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Si son image est négative, c'est peut-être que la géographie est de moins en moins enseignée, et de plus en plus mal. Pourtant, elle occupe une place croissante dans les pratiques sociales d'un monde complexe et en évolution rapide. Fait-on de la géographie comme M. Jourdain faisait de la prose ?
C'est cet apparent paradoxe que l'on tentera de comprendre afin de proposer des perspectives qui donneraient à cette discipline scolaire et à la science géographique toute sa place dans le déchiffrement du monde - place que les géographes se sont laissés prendre par d'autres disciplines plus concernées par la vie de la cité. Si les nouvelles géographies améliorent la connaissance scientifique du tableau du monde, elles restent néanmoins enfermées dans leurs citadelles respectives. Philosophie et cuisine ont su en sortir...
Retrouver la place qui est due à la géographie et qu'elle a occupée voici un siècle appelle une véritable révolution copernicienne. Ceci implique de renverser la perspective actuelle de conception des programmes, laquelle consiste à demander à des historiens-géographes (experts universitaires, corps d'inspection et pairs...) ce qu'il faut savoir, savoir-faire et savoir être. N'est-ce pas plutôt à la société, au politique de s'en occuper ? Sinon à qui confier le soin de définir les besoins sociaux en termes d'éthique et de savoirs pour comprendre le monde et s'y intégrer : à la recherche ? à l'école ? aux experts ? C'est alors aux spécialistes des sciences et des disciplines d'enseignement d'élaborer, à partir de ce cadre politique, des programmes adaptés à notre temps.
Beaucoup a déjà été proposé dans le passé mais il faut aller plus loin. Cela ne se fera pas sans quelques déchirements, et passera au moins par :
- un rapport de la géographie à son utilité sociale qui intègre de nouvelles relations aux autres disciplines, et pas seulement à la seule histoire ;
- une formation totalement revue intégrant les turbulences du monde et la maîtrise du faisceau explicatif des avancées de la science ;
- une transformation urgente des rapports entre enseignement et environnement social, économique et politique.
Chacun aura compris que la formation des maîtres est au coeur du dispositif, mais qu'elle n'est qu'une conséquence de ce qui précède.
La géographie doit revenir dans le monde. Pour y parvenir et y être efficace, elle ne peut que s'appuyer sur les autres sciences, en particulier sociales.
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