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Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les armées françaises se reconstruisent et se modernisent en acquérant notamment les « armes autopropulsées », qui ont alors fait leur apparition. Pour les développer et les expérimenter, il est nécessaire de disposer du terrain de jeu adéquat : le choix se porte sur la région de l'oasis de Colomb-Béchar qui, dans les confins sahariens, offre toutes les garanties nécessaires aux essais, dans la plus grande discrétion et sans être trop éloigné de la métropole. Ainsi naît le 24 avril 1947, un centre d'essais d'engins spéciaux (CEES) qui, rapidement, devient interarmées (CIEES).
En vingt ans, des milliers d'engins et des missiles de tout type (sol-air, sol-sol, air-sol, air-air) sont testés sur les différents champs de tir du CIEES. Une véritable industrie missilière de qualité prend ainsi son essor qui, avec la dynamique du retour au pouvoir du général de Gaulle, permet le moment venu l'engagement de notre nation dans la construction de missiles balistiques pour la force de dissuasion nucléaire. Pour cela, sont établis en 1959 la Société d'étude et de réalisation d'engins balistiques (SEREB), puis en 1961 la Délégation ministérielle à l'armement (DMA). Un des engins balistiques de base, Diamant, place même sur orbite le 26 novembre 1965 la capsule militaire A1 / Astérix, premier satellite artificiel français ; la France devenait la troisième puissance spatiale après l'Union Soviétique et les Etats-Unis.
Toutefois, les premiers pas dans l'espace ont été réalisés avant Diamant avec des fusées-sondes qui n'autorisaient des expériences que dans la haute atmosphère. En 1959, l'une d'elles, Véronique AGI, obtenait un beau succès en faisant une découverte scientifique majeure : la turbopause. Cela a conforté le gouvernement à soutenir le développement d'une politique spatiale nationale avec la création du Centre national d'études spatiales (CNES). D'Hammaguir, ce dernier multiplie alors les campagnes scientifiques par fusées-sondes puis, avec l'avènement de Diamant, fait lancer ses premiers satellites scientifiques et technologiques (Diapason, Diadème 1 et 2).
Suite aux accords d'Evian (1962), la France rend les champs de tir le 1er juillet 1967 à l'Algérie. Les essais militaires réintègrent alors la métropole, tandis que les activités spatiales sont relocalisées en Guyane française.
Cette page d'histoire méconnue attendait d'être écrite. Reposant sur des archives essentiellement militaires en raison de la nature de l'objet étudié, ce livre s'appuie sur de nombreux témoignages d'acteurs (ingénieurs, scientifiques, techniciens, journalistes, etc.) et rend encore plus vivant cette histoire et, d'autre part.
Pour mener à bien ce projet, Marius Le Fèvre, un des derniers grands témoins et acteurs de cette époque, nous a fait l'honneur de participer à la rédaction de cet ouvrage.
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