Des découvertes et des récits puissants à offrir à Noël
Danny et Maeve, un frère et une soeur unis par un amour indéfectible, ne cessent de revenir devant leur ancienne demeure se heurter aux vitres d'un passé douloureux. Cette imposante Maison hollandaise, écrin des joies et des peines de leur enfance, source de leurs malheurs, les attire comme un aimant. À travers le destin de ces deux quasi-orphelins, Ann Patchett, en déchiffreuse éclairée de l'âme humaine, signe un roman pénétrant sur l'abandon, le pardon, les liens filiaux et le rapport que chacun d'entre nous entretient avec le passé.
Des découvertes et des récits puissants à offrir à Noël
Je ne voulais pas que cela se termine.
Comme parfois et sans savoir pourquoi, j'ai été profondément impliquée dans ce récit.
Danny raconte l'histoire de sa famille ; la relation d'un frère et d'une soeur unis à jamais par leur enfance, si proches qu'ils ont du mal à faire de la place aux autres.
Je me suis attachée à Danny, à Maeve et aux autre.
Il est questions d'amour fraternel, de blessures d'enfance, de résilience, du poids des souvenirs et de pardon.
L'écriture est fluide et élégante.
C'est nostalgique et diablement émouvant.
J'ai adoré chaque seconde du roman.
Ce livre fait forcément écho à l'histoire de chacun : des amours, des pertes, des drames familiaux, des liens qui se créent et se rompent. Tout cela sur fond d'un décor de maison de maitre. J'ai beaucoup aimé ce livre, qui pousse soi même à se poser beaucoup de questions.
La maison des Hollandais fascine autant qu'elle repousse.
Danny et Maeve y ont grandi, ils ont vu leur père adorer cette maison et leur mère la détester. Des années plus tard, ils se retrouvent encore devant la bâtisse pour discuter, incapables de résister à l'emprise qu'elle a sur eux.
J'avais beaucoup aimé le traitement de la famille décomposée/recomposée par Ann Patchett dans Orange Amère. Ici, le traitement est tout aussi brillant alors que la famille se réduit très vite à deux personnes. La relation entre Danny et Maeve est très belle, et je me suis attachée à cette fratrie que l'on sent inséparable.
J'ai retrouvé également cette structure narrative qui fait des bonds dans le temps, et qui peut parfois dérouter mais constitue au final un ensemble parfaitement tenu.
Ann Patchett est décidément une autrice qui sait m'enchanter et je suis ravie d'avoir encore quelques livres d'elle qui m'attendent.
Une maison où se succède les familles qui se déchirent.
La maison des Hollandais, c’est celle située rue VanHoebeek à Elkins Park, banlieue aisée de Philadelphie.
On la nomme ainsi car cette belle et grande bâtisse fut construite et habitée par M. et Mme VanHoebeek.
Au décès de la femme du couple, alors vieille dame âgée et sans descendance, la maison resta longtemps inhabitée.
Jusqu’à ce que le père du narrateur l’achète avec tout son contenu : vêtements, bijoux, meubles, décoration et tableaux. .
Danny, le narrateur, a donc grandi au milieu d’objets ayant appartenu à des étrangers, d’un père plus que distant, une soeur Maeve et des domestiques aimantes. Sa mère a disparu de jour au lendemain, ne supportant plus de vivre dans cette maison qu’elle déteste. Son père lui a dit qu’elle les a abandonnés pour partir vivre en Inde.
On découvre ce que fut son enfance, ses liens très étroits avec sa soeur auprès de qui il a toujours trouvé secours et réconfort. Notamment lorsque l’année de ses 16 ans, leur belle-mère les chasse manu-militari de la maison des Hollandais qu’elle s’est appropriée après la mort de leur père.
Il faut prendre son temps pour lire un roman d’Ann Patchett. Elle déroule cette histoire comme une rivière qui s’écoule calmement mais avec des méandres à certains moments. On remonte alors vers le passé.
» Il y a peu d’occasions dans la vie où il arrive qu’on fasse un bond, et que le passé qui avait été notre socle s’écroule, tandis que l’avenir sur lequel on voudrait atterrir n’est pas encore en place. Pendant un moment on demeure suspendu, sans rien connaître, ni personne, pas même soi. C’est un présent d’une vivacité presque insupportable que j’ai expérimenté cet hiver-là, quand Maeve m’a emmené dans le Connecticut au volant de son Oldsmobile ».
La maison joue un lieu extrêmement important dans cette histoire. Elle est le lieu représentant leur famille pour Danny et Maeve, orphelins. Il leur faudra surmonter le traumatisme d’en avoir été chassés.
Découverte de cette autrice américaine, reconnue et récompensée outre-atlantique.
La maison des hollandais est une demeure extravagante, cossue, déraisonnablement ornée de bois précieux et d’or, du sol au plafond. Cadeau d’un époux à la femme de vie, avec une erreur d’appréciation monumentale : Elna n’aimera jamais cette maison, au point de quitter sa famille et de laisser l’éducatiion de Maeve et de Danny, le narrateur, aux bons soins de son mari et des employées fidèles.
Il faut dire que, hormis son décor d’un autre âge, la maison semble exercer sur ses propriétaires une influence plutôt néfaste. Des hollandais qui en furent les premiers occupants, à Andrea la deuxième épouse du mari délaissé, la vie n’est pas tendre pour ses occupants.
A l’image de la mère disparue, le destin de Danny se construit sur des choix qui sont loin d’être spontanés, de l’école de médecine au mariage avec Celeste.
On assiste donc à la vie tourmentée d’une famille à la recherche d’une mer apaisée, mais qui doit pour cela affronter l’océan sur un radeau de fortune. Les personnages de Maeve et Danny sont bien entendu très attachants, mais on finit par comprendre aussi Elna et sa fuite du foyer.
Une autrice de plus à suivre …
Sans nouvelles de leur mère partie quand ils étaient très jeunes, Danny et Maeve Conroy grandissent entre un père distant, des employés de maison dévoués, et les portraits des Hollandais, les anciens propriétaires de leur somptueuse demeure de la banlieue de Philadelphie. Leur vie bascule quand y entre Andrea, bientôt leur belle-mère, en vérité bien plus intéressée par la magnificence de l’édifice que par ses habitants. Devenus adultes, le frère et la sœur reviendront régulièrement rôder autour de leur ancienne maison, théâtre de leur passé, si douloureux qu’il ne cesse de les hanter.
Imposante construction héritée des années vingt dont on imaginera le faste en pensant à Gatsby le Magnifique, la maison des Hollandais est le point focal du roman. A l’exception de la mère, tournée vers une autre quête, tous les personnages en font, jusqu’à l’obsession, le réceptacle de leurs désirs et de leurs fantasmes, au point qu’elle en finit par prendre des airs d’allégorie d’un bonheur éternellement inaccessible. Enviée par les ambitieux qui rêvent de la posséder, regrettée par les orphelins qui l’ont perdue en même temps que l’affection d’une famille, elle s’avère en tous les cas un mirage et une trompeuse coquille vide, incapable de combler les béances intérieures de ses habitants. Lorsque sera passé le temps de l’orgueil et de l’ivresse de la possession pour les uns, celui de l’éternel ressassement du manque et de la perte pour les autres, restera le tardif et cruel constat de vies enfuies, passées à courir derrière des chimères.
Placé sous les auspices de la rancune et de la frustration, ce roman désenchanté illustre l’accumulation des malentendus et des incompréhensions, venue gâcher la vie d’êtres qui auraient dû s’aimer. La narration prend le temps de camper avec soin ses personnages, suivis sur cinq décennies. Leur portrait crédible s’avère d’une remarquable acuité. Et c’est étreint d’une douce tristesse que l’on achève cette lecture si juste et si fine, portée par une plume agréable, fluide et précise.
On ne peut que s'émouvoir du parcours du narrateur et de sa soeur, balancés d'un événement à l'autre dans une enfance chaotique et de destins parallèles qui auront un impact plus ou moins dramatique sur leur vie. Il y a les bons et les méchants, ceux qu'on voudrait aider et ceux que l'on aime haïr parce qu'ils nous rappellent que la famille peut être toxique, lâche ou simplement lisse, comme un papier qui se refuse à écrire l'histoire.
Ann Patchett sait parfaitement bien décrire les sentiments et mettre les mots justes dans la bouche de ce frère aimant qui tente de donner ce qu'il peut à ceux qui l'entourent mais se heurte trop souvent à l'absurdité du quotidien et la cruauté de ses congénères.
Voici un beau roman, agréable à lire, de belles descriptions, notamment celles de la maison, personnage central et hautement symbolique.
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