Les deux commémorations emblématiques en Grèce pour les années 2021 et 2022, celle du bicentenaire depuis la Guerre de l'Indépendance (1821) traitant d'un moment héroïque et forcement auto-célébratoire et celle du centenaire depuis la fin de la Guerre gréco-turque et la destruction de Smyrne (1922) traitant d'un moment traumatique, marquent un processus d'émancipation encadré par deux évènements contraires : d'un côté le déclenchement d'un combat de libération définit un élan tourné vers l'extérieur et l'accroissement progressif. À l'autre extrême, la défaite en Asie Mineure, l'expatriation forcée des masses de réfugiés et leur accueil dans un État exsangue produit un retournement de priorités. L'émancipation politique et la formation culturelle issues de la Guerre de l'Indépendance ne furent cependant point des buts réalisés uniquement par des moyens nationaux. Le nouvel état s'est formé dans le cadre de contacts internationaux et transnationaux. L'objectif de ce numéro est d'examiner ce siècle de formation du point de vue des rapports bilatéraux et réflexifs avec la France, à la fois intellectuels, culturels, économiques, sociaux et politiques.
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