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La mort des grands hommes ; dictionnaire historique

Couverture du livre « La mort des grands hommes ; dictionnaire historique » de Isabelle Bricard aux éditions Cherche Midi
Résumé:

Il n'est pas de sujet plus vivant qu'un dictionnaire qui répertorie le dernier quart d'heure de quelque 1200 hommes et femmes célèbres de l'Antiquité à nos jours. Pas de sujet plus divers non plus, car la mort, si elle est universelle, n'est pas uniforme pour autant, et il existe mille et une... Voir plus

Il n'est pas de sujet plus vivant qu'un dictionnaire qui répertorie le dernier quart d'heure de quelque 1200 hommes et femmes célèbres de l'Antiquité à nos jours. Pas de sujet plus divers non plus, car la mort, si elle est universelle, n'est pas uniforme pour autant, et il existe mille et une façons de passer de vie à trépas. On peut mourir de maladie ou au champ d'honneur, bien sûr, mais aussi de faim (le duc d'Albe) ou d'indigestion (Frédéric III), de froid (Scott) ou de chaud (Philippe II d'Espagne), de chagrin (Marie Dorval) ou de joie (Goya), de honte (Henri II d'Angleterre), d'amour et pendant l'amour (Félix Faure). Sans oublier les accidents, tous stupides, surprenants parfois, et les assassinats où le machiavélisme le dispute à l'ingéniosité.

Les derniers mots de ces illustres moribonds résonnent souvent comme une sorte d'ultime chef-d'oeuvre : à l'instar du savoir-vivre, il y a bien, et ce livre le prouve, un savoir-mourir.

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Articles (1)

  • Le dico dit quoi ? Une sélection de dictionnaires insolites...
    Le dico dit quoi ? Une sélection de dictionnaires insolites...

    Aucun livre n'est aussi savoureux qu'un dictionnaire, parce qu'à la fois très codifié et très libre, fait de petits textes indépendants qui forment un grand tout, à dévorer ou picorer. Promesse encyclopédique, le dictionnaire autorise son lecteur à une avidité de savoir, une gourmandise de connaissances. Pas un sujet qui n'ait son dictionnaire… il y en a pour tous les goûts. Sélection joyeuse des plus insolites.  

Avis (1)

  • Je ne pouvais manquer d’évoquer le livre de Bricard « La mort des grands hommes ».Fidèle à Montaigne qui écrivit dans ses Essais : « Si j’étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts si diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir, leur apprendrait à vivre », elle a colligé...
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    Je ne pouvais manquer d’évoquer le livre de Bricard « La mort des grands hommes ».Fidèle à Montaigne qui écrivit dans ses Essais : « Si j’étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts si diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir, leur apprendrait à vivre », elle a colligé les derniers quarts d’heure de 1200 hommes et femmes célèbres aux modalités de trépas variés. Sa lecture est vivante et passionnante. Égrainons quelques façons !

    Nous pouvons mourir de maladie, ce qui manque d’originalité comme Charlotte Brontë qui succomba à la tuberculose. Attila perdit la vie durant sa nuit de noces, étouffé par un saignement de nez. L’histoire ne dit pas si c’est l’orgasme qui augmenta sa pression artérielle.

    Mourir de plaisir comme Raphaël qui succomba à un excès de plaisir.

    Mourir de joie pourrait être somme toute être une belle fin : Sophocle trépassa de joie lors d’un concours de poésie, Goya de revoir ses petits-fils.

    Mourir de rire comme l’écrivain italien Pierre Aretin qui prit d’un fou-rire tomba à la renverse et se fendit le crâne.

    Mourir de faim comme Gogol qui accusant le diable de l’avoir trompé, se laissa mourir en refusant nourriture et soins.

    Mourir de chaud comme Philippe III d’Espagne qui, malade, mourut à 43 ans de déshydratation : le roi se plaint de la chaleur, son domestique préposé à la cheminée étant absent, personne n’éteint le feu. Mort par excès de protocole ?
    Mourir de chagrin ! Beaucoup plus émouvant comme Marie Dorval à cinquante et un ans, après le décès d’un petit-fils.

    Mourir d’accident de cheval comme Gengis Khan (1) ou dans des circonstances peu glorieuses, Louis III à 18 ans qui se fracassa le crâne contre le linteau d’une porte trop basse, alors qu’il poursuivait la fille d’un certain Germond, courue se réfugier dans la maison de son père.

    Mourir d’accident de voiture comme Albert Camus sur la Nationale 6 ou Astrid de Suède, Astrid Sofia Lovisa Thyra Bernadotte, quatrième reine des Belges ou encore Roger Nimier, un 28 septembre 1962 dans une Aston-Martin DB4. Thomas Edward Lawrence dit Lawrence d’Arabie, périt à 46 ans des suites d’un accident de moto à deux pas de son cottage de Clouds Hill, Jules Dumont d’Urville avec sa femme et son fils de 14 ans dans la première catastrophe ferroviaire française, qui eut lieu le 8 mai 1842 à Meudon, Albert Londres meurt dans l’incendie d’un paquebot en revenant de Chine. Le messin Jean François Pilâtre du Rozier qui bien décidé à traverser la Manche, décolle de Boulogne-sur-Mer le matin du 15 juin 1785, mourut deux heures plus tard car sa mongolfière s’embrasa. Pierre Curie perdit la vie écrasé par un fiacre, Isadora Duncan, danseuse américaine est morte étranglée par son écharpe qui s’est prise dans la roue de sa voiture. Mourir dévorée par les lions comme sainte Blandine, ou comme Jeanne la Lorraine, brûlée à Rouen alors qu’elle a sauvé la France.
    Mourir de honte comme Henri II dit « Henri Court-manteau », après l’ humiliant traité de paix d’Azay-le-Rideau le 4 juillet 1189 conclu avec Philippe-Auguste, grâce l’appui de ses fils Jean Sans Terre et Richard Cœur de Lion.

    Mourir en mangeant comme Jean-Honoré Nicolas Fragonard ou Jaurès qui fut assassiné pendant un repas, en buvant comme Johannes Brahms atteint d’un cancer du pancréas. Plus stylé : en sablant le champagne comme Tchekhov qui ayant bu son verre tranquillement, se coucha sur le côté gauche et se tut à jamais.

    Mourir en se soulageant comme Antoine de Bourbon ou le cruel Caracalla, sur sa chaise percée comme Catherine II et Georges II.

    Mourir en jouant comme De Gaulle qui s’effondra en faisant une réussite.

    Balzac appellera à son chevet un médecin n’existant que dans ses livres, Watteau s’offusquant de la laideur du crucifix qu’on lui tendait, Baudelaire en jurant.

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