"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Maître de la pensée invectivante, Nietzsche ne cherche pas à démontrer, il assène, tranche, cogne.
L'enjeu est de taille : il s'agit de réveiller un Occident englué dans plus de deux millénaires d'épais fourvoiement moral et philosophique. Ecce Homo, " Voici l'Homme ", titre le plus insolent de l'histoire de la philosophie. " Voici le plus homme des hommes, Nietzsche en personne, ou Dionysos, son double, son modèle, son frère, et cet homme s'est construit la plus redoutable des santés. ".
Nietzsche à souvent été accusé d'avoir fait ce livre au seuil de la folie. Il en ressort pourtant une extrême lucidité, empreinte d'un peu d'égocentrisme et de vanité, mais qui ne gâte en rien la limpidité à laquelle il nous a toujours habitué. Clair, foudroyant et sans concession… comme toujours !
Ecce Homo, courte autobiographie philosophique facile à lire, jette sur l'œuvre de Nietzsche une lumière crue, celle émanant d'une conscience aiguë de la folie imminente tenue en respect par une puissance mégalomaniaque impressionnante...ce qui n'altère en rien la qualité intellectuelle de l'œuvre, dans laquelle l'auteur raconte la genèse de ses textes, mais aussi et surtout la manière dont il se perçoit. Même si cela n'est jamais dit clairement, on devine une certaine lucidité sur ses limites qui permet au penseur le dépassement non pas de soi mais au sein de soi, à l'intérieur de l'espace et des frontières déterminés par sa propre humanité. La connaissance de soi comme fondement de la pensée, une interrogation qui traverse la philosophie, du "connais-toi toi-même" à la psychanalyse freudienne, que Nietzsche entrevoit dans ce texte visionnaire.
C'est le dernier livre que Nietzsche rédigea avant de sombrer dans la folie sous une forme végétative. L'auteur se raconte à travers chacune de ses oeuvres afin de mieux le comprendre lui et sa philosophie, ce qui n'est pas une mince affaire quand on sait à quel point il est parfois difficile de percevoir toute la subtilité et la totale compréhension qu'il exige de ses lecteurs. Nietzsche est tellement pétrit d'auto-complaisance qu'il en est comique, surtout quand il se vante d'avoir des lecteurs dans différentes parties du monde ou qu'il se vante d'un certain machisme envers les femmes et qu'il conseille de ne pas trop lire alors que lui n'a fait que ça durant toute sa vie. On y voit ses faiblesses qui sont son manque de connaissance en politique, en économie (tout le contraire du brillant économiste que fut Karl Marx), la preuve en est son amalgame entre les anarchistes et les socialistes et qu'il s'appuie trop souvent sur des livres de seconde main pour conspuer certains penseurs comme Rousseau. C'est exactement ce que Sartre reprocha à Camus lors du tollé que provoqua la publication de "L'homme révolté" dans la sphère intellectuelle parisienne. Sans oublier son ressentiment (un comble !) à l'encontre du peuple allemand qu'il houspille à n'en plus finir. Malgré tout, Nietzsche fut un précurseur de la psychanalyse et probablement le plus grand ennemi du christianisme et de sa morale, rien que pour ça on peut tout lui pardonner même de jouer avec le feu face à la montée de l'antisémitisme qui donnera ce que l'on sait bien qu'il y ait des preuves ici qu'il s'agit d'une simplification et d'une mécompréhension de ses concepts exprimées allégoriquement initié par les Nazis. Un grand livre tout de même pour celui qui décida de philosopher à coup de marteau tel un médecin.afin de guérir le monde de sa décadence.
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