnages principaux, qualité de l'écriture : trois ingrédients réunis pour un très bon moment de lecture !
http://michelgiraud.fr/2020/08/27/la-neuvieme-heure-alice-mcdermott-quai-voltaire-tres-bon-moment-de-lecture/
Brooklyn, début 1900, dans la communauté irlandaise, Annie, enceinte, se retrouve seule après le suicide de son mari ; sa fille Sally et elle-même sont prises en charge par la communauté de bonnes soeurs et plus particulièrement par Soeur Saint-Sauveur, soeur Lucy, soeur Illuminata et soeur Jeanne.
C'est l'histoire d'un immense amour de Sally pour sa mère ; elle est prête à tout pour que sa mère soit heureuse. C'est aussi l'histoire d'une immense amitié entre Annie et soeur Jeanne qui ira jusqu'au pire pour que son amie connaisse le bonheur.
Dans un style vivant et enlevé, on découvre le monde des soeurs qui sont des femmes comme les autres, avec leurs faiblesses et leur blessures, ce qui nous les rend « diablement » humaines et proches de nous ; elles n'hésitent pas à s'affranchir des règles de Dieu pour venir en aide aux pauvres et malades dont elles ont la charge et cela rend l'église moins dogmatique et plus proche de nous.
Le monde des soeurs, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, n'est pas aseptisé : c'est une société vivante avec se jalousies, ses mesquineries, ses amitiés. Ce sont aussi des femmes fortes qui soulagent la misère, soignent les plaies, nettoient le linge des malades et qui souvent suppléent un mari absent auprès des épouses et des enfants. Elles sont énergiques face à la misère.
On sent une tendresse bienveillante de l'auteur pour ces femmes au service des autres, s'oubliant elles-mêmes. Alice Mc Dermott nous rend toutes les femmes du roman attachantes, en particulier la petite Sally que nous suivons toute sa vie et qui ne prendra pas le chemin tracé par sa vie avec les soeurs et Annie, sa mère, qui choisira la liberté face au carcan des convenances et de la religion.
Alice Mc Dermott a dépeint une galerie de beaux portraits de femmes et on se laisse emporter par la verve de l'auteur et par ses descriptions du Brooklyn de 1900 qui nous le rend vivant.
Un beau roman.
Quartier pauvre irlandais de Brooklyn.
Le roman débute par le suicide de Jim qui laisse seule sa femme Annie enceinte de leur premier enfant. Elle est immédiatement prise en charge par la congrégation des petites sœurs des pauvres qui à cette époque était très présente dans les quartiers pauvres. Sœur Saint Sauveur fait embaucher Annie à la blanchisserie du couvent sous l'aile protectrice de sœur Illuminata. A sa naissance, Sally va vivre dans le sous-sol avec sa mère et les sœurs.
On découvre la vie très difficile des religieuses que rien ne rebute. Comment détourner un problème pour le bien des personnes. Oser s'interposer dans un couple ou une famille. Faire le ménage. Soigner les malades. Faire la toilette des morts.Laver le linge et le repasser. Faire la quête. Distribuer des repas. C'est une vie très dure qui est détaillée simplement. Il est très intéressant de suivre ces sœurs ainsi que les familles du quartier qui s'entraident malgré le peu de moyens.
Annie est heureuse au sein de la communauté et Sally en grandissant semble vouloir choisir cette voie.
Il y a beaucoup d'amour dans ce récit conté par plusieurs voix. C'est un très beau roman que vous conseille.
Jim, un jeune employé des chemins de fer qui a été congédié de son travail, a persuadé sa femme d'aller faire des courses. Il lui a suffi ensuite de pousser le lourd canapé pour empêcher sa femme de rentrer, il a pris des torchons, en a fait des torsades pour les placer le long de la fenêtre il trouve le tuyau en caoutchouc qui relie le four au robinet de gaz et tire dessus vigoureusement. Il y a un bébé en route, son geste va condamner cet enfant à une vie tourmentée.
Annie et sa fille Sally vont être prise en charge par les petites soeurs soignantes, et Sally va devenir un enfant de couvent, Sally s'imagine avoir une vocation, devenue une jeune fille elle va donc répondre à l'appel de Dieu. Dans le train qui l'emmène à Chicago pour entrer au noviciat, elle se demande si elle possède la sainteté et le sacrifice de soi nécessaires.
« Prononcer ses voeux signifiait laisser tout le reste derrière soi : la jeunesse, la famille et les amis, tout l'amour qui n'était qu'individuel, tout ce qui dans l'existence nécessitait un regard en arrière. »
Situé à Brooklyn au début du XXe siècle, ce roman évoque la nouvelle vie d'une jeune veuve et de sa fille dans un couvent. Alice McDermott dresse le portrait de cette communauté religieuse entièrement dévouée aux autres dans laquelle chaque soeur a sa propre personnalité.
L'auteur décrit d'une manière très réaliste le travail des soeurs, les soins apportés, les aspects dégoûtants de la maladie et de la mort, les cicatrices, les écoulements, le sang, la crasse, tous les tourments humains. L'auteur s'interroge sur la foi, la rigueur de l'église catholique.
Plusieurs voix semblent raconter ce récit, dont celle d'un des enfants de Sally de façon intermittente et je dois reconnaître que je me suis parfois égaré au milieu de toutes ces bonnes soeurs. J'aurais préféré que l'auteur recentre plus son histoire sur Sally et sa mère.
Je ne sais pas quoi penser de ce livre..
L'histoire paraissait bien, l'audace de l'auteure d'écrire sur des bonne soeurs.
Hélas, ce livre ne m'a pas enthousiasmé mais plutôt ennuyé.
L'histoire est pourtant originale et belle, mais je ne me suis pas attaché aux différents personnages. J'ai trouvé ce roman long, certains passages sans intérêt. J'aurai préféré que le livre soit plus centré sur Annie et Sally que sur les soeurs.
Le style d'Alice McDermott est simple, agréable, parfois poétique mais sans rythme, avec de très longues phrases.
Une petite déception pour cette neuvième heure.
L'avis final:
Nous sommes dans le quartier irlandais de Brooklyn dans les années 1900.
Le roman débute par le suicide de Jim, ce dernier laisse Annie veuve, enceinte et sans emploi. Annie est prise en charge par une communauté de bonnes sœurs qui l embauche dans la blanchisserie du couvent, ce qui permettra à Annie de pouvoir survivre financièrement et assumer la petite Sally. On suit la vie d Annie et Sally qui vont tisser des liens privilégiés avec sœur Illuminata et sœur Jeanne qui vont les guider dans leur choix de vie, jusqu’à accompagner la décision de Sally, qui aura toujours vécu avec des religieuses, de prendre ou non le voile.
Grâce à ce livre, j’ai apprécié découvrir la vie difficile des religieuses ( très nombreuses à l époque)et leur travail indispensable au sein d’un quartier. Ces femmes n avaient pas peur d affronter des situations difficiles et de se confronter aux hommes, alors que les épouses avaient en ces années un rôle encore subalterne.
Ces femmes entraient dans la vie intime des pauvres gens et devaient prendre en charge des cas difficiles. Là encore, j’ai apprécié la description de la vie du milieu ouvrier. L auteur a le sens du détail et de la description pour ressentir leur pauvreté et la nécessité de survivre.
Les sœurs vont confronter la jeune Sally à ces situations. Pourra-t-elle y faire face et devenir l une des leur ? C’est un livre qui avance lentement mais justement pour prendre la mesure de chaque situation et chaque état d âme des personnages. J’ai aimé l écriture de ce livre : l’auteur prend le temps de détailler chaque situation, chaque lieu, chaque personnage, ce qu ils ressentent.
L'avis de la page 100:
Le roman se situe à Brooklyn au début des années 1900 (il me semble), après le suicide de son époux, Annie se retrouve seule enceinte et sans le sou.
Le jour même du drame, Annie est prise en charge par Soeur Saint Sauveur, puis au sein du couvent de cette dernière, où elle sera embauchée à la blanchisserie afin de pouvoir subvenir aux besoins de sa petite fille Sally.
A la page 100, Sally semble vouloir devenir religieuse, comme les soeurs auprès de qui elle a vécue.
la construction des chapitres est assez déroutante, le roman débute sur Annie à la mort de son époux, puis ensuite Sally parle d'elle-même et de ses enfants (lorsqu'elle est adulte), puis on revient à Annie avec une Sally enfant.
Du coup, il faut parfois un certain temps avant de comprendre à quelle stade de l'histoire on se situe.
A ce stade, je ne sais pas à quoi m'attendre dans ce livre.
Il est des mots qui sont n’arrivent plus à faire sens, serais-je devenue cynique? Lorsqu’Alice McDermott nous parle de sacrifice, de don de soi, cela prend une résonance étrange à mon oreille. La neuvième heure me semble sortie d’un autre temps et ressemble à une curiosité historique. La classe supérieure n’est pas exempte de bassesses, comme payer quelqu’un afin qu’il prenne sa place pour aller sur le champ de bataille. Le style de l’auteure est d’une finesse rare, elle arrive à nous retransmettre la vie du quartier catholique irlandais de Brooklyn début 1900 à travers la vision des Petites sœurs des Pauvres, d’une jeune veuve et de sa fille Sally. Ici tout tourne autour de la religion Sœur Saint-Sauveur, Sœur Jeanne, Sœur Immaculata, Sœur Lucy passent leur vie à soigner, à réconforter, à nourrir, à blanchir les pauvres, les malades et les nécessiteux. Annie et sa fille Sally profiteront de leurs bienfaits. Une vie âpre et rude ou il faut composer avec l’Eglise catholique, les prêtres, le manque de moyen et la nature humaine. La vie et la mort arrivent sans que cela ne les perturbent, c’est juste un fait et la vie continue malgré tout. Il y a de nombreuses descriptions crues peu ragoutantes concernant tous les fluides corporels que peuvent émettre les malades, un peu trop pour moi. Alors il y a des moments où il faut s’affranchir des règles et on peut compter sur Sœur Saint Sauveur pour savoir écouter son cœur plus que sa doctrine et cela est rassurant. La grande force de cette fresque c’est qu’il n’y est jamais question de jugement, les moniales sont d’une grande humanité sans être élevées au rang de martyre ou être à contrario rabaissées et méprisées. Un des temps forts du roman est celui où Sally effectue un long et pénible voyage en train qui nous montre la triste réalité du monde et la prise de conscience salutaire de cette jeune fille un peu trop idéaliste et naïve. J’ai apprécié cette façon de tester les limites de l’amour, de l’engagement ou du sacrifice. Peut-on par amour aller jusqu’à commettre un meurtre ? Bonne lecture.
"La neuvième heure" de Alice Mc Dermott - noté 10/30
Éditions Quai Voltaire
Parution le 23 août 2018
Explorateur rentrée littéraire 2018 via lecteurs.com
Lorsque Annie quitte son domicile pour partir faire quelques courses, elle ne peut pas imaginer ce qui va se produire. Jim, son mari, a décidé de mettre fin à ses jours. Au gaz. A son retour, elle découvre ébahie la scène qui l'attend et frôle la catastrophe : la moindre étincelle et tout serait parti en éclats.
Jim laisse donc ainsi derrière lui une jeune veuve et une petite fille à naître. Perdues. Mais c'est sans compter sur le passage de Soeur Saint-Sauveur qui va aider Annie à se sortir de cette situation, la prendre sous son aile et l'accueillir au sein de son couvent. Elle y trouvera toute sa place : elle aura un travail, mettra au monde et y éduquera sa fille Sally, au rythme et selon les règles du lieu. Ô combien strictes...
Au fur et à mesure, Sally laissera la foi l'envahir jusqu'à cette "révélation"... Pensant être prête à suivre le chemin de ses hôtes, les Soeurs la mettront vite à l'épreuve.
Je ne suis pas très enthousiasmée par ce livre. Ou peut-être m'attendais-je à autre chose qui ne vint pas ? Pourtant l'histoire est touchante, par l’approche de l’auteur autour de ces personnages, que l’on pressent comme un peu « paumés » ; mais il me manque mon accroche et le rythme m'a semblé lent. J'aurais aimé connaître un peu plus Annie : son histoire, sa personnalité... J'aime m'attacher aux personnages mais j'ai besoin d'en savoir un peu plus sur eux. Ensuite, même si l'histoire est tournée autour de sa nouvelle vie au sein du couvent, j'ai eu l'impression que l'auteur s'est davantage focalisé sur les "Soeurs". J'ai lu "Le domaine des murmures" de Carole Martinez et je m'attendais à ce type d'atmosphère, un genre de huis-clos, où Annie se serait recentrée sur elle-même... laissant un peu plus la place au côté mental...
Le style d'écriture est intéressant, cela reste une lecture agréable et simple... mais manquant un peu de rythme. J'ai coutume de dire que la lecture est aussi une histoire "d'instant" ; il arrive parfois qu'on passe à côté d'un livre parce que le moment ne se prêtait pas à sa découverte...
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Explorateurs RL2018
Avis à la page 100
Me voilà dans l'embarras car mon avis à la page 100 n'est guère enthousiaste... Ou peut-être m'attendais-je à autre chose qui n'est pas ? Pourtant l'histoire est touchante mais il me manque mon accroche et le rythme me semble lent... La suite à la chronique...
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