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Une histoire critique de la psychiatrie, tel est le projet de ce livre, celle d'une libération de l'enfer- mement de la folie et de ses contraintes inhumaines, produits de la domination de la raison d'État.
La notion de santé mentale a été présentée une volonté d'émancipation par la science. Elle est au- jourd'hui une politique de régulation d'un marché pu- blic-privé sécuritaire, imposée hors de toute démarche démocratique. Sa gestion néolibérale est centrée sur les résultats comptables et des mesures sécuritaires d'enfermement. Dans ce contexte les soignants sont à nouveau les garde-fous d'un nouvel « ordre protec- tionnel » médicalisé.
La rupture avec la réalité catastrophique de la psy- chiatrie publique est, pour l'auteur, un espace d'utopie concrète. Il l'aborde à partir de sa pratique psychia- trique au sein d'un centre d'accueil et prolonge la réflexion amorcée dans ses ouvrages précédents : Psy- chiatrie dans la Ville et La Rue des précaires (Érès, 2000 et 2011). L'auteur a expérimenté et postule la possibilité d'une psychiatrie différente au sein de pratiques insti- tutionnelles ouvertes, en lien avec les « tiers sociaux » dont les familles et les structures politiques.
Ce livre s'appuie sur l'apport des connaissances de la psychanalyse et des sciences sociales dans l'analyse institutionnelle, d'allers-retours entre Freud et Marx.
Libérer la folie de ses contraintes médicalisées est donc une utopie concrète, une réappropriation du métier de soignant et de son éthique d'engagement humain, avec ses moyens de formation et matériels, dont les luttes ouvrent une approche renouvelée du normal et du pathologique.
Une première émancipation est de subvertir les politiques de santé mentale administrées, alors que celles-ci instrumentalisent l'essor de techniques mo- dernes en support de « bonnes pratiques » d'évaluation comptable. Une seconde est de sortir d'une politique de gestion des risques, de précaution plus que de pré- vention collective. Le contrôle social est la négation de toute protection sociale et de services publics so- lidaires, mais aussi de réels droits humains collectifs des patients. Ces deux entrées s'ouvrent à une éman- cipation qui sorte le patient de la naturalisation biolo- gique et d'une supposée dangerosité dont les études sérieuses montrent qu'elle est exceptionnelle.
Son émancipation politique passe donc par l'abro- gation de la loi sécuritaire du 5 juillet 2011 et des lois de santé qui régentent aujourd'hui la psychiatrie.
Doit être réactualisé l'ensemble des acquis de pra- tiques alternatives à l'asile carcéral, les expériences de secteur psychiatrique des cinquante dernières années.
Une politique de santé mentale passe par les pratiques de psychothérapie institutionnelle et la reconnaissance des droits humains des patients qui participent des luttes d'émancipation dans la société.
Le livre est un plaidoyer pour une transition poli- tique vers des institutions où se mène une politique de santé mentale d'humanisation et de désaliénation du soin psychiatrique, et appelle à un débat public pour une institution démocratique de la psychiatrie.
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