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Lors des journées montalbanaises de l'été 2017, les théologiens ont rappelé aux juristes combien la formule « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux » emporte la mutua benevolentia qui veut le bien de l'autre comme l'on souhaite le sien propre. En septembre 2019, l'intention du colloque était d'étudier la loi de solidarité, c'était aller plus loin vers un principe de juste partage - restaurer la part de chacun - qui devient une nécessité de bien commun. Dans la tradition judéo-chrétienne, la communauté d'origine a donné le socle de la solidarité, on y perçoit - à travers la profusion d'une riche diversité - l'égalité première des hommes qui pouvaient fraterniser. Plus tard, la doctrine sociale a assemblé la solidarité à la responsabilité de tous et pour tous. Ailleurs l'orthodoxie a livré le terme de sobornost qui s'élargira. Par la communion fraternelle, liberté et unité pouvaient donc s'accorder, « ils n'avaient qu'un coeur et mettaient tout en commun ». En islam, on trouve une exigence proche, avec une solidarité entre fidèles qui les rend frères. Magnifié dans l'hexameron, l'élan solidaire peut se révéler d'une ampleur infinie. Et l'on saisit cette charité étendue, illustrée par le Cantico di frate Sole qui entraîne vers le respect des lois de la création. Jaillit ici la sollicitude de l'humanité pour « les autres créatures ». Les juristes montrent pareillement ce double mouvement des liens juridiques lorsqu'ils définissent la notion à la fois comme « l'union des personnes par une obligation » et comme « un rapport d'interdépendance entre les choses ».
La solidarité apparaît ainsi relationnelle jusqu'à se rendre amicale. À la suite d'Aristote que reprend le droit romain dans l'amitié civique, puis la doctrine médiévale, on y voit l'amicus amico amicus. Mais là peuvent surgir des crises qui perturbent les relations jusqu'à les abîmer tant la confiance est atteinte, et diriger vers le bellum omnium contra omnes, ou le « chacun contre tous » et le « tous contre chacun ». Liées aux désordres particularistes, ces ruptures doivent alerter, car elles déforment la solidarité - surtout en temps d'insécurité - jusqu'à en faire un délit, ou parfois engager vers des réflexes de complaisance qu'entraînent les fausses ressemblances. Heureusement, les embarras des temps peuvent toujours redevenir lieu d'harmonie et de partage, ils « rendent au droit sa fonction de rectifier les faits ». Contre les tendances individualistes ou au contraire trop impersonnelles des normes, reste à exhorter aux devoirs envers les autres, dans une solidarité reliée à la subsidiarité que théologiens et juristes fondent sur le principe de fraternité.
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