"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Pour certains la photographie n'est qu'un outil d'enregistrement ; d'autres comme Géraldine Lay aiment la photographie et lui accordent la capacité de pouvoir dépasser le simple fait d'enregistrer des fractions de temps. Elle perçoit la magie qui se faufile chaque fois qu'il y a photographie, comprend que l'arrêt et la découpe du temps resteront à jamais une chose qui nous renvoie à la fragilité de notre existence et que, lorsque cet acte est réussi, il crée en nous des états d'âme.
Alors notre regard ricoche au rythme des échos, du tremblement de la beauté fragile d'une fragmentation kaléidoscopique, d'une vision intime, la sienne. Un ordre, une mise en page, un choix nous sont proposés mais au fil du regard le murmure de chaque photographie monte et la vibration du réel s'insinue. Une attente diffuse infuse les lumières crépusculaires et les couleurs sourdes de ces images. La poésie ténue de la somnolence s'installe, cet état second nous permet de ressentir l'incertitude de l'instant. [.] Géraldine Lay nous inscrit dans l'insécurité, elle souligne ses incertitudes jusqu'à tendrement nous les faire partager. Elle semble être au coeur de son inquiétude : celle de la perte du fil de sa pensée, de sa visée qui subitement pourrait la rendre aveugle. Cette faille ordinaire où d'un coup on ne sait plus, où l'évidence qui régnait échoue, où subitement ce qui s'imposait comme une logique implacable perd tout son sens et où seul reste le doute.» Jacques Damez, photographe et galeriste français Géraldine Lay photographie les passants comme les acteurs d'une scène et les villes comme des décors de cinéma. Elle se promène au hasard, nous emmène avec elle sans préméditation, au gré des rencontres. Elle a toujours sur elle un appareil 24x36 qui lui permet de saisir ces instants presque irréels où un événement banal peut basculer dans la fiction. Quel est le lien entre les villes qu'elle a parcourues et les personnages qu'elle fixe dans ses images ? Son imaginaire sans conteste, qui lui fait construire ce récit improbable. Cet ouvrage explore les différentes séries réalisées ces dernières années : «Un mince vernis de réalité», images intimes du quotidien, hasard de rencontres, de lumières, «Les failles ordinaires», photographies plus urbaines, entre objets trouvés et portraits sur fond de paysages scandinaves.
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