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Depuis trois siècles, les progrès de la science économique sont régulièrement stimulés par la recherche de réponses aux préoccupations dominantes des États et des marchés. Ainsi, dans le prolongement de la crise financière des années 2008-2009, les gouvernements et les banques centrales ont aujourd'hui un impérieux besoin de mieux comprendre le tour nouveau des relations entre épargne et crédit.
Jusqu'à la fin du siècle dernier, les économistes ont ignoré l'influence que le crédit, sous ses deux faces, exerçait sur les comportements d'épargne des ménages. Or, si le crédit permet, dans un premier temps, de moins épargner pour acquérir des biens durables, dans un second temps cependant, les remboursements liés au passif accumulé viennent gonfler l'épargne. Cet « oubli » a encore de nombreuses conséquences dont la principale est de limiter les capacités de prévision de la consommation et de l'investissement, pourtant les principaux moteurs de la croissance, et les résultats des travaux les plus récents restent encore très imparfaits.
C'est aux banques centrales, en Europe et ailleurs, d'orchestrer les travaux nécessaires à la mise en parallèle des données indispensables pour améliorer les performances prédictives des modèles, et ainsi pouvoir traiter en amont les risques de crises comparables à celle des subprimes en 2008.
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