L'économie évolutionniste n'est pas encore un paradigme stable au sens de Thomas Khun, notamment de par sa focalisation sur les aspects cognitifs de la coordination et sa relégation au second plan des dimensions culturelles, sociales et politiques au sein de la firme. Ce travail se propose d'analyser ces questions centrales de la coordination intra-organisationnelle, notamment la notion-clé de culture d'entreprise , en conjecturant qu'au fur et à mesure de son évolution, la firme tend à répliquer par son intermédiaire le fonctionnement décentralisé et spontané du marché. En confrontant les traditions évolutionnistes néo-schumpetériennes et hayekiennes et en interrogeant les fondations darwiniennes du modèle de Nelson et Winter (1982), nous proposons une nouvelle réflexion sur les processus ontogénétiques micro-évolutionnaires de la théorie évolutionniste de la firme, dans la perspective mémétique tracée par Dawkins (1976, 1982), et nous développons sur cette base une conceptualisation lamarckienne de la culture d'entreprise et du rôle central de la coordination intra-organisationnelle décentralisée et spontanée dans l'économie fondée sur la connaissance.
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