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« Grand-père avait la manie de toujours parler d'autrefois.
- Autrefois, disait-il, il faisait beau, le ciel était bleu, les gens heureux. Le soleil brillait. Il y avait des fleurs dans les prairies et les jardins. Mais elles ont disparu comme les abeilles, les papillons et les oiseaux.
- Mais, protestait David, il y a toujours des fleurs ! Maman en achète toutes les semaines.
- Des fleurs en plastique ! Ce sont des fleurs qu'on fabrique dans les usines comme la nourriture que l'on mange. Elles ne sentent rien.
- Les fleurs doivent sentir quelque chose ?
- Ah ! s'extasiait grand-père, tu ne peux pas t'imaginer comme les fleurs sentaient bon. Ah ! le parfum des roses ! L'odeur de la lavande ! La senteur des lilas ! Autrefois il y en avait partout, des iris, des tulipes, des glaïeuls, dans les champs, dans les prés, sur les talus. Les fleurs, c'est si beau, si tu savais... plus beau que tout. C'est beau comme... comme la vie. Maintenant tout est mort.
- Pourtant, papy, tu es vivant.
Grand-père soupirait. Des rides creusaient son front.
- Oui. Si l'on peut dire. »
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