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Égérie surréaliste, secrète, mystérieuse, énigmatique, Gala n'a pas laissé d'ouvre, ni rédigé ses mémoires, mais elle constatait : « Je suis la femme qui a le plus compté dans l'art moderne ». Son destin, elle se l'est forgé à travers les hommes de sa vie : ses deux maris, Paul Eluard et Salvador Dali, son amant Max Ernst.
Femme-miroir, elle était aussi femme-orchestre, à la fois leur inspiratrice, leur source de vie, leur soeur, leur mère, leur amante, leur épouse... Incroyable accoucheuse de talents, on peut affirmer qu'Eluard, et surtout Dali, sont l'oeuvre de Gala. Avec Dali, dont elle fut, outre l'agent publicitaire et le conseiller financier, l'ange gardien, mieux un rempart contre sa folie, elle forma un couple cosmique durant 53 ans.
Née en 1894, elle traversa des mouvements littéraires (dadaïsme, surréalisme) et les deux guerres. Aventurière, n'ayant pas peur des ruptures, elle connut l'exil à plusieurs reprises quittant Moscou pour Paris, Paris pour Cadaqués, Cadaqués pour New York, aussi à l'aise dans sa maison de pêcheur que dans un palace, aussi élégante en short-espadrilles qu'en Chanel.
Plus re-belle que jolie, avec sont port de tête fier, ses yeux « perce-murailles », elle vécut en reine de cour (séductrice jusqu'à la fin de sa vie avec de très jeunes gens...), indifférente aux mauvaises langues qui la voulait calculatrice et cupide, passant de reine de Paleuglnn selon Eluard à reine de Pubol, le château que Dali lui offrit et où elle repose (1982) .
Journaliste, grand reporter à Madame Figaro pour la culture et l'art de vivre, critique théâtrale, Laetitia Cénac arpente la Grèce depuis plus de vingt ans. Elle est l'auteur du Guide pratique de celles qui n'ont jamais rien à se mettre (Belfond) et du Vrai goût de la Grèce (Aubanel).
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