C'est notre monde, à quelques détails près. Et celui-ci notamment : les hommes ne sont plus maîtres et possesseurs de la nature. De nouveaux venus leur font connaître le sort qu'ils réservaient auparavant aux animaux. Malo et Iris mènent ensemble une vie frappée d'interdit par ces barrières qui séparent les espèces. Alors qu'elle est blessée, en attente d'une opération, il n'a devant lui que quelques jours pour tenter de la sauver.
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Imaginez d’abord un monde où une seule et même espèce contrôle la vie de toutes les autres. Imaginez que cette espèce « suprême » ne fasse cas de la violence engendrée contre ces autres espèces jusqu’à décider de leur sort. Bienvenue dans la réalité, bienvenue dans notre présent ! Vincent Message ne s’arrête bien évidemment pas là, mais c’est de ce postulat qu’il tire le titre de son roman, et tout son fil rouge, Défaite des maîtres et possesseurs. Pourquoi défaite ? Parce qu’un jour une autre espèce ressemblant à l’homme colonise à son tour la terre et soumet l’homme de la même manière qu’il a soumis les animaux…
Cette fable glaçante a clairement été pensée pour provoquer un électrochoc et réveiller les consciences. L’auteur transpose le présent en inversant presque les rôles, avec des référence évidentes aux abattoirs et aux techniques d’élevage intensives de notre réalité. En retournant la situation, l’auteur nous met face à ce que l’on refuse de voir et de porter à notre connaissance. De ce point de vue, c’est un livre qui marque, et il peut être difficile d’en terminer la lecture.
Je reste néanmoins sur ma faim, car si le livre interpelle, les considérations finales me semblent un peu mièvres et les personnages trop peu travaillés. Mais après tout, l’intérêt de ce livre se situe ailleurs...
Ce livre est à part. Loin des clivages conformistes, nous pénétrons à pas de loup dans un entre-monde frissonnant. Cette histoire telle une spirale entraîne le lecteur dans une ambiance quasi ténébreuse. Science-Fiction, anticipation, clairvoyance, le ton est donné, le futur perceptible, le lecteur choisit sa voie.
Ce sera celle du narrateur, Malo, qui vit à mille lumières de notre habitus. Ce récit est non pas effrayant, mais déroutant. Il voit ce que l’homme peut devenir, faire, et l’angoisse prend corps pour le lecteur bousculé et dérangé. La nature a gagné. Parabole de la Planète des Singes.
La maîtrise verbale est un enchantement. « Je lui ai raconté, en choisissant les mots comme on ramasse sur une plage de galets ceux qui semblent les plus ronds, ceux qui sont comme ses joues. »
Les phrases s’emboîtent telles des poupées gigognes, les mots s’écoulent en myriade du beau. C’est donc tout le paradoxe de cette fable de haute voltige. « Les arbres bruissent autour de moi. J’écoute la vie que le vent leur fait, cette musique sans paroles, leur calme. Je continue d’écrire. »
Cette histoire est aussi sentimentale et c’est tout le charme de l’encre qui enrobe les mots de Vincent Message. Malo le narrateur semble de notre siècle de ce côté des éléments, et c’est tout l’art habile de l’auteur qui monte en gamme. Ce mélange de genres est une réussite. Le lecteur s’identifie à Iris à Malo tour à tour. Seuls les paysages semblent calquer en peinture livresque dans la trame de l’auteur. On lit ce livre, comme si ce monde était nôtre. Cette histoire est superbe. Douée d’imagination elle fait sortir le lecteur de son cercle de références, et ce dernier apprécie. Même si l’on sent un brouillard épais s’élever en filigrane dans ce récit unique.
Il reste après la lecture ce questionnement face au plausible, au réalisme, et cette fable de ligne fantastique est une main qui nous pousse dans le dos et qui nous dit « Attention !!!! »
On ne sort pas indemne d’une telle lecture ! Moralisant, subrepticement, il emporte le lecteur dans une autre dimension, il pointe du doigt là où ça fait mal, et avoue que la nature elle nous survivra toujours et sera celle qui tient les dés en main malgré tout. Profondément mature ce livre est un avertissement, une plongée dans le tunnel futuriste.
Brillant !!!!!!!!!!
Merci à Lecteurs.com pour l’envoi de Défaite des maîtres et possesseurs de Vincent Message. Ce geste m’a beaucoup touché .
Publié par Points Poche ce livre va faire des petits par milliers !!!!
Par le biais d'un concours sur Lecteurs.com, j'ai eu pu lire ce roman et je les remercie vivement car je n'étais pas emballée par ce livre et j'ai eu une excellent surprise en le lisant. Je me suis laissée embarquer par l'histoire. Impossible de le lâcher ! Un très bon roman qui vous retourne du début à la fin. Il se lit assez facilement.C'est une très belle découverte.
un peu de Ionesco (rhinocéros) un peu de Pierre Rabhi...Bref un excellent mélange...
Un livre qui amène à réfléchir sur la protection de notre écosystème...
A découvrir et je pense à redécouvrir par une seconde lecture...
Un immense merci à Lecteurs.com et aux Editions du Seuil pour m'avoir permis de découvrir enfin ce livre qui me faisait tant envie !
Le monde tel qu'il est avec ses maîtres et possesseurs qui se sont attribués droit de vie ou de mort sur l'ensemble de la planète. Mais, grâce à un léger glissement de point de vue, le roman nous donne à voir le monde tel qu'il est alors que les humains ne sont plus ni maîtres, ni possesseurs...
Domestiqués, élevés en batterie à des fins alimentaires, esclaves dans les usines, les êtres humains ne dominent plus rien, ni personne, même pas leur existence. Malo, le narrateur, a transgressé les lois en gardant Iris comme humain de compagnie alors qu'elle était prédestinée à l'élevage et à l'abattoir. Par affection pour elle, mais aussi par une sorte d'attirance pour les mystères que recèle son espèce, il viole les interdits qui régissent les rapports entre espèces et prend peu à peu conscience de la morgue et de l'indigence d'un système fondé sur l'emprise de vivants sur d'autres vivants. En vivant avec Iris et en oubliant les préjugés, Malo découvre des richesses qui le déconcertent autant qu'elles le passionnent. Tout se passe comme si sa vision, son existence même, étaient fertilisées par cet être si différent à qui ses congénères refusent toute liberté et tout droit. Et s'il était possible de vivre autrement ?
Un roman-parabole qui milite pour une réflexion sur la place et le rôle que nous occupons au sein de la nature. Glaçant et efficace !
Merci à Lecteur.com de m'avoir permis de lire ce livre vers lequel je ne serais probablement pas allée spontanément. J'ai eu du mal au début de ma lecture à rentrer dans l'histoire puis je me suis doucement laissée embarquer par l'intrigue. Vincent Message offre ici un roman déroutant voir dérangeant qui remet en question notre quotidien, notre rapport aux animaux. Je suis à la limite de devenir végétarienne ! Glaçant ...
La lecture de cette fable grinçante, mais finalement assez réaliste, m'a fait sortir de ma "zone de confort".
Voilà un livre vers lequel je ne serais peut-être pas allée spontanément, de par son contexte d'anticipation.
Le monde tel qu'il y est décrit ressemble au nôtre, les êtres qui ont pris la place des humains ont néanmoins quelques similitudes avec eux. L'évocation de cette terre du futur reste elliptique et laisse une grande part à l'imagination du lecteur. Point de soucoupes volantes ou d'imagerie par trop futuriste, mais de subtiles évocations qui font tanguer nos représentations !
Et dans ce contexte ainsi posé,où l'homme n'est plus qu'au service de ces nouveaux êtres qui ont pris le pouvoir, l'auteur nous confronte aux grandes questions de l'avenir de la planète, du rapport de force et de domination que l'homme exerce sur les autres espèces vivantes. Que de remises en question au fil de ces pages !
J'ai beaucoup aimé la construction du récit, qui nous embarque progressivement.
Merci aux membres du jury du prix du livre Orange 2016 d'avoir mis en lumière ce roman très justement dérangeant !
Merci à lecteurs.com de m'avoir ainsi donné l'occasion de le découvrir !
"Mais est-ce que nous serons assez forts, je me demande, pour que notre sens de l'avenir finisse par l'emporter sur le présent qui nous accapare ? Se limiter pour d'autres alors qu'ils ne peuvent pas nous y contraindre : est-ce que nous voudrons cela ? est-ce que nous saurons le faire ?"
Fort et dérangeant, un éclairage nouveau sur l'élevage intensif et la cruauté d'une espèce sur les autres.
Merci M.Message de nous réveiller avec votre roman.
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