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Dans son récit, Blandine Ponet rend également tout leur intensité à des fragments de l'histoire d'un siècle, en évoquant le choc qu'a pu constituer la première guerre pour Guillaume Pujolle, qui fut mobilisé les quatre années qu'elle dura. Choc que l'on peut pressentir dans plusieurs de ses peintures, notamment dans sa série de bateaux: «Sauf un ou deux qui ne sont pas nommés, ils portent pour la plupart des noms précis qui reviennent: Lutetia, Provence, Normandie, Sirocco.
[...] Le Provence était un paquebot transatlantique qui fut lancé en 1906. Converti en croiseur, il sert aussi au transport des troupes vers les Dardanelles en janvier 1915. Quant au Lutetia, c'était un croiseur auxiliaire qui fut également affecté au transport des troupes à Salonique de 1915 à 1917. » Guillaume Pujolle lui-même passa deux années à Salonique durant la guerre, dont il se souvient sans doute en peignant ces flots « impétueux et foisonnants ». Regarder avec attention les peintures de Guillaume Pujolle revient alors à tirer de l'oubli leur puissance plastique saisissante autant que la violence des tourments du siècle dernier.
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