"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Comment empêcher les hommes de bafouer les droits des femmes ? En matière d'égalité entre les sexes, qu'est-ce qu'un « mec bien » ? Il est urgent aujourd'hui de définir une morale du masculin pour toutes les sphères sociales : famille, entreprise, religion, politique, ville, sexualité, langage. Parce que la justice de genre est l'une des conditions de la démocratie, nous avons besoin d'inventer de nouvelles masculinités : des hommes égalitaires, en rupture avec le patriarcat, épris de respect plus que de pouvoir. Juste des hommes, mais des hommes justes.
Par grande erreur, en débutant cet ouvrage, on pourrait vite se dire « encore un ! ». Une bien mauvaise pensée. Rien n’est laissé au hasard. Lors de la lecture de ce document, j’ai beaucoup apprécié les observations très fines ici évoquées. J’ai également eu la sensation d’un juste équilibre que l’auteur a pris soin de mesurer.
Le niveau de documentation est remarquable, les recherches très détaillées.
Ivan Jablonka s’est attaqué à un sujet d’actualité, qu’il est très difficile d’aborder sans prendre parti : pari gagné, Monsieur !
https://littelecture.wordpress.com/2019/10/06/des-hommes-justes-de-ivan-jablonka/
Ayant arrêté mes études il y a fort fort longtemps, il y a également fort fort longtemps que je n'avais plus lu de texte didactique. J'ai donc retroussé mes manches, sorti mon bloc de post-it et je suis partie à l'assaut (des pavés) de cet essai très documenté de l'historien Ivan Jablonka.
Les deux premières parties qui rappellent l'histoire et les bases du patriarcat m'ont intéressée tout en me paraissant parfois indigestes du fait de trop d'informations. La partie consacrée aux failles du masculin m'a beaucoup plus accrochée et j'ai lu quasiment d'une traite la dernière partie consacrée à la justice de genre.
En tant que femme et mère de deux filles, j'ai bien entendu été interpelée par nombre de sujets : l'image de la femme donnée par le cinéma hollywoodien, le partage des tâches dans le foyer, l'évolution de la carrière des femmes au moment du premier enfant, la charge mentale... Et j'ai cherché comment mettre en place ce qui pouvait l'être et renforcer ce qui l'était déjà.
J'ai réalisé que j'étais aidée dans cette démarche par un homme qui n'a pas peur des tâches ménagères et qui emmène ses filles voir des matchs de foot ET faire du shopping.
Ivan Jablonka combat les idées du monde traditionnel et cherche à pousser l'homme à s'interroger sur sa masculinité. le projet de société qu'il défend, la "justice de genre" signifie l'égalité des chances. C'est certes une utopie mais comme le dit l'auteur lui-même, "les utopies d'hier sont les réalités d'aujourd'hui". J'ai trouvé que cette lecture apportait une réflexion nécessaire et si l'homme juste est pour l'heure une utopie, Ivan Jablonka n'est pourtant pas loin d'en être un.
Ivan Jablonka s’appuie sur un gigantesque travail de documentation, qu’il reprend dans les 3 premières parties de son essai qui en devient un véritable traité sur la masculinité (le patriarcat) et le droit des femmes à travers les siècles et le monde, en remontant aux origines, et en balayant tous les pays et toutes les religions. Partant de ces faits avérés et de cette culture de l’homme (ou de l’Homme ?), l’auteur nous emmène vers des réflexions plus personnelles sur les nouvelles masculinités, celles de l’après « #metoo », et nous incite à continuer le combat pour la liberté et les droits des femmes, en éduquant nos garçons entre autres. Le but étant d’obtenir une vraie égalité des genres en ce XXIe siècle, et de faire « des hommes justes » à la place de « juste des hommes ».
Un titre « des hommes justes » et un sous-titre « du patriarcat aux nouvelles masculinités » très explicites. On sait dès le départ ce que cet essai va explorer, et de façon assez dense (+600 pages). Moult informations, moult exemples, moult références, moult citations, moult développements dans chaque partie. On a parfois l’impression de redites, mais c’est uniquement par ce que les faits sont similaires dans plusieurs parties du globe, et à différentes époques. Cela renforce et appuie encore sur le sujet prédominant, ou comment repenser la masculinité pour avoir des « mecs bien ».
Au final, même si on connait globalement la genèse des droits des femmes et de la supériorité masculine depuis l’origine, on explore avec plaisir ce traité du genre, fouillé et complet ; et on apprend énormément tout au long de sa lecture.
Un ouvrage nécessaire qui sert de bible à qui s’intéresse au patriarcat et aux femmes. Sujet d’actualité véritable phénomène de société, la lecture de cet essai est riche grâce aux réflexions historiques, sociologiques et religieuses. Le fait que l’auteur soit un homme accentue encore la portée d’un tel ouvrage à mettre sans conteste entre toutes les mains. Une belle réussite.
Le sujet est d’actualité et incroyablement ambitieux. Quel courage de s’atteler à cette réflexion !
J’ai apprécié l’infaillible clarté didactique du propos de Jablonka, des références pertinentes, une manière de verbaliser la réflexion avec un grand souci de vulgarisation : réussir à vulgariser, c’est à mes yeux la plus grande réussite de cette historien,
j’ai eu envie de relire Laetitia, me rappelant combien Jablonka connait parfaitement les ressorts de l’argumentaire « persuader » et « convaincre ».
Autre point important, on peut lire ce texte sans le lire nécessairement d’une traite, la structure par chapitres brefs est agréable.
Effectivement, personne encore n’avait plongé dans l’histoire du patriarcat, dans ses racines, et il nous rappelle combien la femme est à la base de toute société.
J’ai toutefois pensé que ce texte était écrit pour des hommes, pour les amener à se questionner, comme si les femmes n’avaient part aux questionnement avec les hommes, non à côté des hommes. La position morale face au patriarcat nous concerne tous, hommes et femmes. C’est le seul bémol, dirais-je…avoir l’impression que ce livre est destiné aux hommes.
Comment garantir une « justesse » morale en termes d’égalité hommes-femmes ? (ai-je en tant qu’homme des privilèges de genre ?) Est-ce autant formulable que applicable ? Comment insuffler une éthique morale pour cette égalité ? Comment définir une société d’hommes justes ? En prenant conscience de notre histoire, des inégalités de genres, en s’interrogeant sur sa masculinité.
Ce document est très intéressant. Il est très documenté. J’ai aimé apprendre et comprendre la naissance du patriarcat et la cause de la domination des femmes depuis des siècles que ce soit en France, en occident et partout ailleurs dans le monde. J’ai aimé aussi connaître la naissance du féminisme et le vent de liberté chez les femmes. De savoir que ce mouvement ne date pas d’hier et que ce n’est pas une guerre des genres. Car pour dire vrai, le féminisme je n’y connais pas grand chose. Ce sont les deux premières parties qui m’ont le plus marqué.
J’ai appris beaucoup de choses dans ce document dense et riche. J’ai pris plein de notes.
Mais je n’ai pas à franchement parler aimé cette lecture. Je m’y suis ennuyée tout du long. Je ne sais pas si c’est la présentation, le style d’écriture ou la façon d’aborder le sujet. La lecture a été longue et laborieuse. C’est vraiment dommage. La troisième et la quatrième partie du livre ont été vraiment indigeste pour moi. Essayer de comprendre le comportement des hommes dans leur domination et les plaindre lorsqu’ils se sentent inférieur. Là, je n’ai pas compris, surtout pas dans notre société démocratique. Ce léger complexe que les hommes ont face à ce que les femmes subissent quotidiennement, là je me suis bloquée.Je n’ai pas adhéré aux commentaires de l’auteur quant aux explications qu’il donnait. J’ai même ressenti de la colère parfois avec ce qui était écrit. Je ne m’y connais peut-être pas en féminisme, mais j’avais atteint mes limites. En France, et en occident, personne n’est vraiment à plaindre face aux conditions de vie des femmes dans les pays arabes, en Afrique ou en Inde.
Pour résumé, j’ai aimé la partie historique, mais pas le reste. Il y a peut-être quelque chose que je n’ai pas compris ou alors je suis passée à côté.
Ce livre faisait partie de la sélection du Prix Psychologies-Fnac 2020 à l'essai qui aide à mieux vivre sa vie. (je faisais partie du jury). Prix décerné en décembre 2019.
Cet ouvrage (400 pages !) est un pavé. On sent que l'auteur a voulu bien faire, y a passer du temps. C'est un livre érudit. Trop complet selon moi car l'auteur a voulu trop bien faire, trop en dire d'un coup. C'est un peu un livre "fourre-tout" qui ne peut se lire d'une traite. La présence d'illustrations en noir et blanc est un petit plus.
6 essais en lice pour le Prix Psychologies-Fnac 2020 :
- DEVILLAIRS Laurence, Être quelqu'un de bien : philosophie du bien et du mal, PUF, 2019.
- BRUGÈRE Fabienne, On ne naît pas femme, on le devient, Stock, 2019.
- CYRULNIK Boris, La nuit, j’écrirai des soleils, Odile Jacob, 2019. [lauréat 2020]
- LEGRAND Dorothée, Écrire l’absence, éditions Hermann, 2019.
- JABLONKA Ivan, Des hommes justes : du patriarcat aux nouvelles masculinités, Seuil, 2019.
- BOHLER Sébastien, Le bug humain : pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l'en empêcher, Robert Laffont, 2019.
Cette lecture a été compliquée pour moi. Si le sujet est intéressant, d’actualité et me touche bien sûr particulièrement, j’ai eu beaucoup de mal à avancer à travers cette déferlante d’informations.
J’ai lu les deux premières parties comme une succession de données en passant par plusieurs époques par une multitude de pays, de cultures différentes. Je n’ai n'ai pas réussi à trouver le fil conducteur même si la démonstration est évidente. Le contexte est posée la femme est dominée, renvoyée à sa condition de mère notamment du fait de son corps qu’on limite à la maternité.
Heureusement à partir de la troisième partie, le rythme des informations s'est calmé. C'est plus posé même si ce que j'ai lu est bien malheureux. Le fait que la réflexion soit basée sur des informations et références plus actuelles a beaucoup plus attirée mon attention. Les informations vont du domaine de la publicité en passant par le cinéma les jeux vidéos.
Dans la troisième partie l’homme est défait, la masculinité mise à mal par la désindustrialisation, le chômage, les crises financières, son espérance de vie plus courte que les femmes J’ai apprécié la référence aux progrès apportés et l’accent mis sur la lutte des femmes comme celle des hommes.
On ne peut que reconnaître les méticuleux travaux de recherches qui ont abouti à l’écriture de ce livre. Le champ des informations dans le temps et dans l’espace est assez impressionnant. Mais bien que sensibilisée, je n’ai pu m’y accrocher.
J’ai reçu cet essai à lire dans le cadre du Grand Prix des Lectrices 2020 du magazine Elle. Chacune des participantes fait partie d’un jury mensuel et reçoit 3 livres de littérature générale, 2 polars/thrillers et 2 essais. Elle doit alors les lire et sélectionner son préféré dans chacune des catégories. Les livres sont ensuite envoyés aux autres jurées des autres mois qui doivent aussi les lire et leur attribuer des notes. Mes collègues du jury du mois de septembre ont donc sélectionné l’essai « Les hommes justes » d’Ivan Jablonka. L’autre essai en lice était “Soir de fête”, de Zineb Dyief et Mathieu Deslandes aux Editions Grasset, qui n’a donc pas été retenu.
J’avoue que des deux essais, « Soir de fête » me tentait plus que celui-ci. Pourquoi? Peut-être parce que je n’ai pas l’âme d’une féministe convaincue. J’en avais entendu malgré tout beaucoup de bien, ce qui m’a un peu rassurée. Pour ceux qui me suivent sur mon blog, vous l’aurez sûrement constater que le domaine des « essais » n’est pas un univers que je lis très souvent. C’était donc un exemple criant pour sortir de ma zone de confort.
Ma lecture fut quelque peu laborieuse. Attention, ce n’est pas le travail de l’auteur qui est à remettre en cause. Je pense que c’est sûrement parce que je ne me suis jamais très intéressée au féminisme et à toute son évolution au fil des années. En plus de compter un nombre important de pages, c’est un livre très dense. Les exemples développés sont nombreux, l’auteur les puisant dans les religions, la sociologie, l’histoire.
Je l’ai souvent parcouru en piochant les passages qui m’intéressaient plus, le laissant parfois deux ou trois jours sur ma table de nuit pour en revenir ensuite plus tard. Finalement, les inégalités hommes-femmes sont ancrées depuis le Paléolithique.
Le livre est découpé en 4 parties : le règle de l’homme, la révolution des droits, les failles du masculin et la justice de genre. Malgré un découpage en sous-parties plus courtes, l’accumulation d’informations a été pour moi trop conséquente, au point que finalement, je ne sais pas si j’en retenu grand chose. Sous la forme d’un travail didactique, il n’est pas toujours facile d’y consacrer que le temps d’un trajet en transport en commun, surtout si le casque antibruit est resté bien sagement à la maison (pauvre de moi!).
Le travail de recherches à l’écriture de ce livre a dû être pharaonique quand on regarde les références et l’étendue dans lesquelles l’auteur s’est plongé. Historien de formation, il n’hésite pas à remonter très loin dans l’histoire pour les prémisses de la patriarcat. Je pense avoir eu beaucoup de mal à adhérer à ma lecture par le côté très intellectuel de ce livre. Effectivement, quand je lis, j’aime me déconnecter de mon quotidien et m’évader intellectuellement. Or, dans le présent ouvrage, difficile de le lire sans devoir rester concentré et attentif. J’ai l’impression que c’est un livre qu’on parcourt au fil de ses envies, sans forcément le lire d’une traite.
Clairement dans l’air du temps, l’auteur a voulu, à côté de cela, tenter d’éclairer de sa lumière, un sujet longtemps tabou qui a finalement été mis sous les feux des projecteurs par le scandale du hashtag #MeToo en 2017. Le chemin est encore long et doté de nombreux obstacles mais quand on observe d’où l’on vient, c’est déjà un bond de géant accompli.
Je tire malgré tout mon chapeau à Ivan Jablonka pour son travail titanesque, même si pour moi, cet essai ne restera pas parmi mes coups de coeur de l’année et plus particulièrement, de la rentrée littéraire.
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