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Recrutée pendant l'été 1917 pour appuyer et renforcer les colonnes tribales de l'émir Fayçal et du colonel Lawrence contre les Turcs, la première Légion arabe constitue une tentative audacieuse dans l'Orient en plein conflit mondial.
Formée de prisonniers ottomans, de déserteurs ou encore de volontaires bédouins et levantins, elle est placée hiérarchiquement sous le commandement de diplomates européens, mais encadrée par un corps d'officiers arabes convertis à la cause du chérif Hussein, le nouveau « roi du Hedjaz ». Des conseillers militaires occidentaux sont chargés de son instruction tactique et tentent de discipliner cette troupe hétérogène.
En lui affectant le célèbre orientaliste français Louis Massignon qui professe en son sein un oecuménisme panarabe contre le califat ottoman, ses créateurs Sykes et Picot ont voulu donner l'impression de favoriser la création d'une armée nationale arabe. Mais l'objectif d'une telle entreprise était en fait de canaliser le nationalisme chérifien et de casser son lien inconditionnel à l'Islam.
Le récit inédit de sa courte histoire donne de nouvelles clefs de compréhension des rivalités impérialistes en Orient, lignes de fractures entre les Alliés sur l'attitude à avoir envers l'Islam et le nationalisme arabe pendant la Grande Guerre.
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