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Dans un voyage immobile, Jacques Ibanès nous convie à découvrir la genèse du mont Fuji par Hokusai ce « vieux fou de dessin ».
On connait Hokusai pour ses célèbres estampes, les trente-six vues du mont Fuji, montagne mythique, mais c’est à l’âge de 74 ans qu’il se remet à dessiner le célèbre volcan, créant « Les cent vues du Mont Fuji. »
La verve poétique de Jacques Ibanès s’empare de la naissance de cette œuvre colossale et maîtrisée pour en décrire chaque moment avec la même sobriété, la même méticulosité que le peintre d’estampe et ainsi « exprimer l’essence des choses ».
Le Mont Fuji, volcan actif et point culminant du Japon, mais aussi symbole religieux, est vénéré par chaque japonais qui, tel « l’innombrable cohorte des voyageurs de l’âme », se doit d’en faire l’ascension une fois dans sa vie.
Pour le vieux peintre, c’était la passion d’une vie
« Hokusai aimait tellement le mont Fuji
Qu’il ressentait dans les fibres profondes
De son être les déflagrations sismiques
Qui l’avaient affecté bien avant sa naissance
Et l’avaient rendu tel qu’il apparaissait
A ses yeux. »
La montagne voit défiler tout un cortège de moines, pèlerins, fonctionnaires, chasseurs et geishas que le poète anime pour nous dans une fresque déroulante et agitée.
Le Fuji, « empereur des cimes » possède aussi son grain de malice lorsqu’il disparait dans les brouillards ou bien s’entoure de brumes comme d’une ceinture.
Selon les saisons, Fuji, « cœur battant du monde » se fait sombre et violent mais il peut se montrer joyeux et « Hokusai danse avec lui »
Le vieux peintre « se font dans le paysage » pour mieux l’approcher, il finit par se confondre avec la montagne vieille, modèle et complice d’une vie entière.
« Il a posé sa pipe et
Avant de se remettre au travail
Il s’étire comme un chat devant la fenêtre
En une longue imploration :
Une oraison au mont Fuji
Qui lui rend son salut »
Dans une géométrie en noir et blanc, les dessins aquarellés d’Anne-Marie Jaumaud viennent souligner, comme un reflet dans le lac Yamanaka , les révélations du poète.
Entrez dans ces estampes grâce à la magie de Jacques Ibanès et découvrez cet univers singulier si éloigné de nos paysages, vous en ressortirez apaisés.
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Merci pour cette critique tellement positive de cette lecture que cela me donne envie de m'y plonger, aimant beaucoup les oeuvres d'Hokusai, vu à l'expo parisienne d'il y a quelques années !