Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
De 1990 à 1999, la photographe italienne Giorgia Fiorio a effectué une longue série de reportages sur des communautés fermées d'hommes. Boxeurs, mineurs, légionnaires, marins, toreros, pompiers, pêcheurs ont fait l'objet de six monographies qui ont marqué par leur force plastique et la qualité documentaire de leur investigation. Figuræ se propose de revisiter ce travail, dont de larges extraits ont été publiés dans la presse internationale, et d'en proposer un panorama réactualisé et enrichi. Initialement intitulées Des hommes, les séries photographiques de Giorgia Fiorio rendent compte d'un univers archétypal où l'idéal de la masculinité occidentale s'exprime en termes de force physique et de courage.
Pénétrer des univers masculins clos, fortement marqués par la discipline, le labeur, la hiérarchie et l'esprit de conquête, constitue pour tout photographe une forme de défi.
Une salle de boxe, un parcours d'entraînement, une galerie de mine tolèrent difficilement la présence d'un témoin qui ne participe pas à l'effort ou à la tâche collective assignés au groupe ; on devine que cette faible tolérance frise l'exclusion quand le témoin est, de surcroît, une femme. C'est au coeur de cette difficulté que Giorgia Fiorio a voulu s'inscrire pour déchiffrer in vivo les stéréotypes de la représentation de la virilité.
Dans la subtilité d'un noir et blanc parfaitement maîtrisé qui donne à chaque environnement abordé (mer, terre, ciel, murs) les aspects d'un décor neutre et presque organique, la photographe met en exergue le rôle et la présence des corps. Corps au travail, en souffrance, en tension, c'est la violence faite au corps masculin - qu'il s'expose aux cornes d'un taureau dans la poussière d'une arène lointaine pour l'apprenti torero, ou à la suffocation de la forêt tropicale pour le légionnaire de Guyane - que les photographies qui constituent Figuræ révèlent de manière saisissante. Elles viennent en quelque sorte démontrer visuellement ce que certains théoriciens ont mis en évidence : la discipline et le sens de l'effort sont d'abord des mises au pas méthodiques des corps.
Mais de l'Ukraine aux îles Shetland et du Texas au Tchad, la vérité des hommes que nous fait découvrir Giorgia Fiorio ne saurait se réduire aux communautés de destins ou d'épreuves qui les rassemblent. Sous son regard attentif, s'efface l'indifférencié des uniformes et des postures, et parviennent à se révéler des visages uniques, des expressions singulières, des libertés distinctes, qui soulignent la part irréductible d'humanité et de subjectivité qui habite chacune de ces «figures».
«Il n'est pas si fréquent de capter autour de nous, avec un art aussi maîtrisé, l'ombre portée du néolithique sur notre modernité, quand tout nous pousse à oublier les fondamentaux indélébiles du vivre - et de l'oeuvrer - ensemble», note avec grande justesse Régis Debray dans la préface qui introduit l'ouvrage.
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