"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"La, la, la, mine de rien, la voilà qui revient, la chansonnette..."
"La chanson ? C'est nous. Les Copains d'abord et La Marseillaise, La Vie en rose et L'Aigle noir, La Javanaise et Mes emmerdes, Au clair de la lune et Osez Joséphine...
Nos émotions, nos joies, nos larmes, nos plaisirs, nos déprimes, nos exaltations et, finalement, nos vies entières sont écrites en chansons. Disposer d'un tel patrimoine est une singularité française, qui mêle les airs transmis en famille aux tubes radiophoniques, la chanson de poète et le commerce de variétés. Et aucun francophone n'échappe à cet héritage touffu, proliférant, inépuisable. Voici pourquoi explorer la chanson française est explorer notre pays, son âme, sa mémoire et ses passions.
Voici pourquoi explorer la chanson française consiste à rencontrer d'immenses artistes et à ouvrir des coffres à merveilles. Voici pourquoi explorer la chanson française consiste aussi à ne pas toujours comprendre les mystères du succès et de la postérité.
Ce Dictionnaire amoureux de la chanson française évoque donc Brassens, Gainsbourg, Barbara, Souchon, Piaf, Brel, Bashung, Gréco ou Delerm, mais aussi la censure, les yé-yé, Paris, l'oubli ou le bon vieux temps. Une traversée hédoniste, mélancolique, gourmande et parfois polémique pour saisir d'un même regard les grands maîtres et les petits génies, les légendes chéries et les vérités contestées, les monuments historiques et les splendeurs ignorées."
Bertrand Dicale
Bertrand Dicale est journaliste français spécialisé dans les musiques populaires et notamment la chanson française qu’il chronique dans les médias.
Il est l’auteur d’ouvrages de référence tel que « la chanson française pour les nuls » ou encore ce dictionnaire amoureux de la chanson française.
Il a également écrit des recueils sur Juliette Gréco, Serge Gainsbourg et d’autres.
Afin de restituer au mieux selon moi ce qui alimente ces quelques 750 pages, je vais dissocier la structure du contenu que j’illustrerai d’exemples.
Au niveau de la structure :
Comme tout dictionnaire, les textes sont classés par ordre alphabétique structuré, néanmoins l’alphabet ne suit pas seulement les noms des artistes mais aussi des mouvements, des tendances, ou encore des catégories.
Par exemple à la lettre P, on trouve Pagny Florent, Paillarde, Paradis Vanessa, Paris, Perret Pierre, Petit format, Piaf Édith, Plaisir d’amour, Polnareff Michel.
Sous le titre « Paris », on peut lire un éloge à la ville de Paris sur le thème de la chanson car « Paris n’est pas seulement la ville des Parisiens. Elle est la ville préférée du monde entier, qui en laisse l’usage et le soin à cette peuplade locale tout autant célébrée que brocardée ».
« Il n’y a que deux sujets possibles de chanson : L’amour et Paris » : boutade de Georges Gershwin.
Au niveau du contenu :
Le contenu est instructif, on apprend moultes choses sur la vie de certains artistes, leurs heures de gloire, leurs déclins ou leurs faiblesses, et aussi par quels biais ils ont atteint succès et célébrité !
Par exemple, on apprend que Charles Aznavour s’est obstiné au travail pour réussir.
Édith Piaf lui aurait dit « avec cruauté, qu’il est moche, qu’il n’a pas de voix, qu’il n’a pas de présence sur scène. »
Elle avait tort car en 1954, le soleil se lève vraiment. Le public commence à s’attacher à Aznavour.
A l’été 1955, tout s’effondre pour lui alors qu’il décroche un contrat à l’Olympia. Un camion fonce sur lui de face, il sera hospitalisé et convalescent de longs mois. Éloigné des scènes et des studios, il doit tout reconstruire.
En 1957, il n’est pas forcément « choyé par les critiques, comme beaucoup d’autres ou soutenus par un gros producteur ». Malgré tout, il gravit l’échelle du succès.
En 1960, il est le propre producteur de sa tournée, il atteint le sommet.
En 1972, il brise un tabou avec « Comme ils disent », qui raconte à la première personne du singulier, la vie d’un travesti.
Il affirme volontiers que son talent d’écrivain de chansons doit beaucoup à la règle des « 1% d’inspiration et 99% de transpiration ».
Voilà un aperçu de ce que l’on peut lire sur un artiste dans ce dictionnaire.
Lors des remerciements en fin d’ouvrage, l’auteur présente des excuses à tous les chanteurs qui n’ont pas trouvé leur place dans ce récit où l’une de leur chanson n’a été citée en référence.
Ce travail est un monument d’érudition, il regorge d’informations, de documentations, d’anecdotes, de légendes, de vérités parfois contestées.
La lecture peut se faire du A vers et jusqu’au Z.
Pour ma part, je n’ai pas pu m’empêcher de vagabonder au gré de mes envies, de mes attraits, de mon humeur tel que l’on butinerait d’une friandise à l’autre !
J’ai beaucoup aimé cette lecture et en ressors nostalgique d’un temps qui ne reviendra plus, triste de tous ceux qui nous ont quittés, joyeuse de tous ces airs entrainants qui ont bercé et rythmé mes heures de lecture.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !