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" [Elle a eu de] l'avidité pour tout ce que le monde donne à voir, à aimer, expérimenter, à comprendre. " C'est en ces termes que parlent d'elle ses deux très grandes amies, la philosophe Mona Ozouf et l'historienne Michelle Perrot, qui signent ici une préface empreinte d'admiration, titrée " Princesse de sciences ".
Nicole Le Douarin, médaille d'or du CNRS, scientifique française " nobélisable " en biologie, a accompli un parcours remarquable, aussi bien d'un point de vue intellectuel qu'humain. C'est cette aventure personnelle étonnante qu'elle raconte pour la première fois dans des " mémoires scientifiques " d'un genre unique.
Née en Bretagne dans un milieu modeste, cette grande dame de la biologie, devenue une académicienne sollicitée dans le monde entier, est d'une rare humilité. Poussée par sa mère institutrice et devenue professeur de lycée, elle n'aura de cesse d'accéder à ce qu'elle sent aimer par-dessus tout : la recherche. C'est en embryologie qu'elle accomplira des travaux de tout premier plan (au CNRS), et finira par accéder, à force de ténacité, à l'un des postes les plus prestigieux, celui de professeur au Collège de France (où il n'y a presque que des hommes), avant l'Académie des sciences.
Entre-temps, elle se sera mariée, aura eu deux filles et aura divorcé. Avec élégance, elle rappelle ce que fut (est encore ?) la condition féminine. Pendant plusieurs décennies, il lui aura fallu non seulement beaucoup travailler mais aussi dépasser les préjugés, parfois des femmes elles-mêmes. L'une d'elles, demeurée " assistante " de son mari professeur d'université, ne lui dit-elle pas un jour : " Vous avez un bon métier, un mari, deux enfants, n'est-ce pas assez ? ".
Au fur et à mesure de son évolution personnelle, Nicole Le Douarin nous dévoile les coulisses inconnues de la recherche : ses personnages étonnants, le patient travail de laboratoire, le côté " libérateur " de la science. Actrice des avancées majeures de la biologie en France depuis un demi-siècle, elle a contribué à mieux faire comprendre la question fondamentale de la formation de l'embryon et le rôle de premier plan de certaines cellules (les fameuses " cellules souches ") largement inconnues naguère. Novatrice, Nicole Le Douarin a mené des expériences spectaculaires : ainsi, elle est parvenue à créer des chimères (mélanges de cailles et de poulets) lui permettant de prouver ses théories et servant de modèles à bien d'autres scientifiques. Combattive et attachée à l'avancée des sciences, elle donne ici des clés sur la meilleure façon de mener des recherches du plus haut niveau, indispensables à une société de la connaissance, telle qu'elle la souhaite pour la France de demain.
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