"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans un monde en pleins bouleversements, l'État est le seul capable d'engager les ressources exceptionnelles, dont il ne dispose pas au moment où les crises éclatent, en s'endettant, et qui peut en même temps garantir leur soutenabilité à long terme. Ce sont les cités-États italiennes qui, pour défendre et étendre par les armes leurs monopoles commerciaux, inventent au XIIe siècle les dettes publiques perpétuelles. Ces dettes ont conduit progressivement à une véritable révolution financière, définie comme « l'établissement d'une dette publique, nationale, financée, permanente, composée d'annuités ou de rentes perpétuelles négociables » et surtout soutenable. La Hollande au XVIIe siècle, l'Angleterre au XVIIIe siècle puis la France au XIXe siècle ont progressivement développé des systèmes financiers résilients capables de gérer des dettes publiques colossales sans faire défaut. Depuis 1950, la dette publique est devenue, pour les pays développés, un instrument de gestion macroéconomique pour lutter efficacement, contre les crises de toutes origines qu'elles soient énergétiques, financières, pandémiques ou militaires. Elle est plus que jamais l'expression de la solidarité nationale. L'urgence climatique appelle une nouvelle mobilisation des finances publiques.
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