"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Communisme ou barbarie, l'alternative est à nouveau sous nos yeux, peut-être même l'est-elle pour la première fois à ce degré d'acuité. Cette fois c'est la planète elle-même qui nous somme. Ou plutôt la planète telle que nous nous la rendons à nous-mêmes inhabitables. Sur ce front-là, on ne tergiverse pas, on ne négocie pas, on n'atermoie pas. Le changement climatique est en marche et, pour la première fois, la Covid-19 nous a fait apercevoir que nous n'aurions pas seulement à en souffrir les canicules, les épisodes météorologiques extrêmes ou les pieds dans l'eau, mais également la libération de virus dont celui qui nous met presque à genoux en ce moment est sans doute l'un des plus "bénins" .
Posée l'urgence de la situation, c'est l'urgence de penser la situation qui est posée avec elle. Mais peut-être "penser" n'est-il pas le mot le plus approprié quand il s'agit de donner le plus de chances à la bonne branche de la bifurcation. "Imaginer" pourrait être meilleur. Car la politique, dès lors qu'elle n'a pas pour seule ambition de reconduire l'ordre des choses à l'identique, au moment même où elle fait face à l'obligation impérieuse de faire advenir du radicalement différent, la politique, donc, est affaire d'imagination, au sens littéral du mot : d'offrir des images.
Ou des figures. Aller vers un avenir suppose de s'en être donné des figures. C'est ce que ce livre s'essaye à faire, à partir d'une position de principes fondamentaux, dont le premier énonce qu'une société communiste a pour devoir de relever les individus de la précarité, de les libérer de l'angoisse des lendemains dans laquelle le marché capitaliste, qui détient toutes les données de leur reproduction matérielle, les plonge inévitablement - et l'effrayante crise sociale qui s'annonce à la suite de la crise sanitaire se chargera d'en donner l'illustration.
L'instrument de cette libération s'appelle "la garantie économique générale" . Elle est directement inspirée des travaux de Bernard Friot sur le "salaire à vie" . Et se pose très explicitement la question d'un nouveau mode de production, c'est-à-dire des nouveaux rapports sociaux propres à soutenir une division du travail développée en ses multiples échelles : du local au global.
Sous cette condition, tous les rapports sociaux peuvent être repensés - et en l'occurrence les rapports du capitalisme abolis : rapport salarial, rapports de propriété privée des moyens de production, rapports financiers. C'est ici qu'aident les figures : à donner des images de ces perspectives constamment renvoyées au registre de "l'utopie". Là où les figurations progressent, les disqualifications par l'utopie s'effacent.
Mais ça n'est pas tout d'avoir des figures : il faut aussi imaginer les trajectoires politiques qui permettent de les rejoindre. Au moins en poser les données fondamentales : le type de résistance que la bourgeoisie opposera à la disparition de son monde, le type de dynamique politique que cette résistance appellera, le type de bloc social à constituer pour prévaloir, notamment les alliances à passer entre luttes anticapitalistes et luttes antiracistes, enfin la manière dont se redéploie la question internationaliste.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !