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Oui, la machine broie. Oui, la machine tue. Le travail est loin d'être une source d'épanouissement pour chaque individu. Le constat est dur. Alors qu'il est question d'ouvrir le capital de la Poste aux investisseurs privés, Dominique Decèze revient sur la privatisation de France Télécom et dénonce l'une de ses principales conséquences : la souffrance des employés.
Afin d'entrer dans le marché concurrentiel, France Télécom, devenu Orange, a opéré un redéploiement interne de ses effectifs. Depuis 1990, ce sont plusieurs dizaines de milliers de salariés qui ont changé de fonction, de statut, de lieu de travail. Ces mutations contraintes se sont appuyées sur une gestion agressive des ressources humaines.
Dominique Decèze, au cours d'une enquête minutieuse, montre l'étendue des dégâts et la violence délibérée avec laquelle l'entreprise s'est attaquée à son personnel. À France Télécom, le mal de vivre au travail est une réalité quantifiable : stress, dépression, maladies, suicides, fichages, pressions hiérarchiques, placardisation, harcèlement. Il cite des médecins du travail, débordés par le nombre croissant de personnes en souffrance et nous livre les témoignages bouleversants des salariés, pris à revers par leur DRH : comment admettre que la « libéralisation » d'une entreprise puisse se faire au prix de la santé, voire de la vie de ses employés ?
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