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À Oakland, dans la baie de San Francisco, les Indiens ne vivent pas sur une réserve mais dans un univers façonné par la rue et par la pauvreté, où chacun porte les traces d'une histoire douloureuse. Pourtant, tous les membres de cette communauté disparate tiennent à célébrer la beauté d'une culture que l'Amérique a bien failli engloutir. À l'occasion d'un grand pow-wow, douze personnages, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, vont voir leurs destins se lier. Ensemble, ils vont faire l'expérience de la violence et de la destruction, comme leurs ancêtres tant de fois avant eux.
Débordant de rage et de poésie, ce premier roman, en cours de traduction dans plus d'une vingtaine de langues, impose une nouvelle voix saisissante, véritable révélation littéraire aux États-Unis. Ici n'est plus a été consacré « Meilleur roman de l'année » par l'ensemble de la presse américaine. Finaliste du prix Pulitzer et du National Book Award, il a reçu plusieurs récompenses prestigieuses dont le PEN/Hemingway Award.
Un livre contemporain, historique, la génération d'Indiens urbains ne sait pas. Qui elle est? Quel est son passé et quel peut être son avenir dans une société ......
Ces questionnements légitimes le sont d’autant plus que leurs parents et grands-parents se la posaient déjà, sans avoir pu y répondre et se construire harmonieusement avec leurs croyances ébranlées, une société qui les a déracinés, parqués, non assimilés et une résilience perdue dans les brumes de l’alcool et autres substances.
Très bien écrit, très instructif je vais découvrir davantage les romans de cet écrivain
Dans ce roman choral, la vie de douze personnages liés par le sang ou par l'amitié ou encore des liens invisibles s’entremêle. Ils sont tous des Indiens originaires d'Oakland avec le même but : se rendre au Big Oakland Powwow mais pour des raisons tout à fait différentes.
L'auteur aborde la question, assez sensible, de l'identité indienne, où chacun cherche qui il est, ce qu'il veut apporter à la cause indienne, ce qu'il veut changer dans les rapports avec les autres. Le sujet est abordé avec pudeur mais presqu’un peu trop de distance. J’ai eu du mal à vraiment m’attacher aux personnages.
La construction de l’intrigue est intéressante car la tension est grandissante pour arriver au jour du Powwow.
Un livre bien écrit qui fait réfléchir au sort des minorités et dont le rythme est assez haletant. Il manque cependant quelque chose pour qu’il soit un vrai coup de cœur pour moi. Peut-être le nombre important de personnages fait qu’aucun portrait n’est suffisamment approfondi pour qu’on s’attache vraiment.
A Oklahoma, aux États-Unis, les indiens survivent dans les villes, les rues, et connaissent la pauvreté. Certains se rendent à des pow-wows, ils ont besoin de ces rassemblements, c'est tout ce qu'il leur reste. Un endroit où cultiver le lien entre tribus indiennes, un lien ancien, un but : les chants, les danses, les musiques, et les tenues de plumes et de perles. Et pourtant, nombreux sont ceux qui sont tombés dans la violence, l'alcool, la drogue.
Ce livre évoque l'extinction à petit feu d'un peuple et sa difficulté à intégrer le mode de vie des blancs. "La plaie ouverte par les blancs quand ils sont arrivés et ont pris ce qu'ils ont pris ne s'est jamais refermée."
Sélection Prix des Lecteurs 2021
A Oakland, dans la baie de San Francisco, les Indiens ne vivent pas dans une réserve mais au cœur de la ville. Le destin de douze d’entre eux, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, va se lier inexorablement à l’occasion d’un grand pow-wow…
Douze protagonistes, cela peut sembler beaucoup et relancer le débat qui consiste à se demander au-delà de combien de personnages l’auteur perd-il le lecteur ? Honnêtement j’ai parfois re-feuilleté quelques pages pour me rappeler qui était qui… mais je comprends la démarche de l’auteur.
Ces personnages constituent les différentes voix du choeur qui accompagne au son du tambour les danseurs d’un pow-wow, l’un des principaux moyens de l’expression de l’identité amérindienne et de la sauvegarde de leur culture.
Avec un style sans emphase, Tommy Orange réussit le pari de ne pas tomber dans le pathos même s’il est beaucoup question d’alcoolisme, de violence et de pauvreté. Et c’est ce que j’ai particulièrement apprécié et qui m’avait dérangé dans le Chant des revenants de Jesmyn Ward.
Le risque c’est bien sûr que le lecteur n’éprouve pas une totale empathie pour les personnages mais ce n’est pas un critère primordial en ce qui me concerne. Car au final je crois que l’auteur parvient à toucher son but : un premier roman juste sur la situation des Autochtones en Amérique, ainsi que se désignent eux-mêmes ceux que l’ont a appelé les Indiens d’Amérique.
“ On appelle Indiens urbains cette génération née en ville. Il y a longtemps que nous nous déplaçons, mais la terre se déplace avec nous comme un souvenir. Un Indien urbain appartient à la ville, et la ville appartient à la terre. »
Encore un roman qui m'aura fait quelque peu sortir de ma zone de confort, pour mon plus grand plaisir.
Nous voici plongés dans la culture amérindienne, culture dont je ne connais pas grand chose alors qu'elle est plus que riche et diversifiée. le prologue, d'ailleurs, nous fait plonger immédiatement dans ce que vécurent - et vivent encore d'une certaine manières - les différentes tribus.
Roman choral par excellence, le livre alterne les points de vue pour converger vers une ultime séquence se déroulant durant un Pow Wow, grande fête indienne.
Plus de trois mois après avoir terminé ma lecture, il est compliqué d'en expliquer clairement la teneur. Je reste sur une impression d'une immersion totale dans la vie de ces gens, tous plus ou moins liés les uns aux autres, d'une histoire, ou plutôt des histoires, pas toujours très simple à suivre et d'une maîtrise d'écriture incroyable.
Un parti pris évident dont le roman puise sa force.
Lu en mars 2021
J'ai mis un certain temps avant de rédiger cet avis, car il m'a fallu du temps pour digérer cette lecture.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Tommy Orange, empreinte d'une dimension à la fois tragique et poétique ; certains passages sont d'une beauté déchirante.
J'attendais énormément de ce livre, trop peut-être, et je ne peux m'empêcher d'être déçue car j'ai le sentiment de ne pas avoir su l'apprécier à sa juste valeur.
Après un prologue très fort sur le massacre des Indiens au fil des siècles, Tommy Orange bâtit son roman à travers le portrait de douze personnages, des « Indiens urbains », qui vont participer au grand Pow Wow d'Oakland. Très vite, on devine que l'issue sera tragique.
Je n'avais encore jamais rien lu sur les « Indiens urbains », ce thème m'a beaucoup intéressée.
« Les Indiens urbains se sentent chez eux quand ils marchent à l'ombre d'un building. Nous sommes désormais plus habitués à la silhouette des gratte-ciel d'Oakland qu'à n'importe quelle chaîne de montagnes sacrées, aux séquoias des collines d'Oakland qu'à n'importe quelle forêt sauvage. »
L'un des personnages se réfère à la citation de Gertrude Stein « Il n'y a pas de là, là » et explique : « pour les Autochtones de ce pays, partout aux Amériques, se sont développés sur une terre ancestrale enfouie le verre, le béton, le fer et l'acier, une mémoire ensevelie et irrécupérable. Il n'y a pas de là, là : ici n'est plus ici ».
Les personnages de ce roman ont tous en commun une histoire très sombre, faite de misère, d'injustice et de violence, ils partagent un sentiment de rejet très fort et peinent à trouver leur place dans la société. Nombreux sont ceux qui se sentent déboussolés et qui se perdent dans les addictions. Chez chacun d'entre eux, la question de l'identité semble prépondérante : est-on vraiment un Indien quand physiquement on ne ressemble pas à un Indien tel qu'on se l'imagine, ou que notre sang n'est pas 100% indien, ou encore quand on ne connaît presque rien de la culture traditionnelle ? Pourquoi ce besoin de se retrouver lors des pow wows ? « Nous avons organisé des pow-wows parce que nous avions besoin d'un lieu de rassemblement. Un endroit où cultiver un lien entre tribus, un lien ancien, qui nous permet de gagner un peu d'argent et qui nous donne un but, l'élaboration de nos tenues, nos chants, nos danses, nos musiques. Nous continuons à faire des pow-wows parce qu'il n'y a pas tant de lieux que cela où nous puissions nous rassembler, nous voir et nous écouter (...) Les filaments emmêlés et pendants de nos vies forment une tresse attachée derrière tout ce que nous avons fait pour nous retrouver là. Nous avons traversé des kilomètres. Et nous avons traversé les années, les générations, les existences, en couches de prières et de costumes décorés de perles, ornés de plumes, tressés, bénis et maudits».
Malgré la grande beauté du texte, j'ai gênée par la construction du récit : j'ai eu l'impression de lire une galerie de portraits où toutes les histoires individuelles des multiples personnages se mélangeaient et m'ont fait perdre le fil de la trame principale. Ce roman pourrait plutôt s'apparenter à une série de témoignages, un peu à la manière de ce qu'entreprend de faire l'un des personnages du livre, Dene Oxendene, dont le projet est de réaliser un film en recueillant la parole des Indiens d'aujourd'hui.
Une lecture difficile, mais néanmoins très instructive.
Lu dans le cadre du prix des lecteurs du livre de poche 2021
Dès le prologue, non, même avant, la couverture orange toute de plumes noires m'a emportée dans le cercle des tribus cherokees, amérindiennes et toute tribu citée dans ce superbe roman, le premier dites vous ?
Depuis mes études je lis, compile et résume les œuvres d'indiens des villes, d’écrivains indiens renommés ou non, je découvre leurs vies, les outrages qu'ils ont subis.
Aujourd'hui encore, quand un charnier de petits corps vient d’être retrouvé en Colombie Britannique, il faut s'interroger .
Tous ces indiens d'Oakland en Californie se réunissent à titres divers dans un premier Pow wow, comme leurs ancêtres, douze indiens souffrant dans leur corps, se gavant, se shootant, se saoulant à longueur de journée pour oublier et essayer d'oublier que le plus souvent ils n'ont pas de famille, pas de père, de mère, sont élevés par des grands mères, grandissent tous seuls, en fratrie quand ils ont la chance d'avoir des frères, ou isolément la plupart du temps .
Tous sont abîmés, physiquement par l'alcoolisme de leur mère, ou la drogue inhalée par leur famille, mais tous s'interrogent :
Qui suis je ?
Quel pourcentage d'indien ai je en moi ?
Le peu que je sais de ma famille fait-il de moi un indien ?
Ai-je des frères et sœurs ?
Où sont mes ancêtres,
A qui appartient ce sac médecine ?
Des questions dont ils ne trouveront pas les réponses tous seuls et que leur entourage ne leur donneront pas, faute de renseignements.
Ce tourbillon de questions, de tournoiement d'interrogations, ces bruits et cette violence inhérente à cette absence nous entraînent dans une course poursuite dont nous pressentons, dès le début, qu'elle sera fatale au très grand nombre.
Tony Loneman, premier et dernier à nous émouvoir, « il faut que tu danses comme les oiseaux chantent le matin » dans à jamais pour nous !
Lu dans le cadre du Prix des lecteurs du livre de poche
Un livre découvert grâce au Picabo river book.
Un écrivain amérindien, jeune et qui nous parle de la situation des jeunes autochtones indiens aux Etats Unis et en particulier, à Oakland, dans la baie de San Francisco. Déroutée par les premiers chapitres et cette succession de portraits d'hommes et de femmes et de leur vie : douze portraits d'indiens "urbains". Souvent ou du moins la littérature que j'ai lu, les auteur(e)s nous parlent de la vie des indiens dans les réserves ou dans la nature. Cette fois-ci, l'auteur nous parle de jeunes américain(e)s en ville : une foison de personnages et je peux avouer que l'on peut s'y perdre mais le tour de maître de l'auteur c'est que vers la fin nous les retrouvons tous, dans le fameux Grand Pow-Wow d'Oakland. Des pages impressionnantes, touchantes, terribles nous entraînent avec les personnages vers cette fin si terrible.
J'ai beaucoup aimé aussi en milieu d'ouvrage lire une espèce de manifeste mais qui nous explique très bien la situation si terrible et difficile de la situation des autochtones aux Etats Unis (un sujet très actuel quand on écoute en ce moment ce qui se passe en Colombie canadienne et la fameuse "crise des trains", à cause de l'installation d'un aqueduc sur les terres indiennes canadiennes) . Des pages sur le nom des indiens (donné par les Blancs), sur le sang (et les pourcentages pour déterminer son clan ou sa tribu).
Mais c'est aussi un texte très romanesque avec cette douzaine de personnages avec leur propre histoire et à qui on s'attache malgré leur côté obscur quelquefois. Des références littéraires parcourent le texte : Gertrude Stein, qui lui a inspiré le titre du roman, James Baldwin, Bertolt Brecht, Jean Genet.
J'ai eu la chance d'assister à une rencontre entre cet auteur et son directeur de collection et cette rencontre a été passionnante et m'a peut être facilité la lecture de ce texte foisonnant. Un texte qui est l'un de mes premiers coups de coeur 2020 car il parle très bien de la situation des indiens d'Amérique mais il est aussi universel dans notre rapport à la société, à l'autre, à la recherche de racine, pour nous permettre d'avancer sans oublier le passé.
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