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Les cinéphiles passionnés connaissent Roger Tailleur, critique de cinéma des 50-60 qui cessa brusquement ses chroniques dans la revue Positif, vendit sa bibliothèque consacrée au cinéma et... partit pour l'Italie.
Une passion quasi obsessionnelle le tient, il veut tout voir de l'Italie : « Il entreprit de l'explorer région par région, province par province. Il mettait des mois à préparer ses itinéraires. Il détestait l'imprévu. Il mit à découvrir l'Italie le même acharnement, la même inépuisable érudition, le même souci du détail, le même bonheur enfin qu'il éprouvait, critique de cinéma, à tout savoir et tout retenir de la filmographie d'Henry King ou d'Humphrey Bogart.» Roger voyage exclusivement en train et en bus. Il « embarquait le vendredi soir, gare de Lyon par le Simplon ou le Palatino, et reprenait son travail le lundi matin après deux nuits blanches en chemin de fer ».
Une passion pour les cartes postale le prend et partout où il passe il achète des cartes qu'il commente à ses amis une fois rentré.
En Italie, Roger est un autre homme «Il cessait d'être pessimiste, imprécateur, souriant, collectionneur, maniaque, rieur, érudit ou sceptique.» Ce petit livre, paru pour la première fois en 1986 chez Actes Sud, est un exercice d'admiration, un témoignage d'amitié de Frédéric Vitoux pour son ami mort brusquement en 1985 d'une leucémie aiguë. L'auteur de La Comédie de Terracina et de La vie de Céline mêle ses souvenirs des années cinéma à «la silencieuse intimité trouée parfois de plaisanteries», traçant un émouvant portrait.
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