"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Alors que la grève installée à Wakonda étrangle cette petite ville forestière de l'Oregon, un clan de bûcherons, les Stampers, bravent l'autorité du syndicat, la vindicte populaire et la violence d'une nature à la beauté sans limite. Mené par Henry, le patriarche incontrôlable, et son fils, l'indestructible Hank, les Stampers serrent les rang. Mais c'est sans compter sur le retour, après des années d'absence, de Lee, le cadet introverti et rêveur, dont le seul dessein est d'assouvir une vengeance. Au-delà des rivalités et des amitiés, de la haine et de l'amour, Ken Kesey, auteur légendaire de Vol., réussit à bâtir un roman époustouflant qui nous entraîne aux fondements des relations humaines. C'est Faulkner. C'est Dos Passos. C'est Truman Capote et Tom Wolfe. C'est un chef-d'oeuvre.
Dès le premier chapitre on est en contact avec la nature, avec ce sentiment de ce qui est grandiose et nous dépasse, la majesté de la rivière Wakonda-Auga au cœur des forêts, reine absolue de cette nature que rien ne peut soumettre, qui gagne toujours à la fin. Ces maisons au bord de l'eau qui attendent d'être engloutie par les eaux ou éloignées par les hommes. C'est étrange comme les pionniers pensaient venir accomplir l'œuvre dictée par Dieu en défrichant ces terres sauvages. J'ai été subjuguée par la sensation qu'il y a un peu plus d'un siècle à peine la nature était encore souveraine. Mais l'homme blanc a tout abîmé.
Néanmoins, la narration m'a laissée perplexe ! Ça m'a semblé cacophonique, genre petits chanteurs à la gueule de bois, tant il y a de personnages qui s'expriment, sans qu'on ne comprenne immédiatement chaque transition. Ajoutez à cela que les personnages ont un prénom, un nom de famille et un diminutif, et arghhh ! Dur de s'y retrouver. Sans oublier la chronologie que l'auteur s'est amusé en permanence à mettre sens dessus dessous.,Trois pas en avant, trois pas en arrière, trois pas d'un côté, trois pas de l'autre côté… Et des digressions encore et encore… On apprend cependant qu'il y a bien longtemps, la famille Stamper, menée par Henry le patriarche qui a eu deux fils de deux femmes, s'est installée au bord de la Wakonda-Auga dans l'Oregon, pour faire fortune dans le bûcheronnage. Au moment où commence l'histoire, les ouvriers en grève sont survoltés et les Stamper sont introuvables.
Je me suis rapidement terriblement ennuyée. Tout est très lent, lent, lent… Et le problème avec un livre aussi poussif de 800 pages, c'est qu'on se demande si on arrivera au bout un jour. Donc pour tenir bon, j'ai décidé de lui faire des infidélités avec des escapades dans d'autres romans, pour y revenir plus tard. Et pourquoi je n'arrive pas à me résoudre à lâcher un roman ? Parce que parfois on se met à aimer en cours de route et que je ne voudrais pas rater ça.
J'ai mis pas mal de temps à comprendre que quelque chose de terrible se tramait. Sans doute parce que j'ai eu énormément de mal à rester concentrée dans cette histoire.
Trop de longueurs, de digressions, et d'ennui sont venus à bout de ma volonté de reprendre cette lecture. Au bout de cinq mois de pause et seulement 260 pages lues, il faut se rendre à l'évidence… je n'y retournerai pas. Il y a trop de livre à lire encore pour s'ennuyer avec un qui ne veut pas.
10 jours pour venir à bout de ce que je peux désormais qualifier de quasi-chef d’œuvre !
Ken kesey nous livre ici un roman (très) dense et absolument passionnant. Plusieurs arcs narratifs avec comme thèmes principaux la fragilité de l'homme face à la nature, les difficultés sociales et le rapport à la famille... Entre autres...
Ce roman est original notamment dans sa construction, cela peut d'ailleurs nécessiter un petit temps d'adaptation mais accrochez-vous, cela vaut le détour. Les focus réguliers sur des évènements dans la vie des différents personnages sont appréciables bien que parfois un peu long apportant donc une coupure importante au sein du récit. Mais on est ici dans un roman qui prend son temps et j'encourage le lecteur tenté par l'aventure à prendre également son temps lors de la lecture.
On est pas loin du sans faute même si quelques longueurs sont à déplorer. On atteint cependant quasiment la perfection dans la description des paysages ainsi que dans l'articulation des relations entre les différents protagonistes.Passé la petite période d'adaptation, j'étais complètement immergé dans ce roman aux multiples facettes qui mériterait même sûrement une deuxième lecture compte-tenu de sa densité et de son aspect protéiforme.
On est ici dans le meilleur de la littérature américaine, un vrai monument que je recommande sans hésiter une seule seconde.
Et quelques fois j'ai comme une grande idée de Ken Kesey est une de ses lectures si indispensables qu'elle se présente comme un inévitable rencontre. À travers le destin de l'épique famille Stamper et du déchirement du retour au bercail de son dernier né en pleine période de grève, Ken Kesey crée un monde autonome. Une fresque ambitieuse, tragique qui nous emporte comme la rivière au centre de ce roman somme.
https://viduite.wordpress.com/2017/06/06/et-quelques-fois-jai-comme-une-grande-idee-ken-kesey
Dans les forêts de l'Oregon il pleut. Et pas qu'un peu. Et les bucherons boivent. Et pas pour faire semblant. Alors, en ce début des années 60 au bord de la rivière qui transporte les troncs d'arbres coupés, quand un mouvement de grève se déclanche et qu'une famille amblématique du patelin ne le respecte pas pour travailler plus que d'habitude avec la hoding, le climat passe de l'humide à l'orage.
Formidable prétexte que cette grève pour Ken Kesey qui n'a d'autre but que de nous embarquer dans la famille Stamper et nous faire partager leur histoire, leurs secrets et leur rapport incroyable aux "voisins" qui se trouvent de l'autre côté de la berge. Galerie de personnages impressionante, du barman neurasténique au gérant de cinéma nostalgique en passant par un syndicaliste en chute libre. Mais le coeur du réacteur romanesque se trouve bien chez les Stamper, symbole d'une Amérique profonde tout autant pétrie de valeurs que de contradictions.
Le style de Kesey emporte tout sur son passage à l'instar de cette eau omniprésente, avec une multiplication et un télescopage des points de vue (Il faut s'accrocher et suivre pour ne pas se noyer) avec un art de l'équilibre époustoufflant et un talent d'alchimiste du récit de très haut vol.
On en sort épuisé, trempé, les os humides et l'extraordinnaire sentiment d'avoir lu un très très grand livre. Assurément un coup de coeur.
Tout d'abord je tiens à souligner que ce livre est un énorme coup de coeur, un des meilleurs ouvrages que j'ai lu depuis longtemps.
En premier lieu l'histoire : le lecteur est plongé au sein d'un famille typique américaine de bûcherons du fin fond de l'Oregon au moment de l'après guerre. Oui mais attention une famille de fou furieux : l'ancêtre acariâtre, le fils qui semble un peu limité, les femmes "récupérées" en ville, les remariages, le demi-frère, les cousins,...... Tous sont attachants à certains moments et détestables à d'autres. Dès le début on pressent une histoire de famille.... Je ne vous en dirai pas plus. Si ce n'est que c'est le fil conducteur de l'ouvrage et que jusqu'au bout on est étonné des rebondissements et touché par l'histoire.
Ensuite l'environnement : le fin fond de l'Oregon.... Et oui des "paysans" et on est en plein dedans. J'ai adoré. Des anecdotes à n'en plus finir sur les différents protagonistes : la chasse au raton-laveur ?! et oui ça existe, leurs histoires respectives : le lycée, le métier de bûcherons,.. On s'y croirait. La restitution de l'époque et des conditions de vie associées sont également fabuleuses : on y est, on partage la lutte pour la survie.
Puis le style de l'auteur : une même scène est décrite par les différents points de vue des protagonistes, soient à travers les dialogues, ou leurs pensées. Au début c'est un peu déroutant et au fur et à mesure on y prend goût et c'est génial.... On sait ce que les personnages disent mais surtout ce qu'ils pensent et pourquoi ils formulent cette réponse, ce qui est souvent beaucoup plus intéressant. On se retrouve transporté au milieu de ces cerveaux, de ces échanges verbaux. Génial.
Enfin, même le final est grandiose.
En fait à tout point de vue ce livre est un chef d'oeuvre : histoire, lieu, époque, style,.... Je n'ai pas trouvé de points négatifs. Ah si, les notes de l'auteur sont décalées sur la numérotation et il en manque... Sinon lisez le et comme il est dit sur la couverture: c'est un livre qui marque et on sait qu'il est génial car on y pense et repense même une fois le livre fermé ou fini. J'aurai même souhaité qu'il soit plus long afin de continuer à vivre une vie de bûcherons.
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