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Jaurès et d'autres socialistes de la fin du xixe siècle et du début du xxe siècle n'ont-ils pensé l'économie et la société du monde futur que sous un angle absolument productiviste ? Ce n'est pas ce qui ressort de leurs écrits, et Gilles Candar le démontre dans cet essai. On y découvre une pensée et une action politique confrontées aux premières questions posées par la croissance de la production : le développement du machinisme, le risque industriel, l'hygiène et la pollution, l'alimentation de masse ou la protection des paysages.
Gilles Candar dresse ainsi le portrait d'une époque fondatrice pour le socialisme, permettant d'approcher au plus près son programme initial d'émancipation, sa portée comme ses limites ou contradictions. Mais aussi celui d'un homme, Jaurès, sous un angle inattendu.
Les penseurs socialistes de la fin du 19ème et du début du 20ème siècles n'ont-ils imaginé l'avenir qu'en terme de productivisme ou s'intéressaient-ils déjà aux grandes questions qui font notre actualité ? Dans cet ouvrage, Gilles Candar s'efforce de démontrer que la seconde option est la bonne.
Nous savions déjà que, très tôt, Jaurès s'était intéressé à l'éducation du plus grand nombre. Cf. sa Lettre aux instituteurs et institutrices que j'ai eu le plaisir de commenter ici.
Il ne fait guère de doute que Jaurès et ses amis socialistes se soient intéressés au questions liées à la croissance, au machiniste et aux risques industriels, ou bien encore à tout ce qui touche à la santé de la population (hygiène, alimentation, pollution...)
Il est moins évident qu'ils se soient réellement mobilisés sur les questions liées à l'environnement. L'auteur pense que cela fut le cas, en élargissant la question de la pollution au delà de la santé, et en citant des écrits montrant que, dès la fin du 19ème siècle, Jaurès et ses amis s'intéressaient à la protection des paysages.
Il me semble qu'il y a néanmoins un sujet d'actualité que les socialistes n'avaient pas imaginé il y a un siècle : s'ils se sont bien intéressés aux problèmes nés du colonialisme, et aux questions liées à l'immigration (import de force de travail à bas coût), il me semble qu'ils n'avaient pas anticipé le choc culturel que cela engendrerait en France en ce début de 21ème siècle : cohabitation de populations d'origines culturelles et religieuses différentes, aux passés fortement marqués par le colonialisme. Sans doute pensaient-ils que la laïcité, entrée dans le droit français, réglait définitivement le problème ? D'évidence ce n'est pas le cas...
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2021/11/15/jaures-et-le-vie-future-gilles-candar-fondation-jean-jaureslaube-une-vision-incomplete-de-lavenir/
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