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Selon Maine de Brian "sentir sa vie, c'est toucher le fond de ce qu'il y a de plus solitaire dans l'être humain" et le journal serait le lieu de cette expression solitaire. Une tradition littéraire place le romancier et son oeuvre sous le signe d'une grande solitude. C'est aux figures du solitaire que le volume s'intéresse en se demandant comment et pourquoi le solitaire s'invente une période de l'histoire littéraire et ce qu'au juste il invente. Car comment être et se sentir seul alors que cette pensée se dit par les mots et les mots de tous ? Les études rassemblées ici y répondent en trois temps, marquant les étapes principales de l'invention du solitaire. Le retour initial à Rousseau est suivi de réflexions sur ceux qui le prolongent et le radicalisent, de Zimmermann à Senancour, de Chateaubriand à Lamartine et Vigny, de Rabbe à Thoreau. Le second temps est celui du solitaire au milieu de la multitude, de l'anonymat des grandes villes, des textes d'Amiel à Flaubert, de Lautréamont à Bloy, de Dostoïevski à des Forêts, de Nabokov et de Beckett. Enfin, la dernière étape est celle du solitaire pris dans la série des autres solitudes, celles de ces semblables et jusqu'à la figure du tueur, avec les écrits de Camus à Genet, de Cohen à Perec et à Sylvie Germain et Tabucci.
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